Re: À travers la Pologne, le long de la Vistule 
Posté par:
jpaul (IP Loggée)
Date: 25 août, 2021 00:06
Absent sur le coup, j'ai regardé le replay prêt à me délecter de la balade et faire un clin d'oeil aux batraciens côtoyant la rive. Mais que nenni. Si, bien sûr on voit bien que le gars nous parle d'un fleuve, qui prend sa source dans les montagnes, le fait de voir des bûcherons sponsorisés par Sthil, n'apporte pas grand chose, sauf le débardage à l'ancienne par un magnifique cheval dans la forêt pentue. Ensuite la rencontre improbable sur le fleuve d'un groupe à l'allure moyenâgeuse dans une sorte de gabare, si elle apporte une note dépaysante, ne reflète pas non plus le quotidien d'un fil de l'eau d'aujourd'hui et le fait de nous expliquer que ces charmants garçons ( au fait que font-ils d'autres?), organisent des combats entre-eux pour se rappeler les batailles du temps jadis où les paysans polonais repoussaient les " croisés". Ce qui dans l'esprit du français moyen laisse à penser que ces" croisés" étaient ceux qui allaient vers Jérusalem défendre le tombeau du Christ. Si on n'explique pas que c'était ceux qu'on appelaient les Chevaliers Teutoniques, sortes d'ordres genre " Templiers", cela ne veut rien dire. Je suppose que le gars s'est contenté de répéter le mot " Krzysacy" que lui avait soufflé son traducteur. Et la Vistule dans tout ça ? Elle continue sa route, et le gars avec, ravi de rencontrer aux aurores une Zen-polonaise faisant son yoga sur son paddle, typique de la jeunesse polonaise, comme chacun sait, s'adonnant allégrement à ses divertissements matinaux et emblématiques près de la ville de Cracovie que l'on aperçoit en contre-jour, avec quand même un panoramique furtif sue la place de la Halle aux draps du Rynek glowne. Le fil de l'eau nous entraîne plus loin, où quelques vues prises d'un drone nous montre quand même la beauté sauvage de ce fleuve aux allures de Loire, comme le dira un des navigateurs rencontré sur un autre bateau ( soeur jumelle dira t-il, même), avec ces bancs de sable, mouvants par endroit) et son faible tirant d'eau, y afférant. Mais le " voyage" continue et la traversée de Varsovie se précise avec le palais de la Culture en fond d'écran et l'évocation rapide de la reconstruction à l'identique de la " vielle ville" après sa destruction pendant la 2èmre guerre mondiale. Comme si la rencontre d'une paddleiste ne suffisait pas, là, on a droit encore à un personnage que l'on rencontre couramment sur les bords des fleuves (je plaisante, bien sûr). Autre marginal, comme si c'était normal en Pologne, survivaliste vivant sur sa barque-pirogue, et invitant à la balade fluviale, notre reporter, au gré de l'eau. Pagayant d'une rame mal assurée pour accoster sur une berge afin de passer la nuit. Le mât de l'abri-tente fait avec une rame, deux, trois piquets pour tendre une méchante toile et voilà l'abri nocturne,sans avoir tenté auparavant d'attraper un poisson avec un bout de bois en guise de canne à pêche, une ficelle et une sorte d'hameçon fait maison pour le repas du soir. Comme le poisson n'est pas venu, notre robinson-chômeur de métier décida de faire une soupe d'ortie. Après avoir allumé un petit feu a l'aide d'un frottoir et provoqué l'étincelle magique embrasant un fétu de paille, le vieux garnek en alu, culotté et noirci par les flammes, fut remplit d'eau où, une fois chaude, fut plongé les orties, sans autres ingrédients. C'était le diner, qui dû laisser un drôle de goût à notre explorateur de rivière. Moultes encablures plus tard, arrivé a Gdansk où la encore quelques belles vues des quais et des maisons anciennes longeant le fleuve qui va bientôt ce jeter dans la Baltique et fin du voyage où le reporter fait quelques pas sur la plage, en essayant de fredonner plynie Wysla plynie, en français, allant même jusqu'à pénétrer jusqu'aux genoux dans la mer.
Je m'attendais à autre chose, même si cette approche différente risque de séduire, mais ne fait pas connaître l'âme de ce fleuve, tel que je l'aurai pensé, (sans parler des grenouilles). Et ce semblant de baroudeur à sac à dos ne nous fait pas voir les caméramen faisant champ-contrechamp, preneur de sons, pilote de drone à camera embarqué sans parler du traducteur et autres intendants...
