Re: Question Lecture
Posté par:
jpaul (IP Loggée)
Date: 31 mai, 2017 23:52
"L'histoire - Malka, « La Polonaise », déportée du travail, rencontre dans un village de Poméranie Jean, prisonnier français du kommando. Protégés par leurs camarades, les jeunes gens vivent, dans leur misère, une tendre histoire d'amour.
Malka attend un enfant, quand l'avance russe contraint les Allemands à évacuer leurs prisonniers. Jean et Malka vont-ils être séparés ? De retour au pays, le Français pourra-t-il épouser « la Polonaise » ?
C'est basé sur une histoire vraie, et bizarrement ça rappelle les souvenirs vécus de François Cavana (Les Ruskoffs). En janvier 1971, la première chaine de l'ORTF avait diffusé un très beau film, aussi réalisé par H. Spade, tiré de son livre.
Voilà un bouquin qui devrait plaire à Jean-Paul".
C'est ce qu'écrivait Vendôme, il y a quelque temps. Depuis, celui-ci m' a aimablement envoyé ce livre, que faute de temps, je viens tout juste de terminer.
Sans en raconter l'intrigue, la première partie m'a d'avantage plu, de par la narration et ses descriptions du groupe de prisonniers français, qui, sans être ce qu'a vécu mon père, a pu laisser mon imaginaire rencontrer ce même genre de scène, les rapports avec les chleus, la malice du groupe face à des soldats allemands d'arrière garde, les problèmes du quotidien et bien sûr l’idylle entre « la Polonaise » et son amoureux.
Comme on sait, leurs destins ne prennent pas la même route et la suite est plus une description des mentalités de fin de guerre et de retour dans une France profonde et une Pologne en devenir made in PRL.
Par contre certains détails m’interpellent quant à la connaissance de l’écrivain sur la Pologne, puisque ceci est, bien sûr, une œuvre de fiction…
Ainsi, par exemple, il écrit , se remémorant un Noël avant guerre :
« C’était la veille de Noël (…) la famille à table mangeait l’oie farcie et les oranges et que montait vers la chambre les rires épaissis par la vodka au poivre, et les chansons à boire de l’Oncle Marek ». ET c’est tout.
L’auteur parle bien de la veille de Noël et semble ignorer la tradition polonaise et de ce repas du 24, après avoir aperçu la première étoile : maigre sans viande, l’Oplatek, les 12 plats , etc…et la messe de minuit ensuite.
Ensuite, nous voilà en 1957, en France, Malka, la Polonaise, prend l’autocar, arrivée on ne sait comment, si ce n’est d’avoir fait les démarches, seule, dans son pays. ( Ce qui me semble bizarre, vu que si je me rappelle bien, il fallait l’invitation d’une personne française et que au moins, une autre personne reste en Pologne, or, elle arrive avec son fils, tous les deux en touriste, se paye le voyage et ont de l’argent, donc devises, pour leurs besoins. Elle, institutrice de village …) . Qui a appris le français, en étant déportée en Allemagne « grâce » à une méthode Assimil, que son amoureux avait dérobé à son garde-chiourme ! ? Facile.
La narration se poursuit dixit l’auteur : « (…) Sans doute le spectacle de Paris, les avait-il surpris, mais ce n’était jamais qu’une Varsovie plus grande, entourée de tours et de cubes, de cités banlieusardes, qui, maintenant, de capitale en capitale, se ressemblaient toutes. Seuls les habitants des villes pouvaient faire entre-elles des différences. »
Henri Spade n’a jamais mis les pieds ou même vu des photos de Varsovie en 1957. Moi, oui, j’ai vu in situ !
Et franchement, il y a de quoi sursauter en lisant ceci. Varsovie, en pleine reconstruction, se relevant péniblement de ses blessures et sous son gouvernement « PRL ». Les HLM en briques rouges, les vieux tramways, etc…même si des quartiers reprenaient leurs visages antérieurs, et typiques.
Quant aux cités banlieusardes, aux tours et aux cubes…. ?! d’Henri Spade.
Ce qui fait que l’histoire ne m’apparait pas, comme elle a dû être dans la tête de l’écrivain ou pour quelqu’un qui ne peut se projeter dans des souvenirs plus concrets. Ce qui est en fait le cas de beaucoup de bouquins.