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Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 24 mars, 2013 13:03

...AU MOINS !!!!!!! Mort de rire

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 24 mars, 2013 23:38

(...) Et effectivement, dans le stade encore à moitié plein, nous voyons s’avancer vers nous une imposante délégation d’emmerdes en uniformes de la MO, officiers en tête. Sachant tous les accrocs que les cascadeurs avaient eu à travers la Pologne, je me suis dit
— « Aïe aïe aïe, voilà l’addition ». Je me poste à côté de Gilles, on respire bien à fond, et, l’air innocent on attend que le mec plein de galons avec sa tronche oblique commence sévèrement sa tirade…


- « Kim tutaj jest kierownikiem zepołu ?... »




SUITE


En Hongrie, Gilles Legris, éternel jeune homme de 50 ans, la coqueluche des jeunes filles, était tombé raide bleu d’une petite brunette aux yeux bleus ; à tel point qu’il avait bricolé une cachette sur le camion porte-voitures pour lui faire passer le Rideau de Fer. Un truc de fou — mais ô combien grandiose ! Ainsi était le personnage ; ça avait foiré (sur dénonciation) mais il s’était promis de retourner la chercher. Ce qui ne l’empêchait guère, lui et ses casse-cou, d'avoir une consommation immodérée de jolies groupies polonaises.

Je crois que c’est surtout ça qui leur a valu tant de jalousie et d'animosité de la part de la nuée de mouchards qui parasitaient leur entourage. Les incidents dans diverses villes auraient pu passer à la trappe, car l’équipe était l’invitée du gouvernement polonais, et je crois me souvenir que cette tournée dans les pays de l’Est avait été favorisée par des liens personnels entre Gilles et des personnes influentes au sein du PCF. Mais toutes ces jolies filles... Nonobstant sa gentillesse et sa sensibilité romanesque, Gilles Legris n’en était pas moins un mec sur les pompes duquel fallait pas trop s'avanturer.

— « Kim tutaj jest kierownikiem zepołu ?... »

Je désigne respectueusement le bonhomme au galonné, qui me demande qui je suis - je me présente - et quels sont mes titres et qualités d’interprète ; déjà ça se présentait pas bien. J’explique que je fais du tourisme, que Gilles est un ami et que, par hasard, je passais par Olsztyn, et que par le fruit du même hasard, j’étais descendu dans le même hôtel, etc. Mauvaise tirade en vérité, même moi en m'écoutant je trouve ça louche ! Le regard suspicieux du mec semblait dire : — « Obywatlu, opowiedz to swojej babci ».

— « Dokumenty proszę! ».

Houlà ! Je lui donne mon passeport, il y jette un coup d’œil rapide et le tend à un gazier qui part avec, ce qui m’inquiète un peu. Le milicien commence à expliquer qu’il est là pour remettre en mains propres à Gilles les citations à comparaitre émanant de différentes villes où étaient passés ces mauvais chrétiens : — « Prokurator Katowice, prokurator Kielce, Radom, Lodz, Warszawa, Bydgoszcz… » La liste est impressionnante. Plus je traduis plus je sens que coté Legris ça va bouillir. Je traduis, je traduis… il a perdu son sourire, et c’est parti.

- « Jean, surtout tu traduis bien tout c'que je dis hein !... Dis que je leur ai fait gagner énormément d’argent avec mes spectacles et c’est comme ça que la Pologne me remercie, en nous traitant comme des voyous devant des milliers de spectateurs ! Moi je suis venu ici pour faire plaisir aux gens, montrer des spectacles qu’ils n’avaient jamais vus de leur vie à la con, on a eu des emmerdements à n'en plus finir dans toutes les villes de Pologne, et voilà comment vous vous comportez avec nous ! (… il commence de plus en plus à ressembler au Capitaine Haddock quand il est en colère); plus jamais je ne remettrais les pieds dans votre pays de m... (Il s’agit de la PRL), bande de salopards ; c’est un pays de voleurs, de tziganes, d’alcoolos... ». J’abrège car il en a vraiment rajouté une méchante tartine et il avait les larmes aux yeux de dégoût. Je serais rentré dans un trou de taupe, mais vaillamment je traduis :

— « Monsieur le Commandant, avec tout le respect dû à votre auguste rang, monsieur Legris proteste respectueusement , et, non moins respectueusement, il souhaite souligner à Votre Excellence que tout ceci semble quelque peu excessif ; qu’on aura dû mal informer Votre Seigneurie, et si ce n’est abuser de votre bonté il prie votre Altesse de daigner considérer son étonnement légitime quand à la teneur des allégations qu’au aura rapporté à Votre Eminence : jamais , au grand jamais, aucun qualificatif déplacé n’aura été prononcé à l’encontre de la RP de Pologne, pays et régimes chers au cœur et Monsieur Legris… Soyez assurée, Votre Sainteté, de la profonde admiration que les ouvriers cascadeurs français portent au valeureux peuple de Pologne dans sa glorieuse marche vers l’édification du socialisme » - etc., etc.

Ce fut un grandiose exercice de lèche, de cirage de groles avec passage de pommade à la spatule et frottage de galons au Mirror. Gilles me regardait dubitatif : — « Alors ? Qu’est-ce qu’y dit, qu’est-ce qu’y dit ?... », — « T’inquiètes, c’est pas grave, il est juste venu avec son armée pour te remettre les assignations ». J’avais une mine impénétrable d’avocat véreux. Mais, j’étais intérieurement tellement stressé que je n’ai aucun souvenir de la manière dont cette entrevue s’est terminée. Aujourd'hui encore je me demande pourquoi les marioles de la Milice étaient venus en force ; peut-être que ceux qui s'étaient fait taper dessus les avaient mis en garde contre ces furieux gaulois ?!

A un moment, le sous-fifre qui avait embarqué mon passeport était revenu avec et en avait montré une page à son chef ; alors les deux s’étaient mis à me regarder comme si j’avais des grandes oreilles de Mickey sur la tête…

Sur mon passeport il était marqué, en polonais, de la main même du consul de la PRL à Lille et dûment tamponné : Le détenteur du présent passeport est autorisé à amener en Pologne, une carabine à répétition de marque Winchester, numéro xxxx, calibre xxx, ainsi que deux boites de munitions pour un total de xxx. Dans l’affaire ça m’était sorti de la tête ; là j’envisageais le pire et l'épilogue dans Trybuna Ludu : Olsztyn - Un espion de l’Emigration, à la solde de l’impérialisme yankee arrêté par la Milice alors qu’il s’apprêtait à tirer sur la foule au milieu d’un stade !

J'ai pensé à mon break R12 bleu ciel, stationné avec les autres au milieu du stade. La blonde dedans était mienne, mais pas la bagnole : c'était une voiture de fonction.

Et sur la custode arrière, une jolie carabine avec mécanisme en maillechort et bois précieux, réplique du modèle de 1888 ; achetée chez Manufrance ; de calibre 22 long riffle certes, mais létale avec ses 12 projectiles dans le tube… Le calibre préféré des gangsters américains et du NKVD à Katyn. Cette arme était maudite : elle m'avait déjà valu une aventure peu banale avec les gardes-frontières est-allemands...

(À suivre )


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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦



Edité 2 temps. Dernière édition 24/03/2013 23:53 par Vendôme.

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 25 mars, 2013 00:19

MerciBravo

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 25 mars, 2013 00:24

Vendôme le jour où je cherche un traducteur qui ne respecte pas les pensées de l'auteur, je penserais à toi "Mort de rire"

Pas un seul K ..... ."Pas cool"

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 25 mars, 2013 11:23

J'ai été pour la première fois en Pologne en 92, donc pas sous PRL, une époque de transition, j'ai vu par contre à cette époque tous les films de PRL, sex misja ou les 3 sami swoi, bien que particulièrement polonophile, ça me passe à 10 000 metres, pas de filling, les jeunes polonais jusqu'à 25 ans pareil pas d'accroche.

Plus d'accroche avec la trilogie qui passe tout le temps Potop, l'equivallent pour ma generation des Fantomas et Bossu de mon enfance.

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 16 avril, 2013 23:12

Vendôme a écrit:
-------------------------------------------------------
>
> Et sur la custode arrière, une jolie carabine
> avec mécanisme en maillechort et bois précieux,
> réplique du modèle de 1888 ; achetée chez
> Manufrance ; de calibre 22 long riffle certes,
> mais létale avec ses 12 projectiles dans le
> tube… Le calibre préféré des gangsters
> américains et du NKVD à Katyn. Cette arme était
> maudite : elle m'avait déjà valu une aventure
> peu banale avec les gardes-frontières
> est-allemands...
>
> (À suivre )

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Puisque l'on est dans les souvenirs et que l'on parle de carabines et autres fusils, il me revient une anecdote.
C'était dans la fin des années 60 et tous les 2 ans nous allions en Pologne pour les vacances ( j'avais 16-17 ans). Mon père, chasseur du dimanche en profitait pour aller à la chasse . Pas la chasse organisée, on n'avait pas les moyens, mais le Francuski ( papa) d'un caractère jovial avait fait connaissance avec des chasseurs polonais et aussi un garde-forestier ( un vrai, perdu au milieu d'une grande foêt en mazurie, près d'un lac,° Il n' y avait pas l'électricité, les lampes à pétrole le soir et luxe suprême un poste de radio alimenté par une batterie de voiture. Pour ceux qui ne connaisse pas : poste de radio avec une seule station d'écoute : la station d'état : un bouton marche-arrêt et c'est tout, un tissu tendu sur un cadre en bois pour cacher le Haut-parleur et les lampes radio pour faire beau). Tous ces gens se comprenaient en baragouinant un allemand appris de force quelques années auparavant dans d'autres circonstances....Ambiance super même si la journée de chasse n'avait rien donnée.
Pour cela, il fallait qu'il emmène son fusil ( un calibre 12, je crois, de marque Winchester, dont il était fier. Bon, il fallait avoir les papiers en règle pour aller en Pologne, ce qui était fait via le consulat de la rue jean Gougeon, à Paris. Plus les papiers du chien ( pas de chasse) mais on allait pas le laisser tout seul à la maison.
Cela devait être la 3ème fois que l'on y allait et mon père était plus décontracté.
Alors arrivé à la frontière entre l'allemagne de l'Ouest et l'Allemagne de l'Est, on avait pris l'habitude/
Remplir des papiers pour le visa de transit, l'assurance pour la voiture, les déclarations de devise, les tampons dans les baraques en bois, les fils de fers barbelés, les vopos et cette douce atmosphère particulière qui faisait que tout semblait suspect, un rire aurait été un outrage et l'appareil photo confisqué sil été sortit de son étui. Bref: pour passer le temps ( car la queue était longue et la bureaucratie encore plus) il se mit à parler en "allemand" pour " détendre la tension latente", il devisait ainsi avec un douanier, disant qu'il allait en Pologne en vacances, etc...et pris dans son discours, il rajouta : "J'Y VAIS A LA CHASSE " !!!!!!!!!
HORREUR et branle-bas de combat : Achtung, achtung...ZABOTAGE
Faites voir votre fusil, c'est quoi, il est pas déclaré ( Où ? il n'y avait pas de consulat Est-Allemand en France, car non-reconnu) ...Combien de munitions ? et les voila qu'ils ouvrirent les boites de cartouches, les comptent, les recomptent et notent le nombre total de munitions. Papiers a remplir etc...bref un temps inimaginable à perdre, re-remplir des paperasses. Et le chien qui avait envie de pisser ;
C’est pas le tout, après la traversée en transit, avec l'heure du départ enregistrée et l'heure d’arrivée notée de l’autre côté, au cas où si des fois, on aurait voulu faire du shopping avec des Marks de l’Est que nous ne pouvions avoir ! ou du tourisme hors des autoroutes non réparées depuis la guerre.
Donc, au top chrono, arrivée à Francfort/oder en temps voulu. Et rebelote, on re ouvre les boites de cartouches, on compte et recompte, re-paperasses et hop,un bon temps plus tard : traversée du pont. Bonjour la Pologne.OUF!
Je ne vous dirais pas que mon père était soulagé, mais prudent ; il montra aussi ces cannes à pêche -( il pêchait aussi, et s’éclatait en Pologne dans la nature )- à un douanier Polonais, qui semblait très intéressé par son moulinet de lancer qui était attaché sur la galerie de la voiture. Ainsi, je vois mon père dévisser 2 trucs sur la canne, casser le fil nylon qui était enroulé et donner le fameux moulinet au douanier qui semblait ravi et qui nous fit ainsi gagner du temps et nous laissa partir, sans même parler du fusil…..
( il avait un deuxième moulinet dans sa musette de pêche )…

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 16 avril, 2013 23:44

jpaul a écrit:
-------------------------------------------------------

> et luxe suprême un poste de radio alimenté par une
> batterie de voiture. Pour ceux qui ne connaisse
> pas : poste de radio avec une seule station
> d'écoute : la station d'état : un bouton
> marche-arrêt et c'est tout, un tissu tendu sur un
> cadre en bois pour cacher le Haut-parleur et les
> lampes radio pour faire beau).

Amoureux
Kołchoźnik!?
[pl.wikipedia.org] (model luxsusowy)

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 17 avril, 2013 12:20

Elżbieta a écrit:
-------------------------------------------------------
> jpaul a écrit:
> --------------------------------------------------
> -----
>
> > et luxe suprême un poste de radio alimenté par
> une
> > batterie de voiture. Pour ceux qui ne connaisse
> > pas : poste de radio avec une seule station
> > d'écoute : la station d'état : un bouton
> > marche-arrêt et c'est tout, un tissu tendu sur
> un
> > cadre en bois pour cacher le Haut-parleur et
> les
> > lampes radio pour faire beau).
>
> Amoureux
> Kołchoźnik!?
> [pl.wikipedia.org]
> iow%C4%99z%C5%82owy (model luxsusowy)


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Bonjour Elzbieta,

Merci du renseignement,

Effectivement , cela doit être ce genre de Radio, et la photo sur Wikipédia me rappelle ce souvenir.
Il y a plus de 40 ans que je ne suis plus allé en Pölogne ( 1972 !), mais quand j'étais jeune cette radio m'avait intriguée et on l'a trouvait chez des gens,ou famille qui n'avait que ce moyen d'information souvent.
Si j'ai bien compris l'explication de Wikipédia, il n' y avait pas d'ondes radio, mais tout transitait par le réseau téléphonique ( un peu comme nos box internetgrinning smiley:S )mais en moins bien......
Y avait-il un autre mode de réception de ces "antiquités" ? car il me semble en avoir vu chez des personnes qui n'avaient pas le téléphone, en campagne et même en ville.
Ceci pour la partie "technique" de la chose.

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 22 avril, 2013 22:57

Je fais actuellement pas mal de déplacements, mais je reviendrais avec la suite des aventures rocambolesques et atterrantes en PRL.

De même (... que pour jean-Paul) le transit de la RDA sans "Transitumvisa" pour la carabine et les grosses frayeurs avec les gardes-frontière est-allemands
De même, le poste à galène de mon oncle, dans les montagnes ; les veillées autour de la lampe à pétrole ; une noce de 3 jours ; les "wodkas" de derrière les fagots, et les filles de derrière les sapins...

... à plusss grinning smiley

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 14 mai, 2013 23:29

Citation:
"Vendôme
(...) je reviendrai avec la suite des aventures rocambolesques et atterrantes en PRL.

(...) Et sur la custode arrière, une jolie carabine avec mécanisme en maillechort et bois précieux, réplique du modèle de 1888 ; achetée chez Manufrance ; de calibre 22 long riffle certes, mais létale avec ses 12 projectiles dans le tube… Le calibre préféré des gangsters américains et du NKVD à Katyn. Cette arme était maudite : elle m'avait déjà valu une aventure peu banale avec les gardes-frontières est-allemands (...)

Voilà l'histoire : partis de Lille tardivement, après avoir traversé la RFA, nous étions arrivés à la frontière est-allemande - en début de nuit, et sous une pluie battante.
Sinistre frontière ; exactement telle que décrite par jPaul - comme dans les films d'espionnage : miradors, barbelés partout, projecteurs encore plus aveuglants à travers la pluie.
Une Vopo (une dame) bâchée de la tête au pieds et ruisselante, s'approche de la voiture, prend nos passeports pour aller les tamponner dans une cabane, et lorsqu'elle me les rend, elle me demande un truc en allemand ; j'y comprend rien et je fais signe que non. Sa phrase commençait par "Haben Sie..." et je me suis bien douté qu'elle me demandait si j'avais des trucs prohibés, car elle avait égrené pas mal de phrases interrogatives, mais j'ai pas voulu réveiller ma compagne - qui elle parlait couramment l'allemand.

Et nous v'là partis en direction de Berlin. Avant de rallier la Pologne, je souhaitais passer quelques heures à Berlin-Est où avait lieu le Rassemblement Mondial de la Jeunesse Socialiste ; j'étais curieux de voir ça.

Nous arrivons en pleine nuit devant Berlin. Là, re-contrôle vu que nous quittons la DDR pour entrer en secteur occidental. Dans Berlin-Ouest je roule assez longtemps avant de trouver un endroit qui me convient afin d'y garer la voiture dans un coin tranquille et dormir (dans la voiture). Ma compagne avait cousu des rideaux aux fenêtres du break R12, ça nous permettait de dormir un peu partout en toute intimité. Au petit matin, je me réveille, je regarde en écartant un rideau, je vois passer un gars en survêtement avec une baguette (de pain). Je m'étais garé sur un parking, sur le côté d'un petit immeuble. Il s'avéra que nous étions dans le secteur français !

Il est encore très tôt et nous décidons d'aller prendre notre petit déjeuner à Berlin-Est - "Haupstadt der DDR", et je me dirige vers le point de passage Check Point Charlie... confiant et l'âme en paix ; tranquille comme Baptiste.

(à suivre)

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Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 02:52

... ah , je suis dégouté ! J'avais écris tout un épisode et vlà que je fais une fausse manip, j'ai tout perdu !

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 06:34

"Pas de baol"
Il te faudra remettre l'ouvrage sur le métier, et nous, il nous faudra patienter...

Mik

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 09:17

C'est rageant et pour toi et pour nous, fidèles lecteurs ; Je sais ça m'est déjà arrivé....Même ici, j'ai remarqué qu'à partir d'un certain moment d’écriture, pfffuit ! la page disparaissait , J'ai pu "rattraper" des fois en faisant des retours arrière, et rouvrir mais je sais pas trop comment. A chaque fois je me dis que je ferais mieux d’écrire d’abord sur Word et faire des copié-collé ensuite , mais pris dans l'action souvent je tapes directement dans la fenêtre de dialogue, et ça me fait mal surtout sur la vitre....!

Citation:
MIK :Il te faudra remettre l'ouvrage sur le métier, et nous, il nous faudra patienter...

JPaul

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 12:53

De mémoire, Mik avait déjà évoqué ça.

Ca m'a d'autant plus chagriné, que j'avais terminé, je venais de me relire et je n'avais plus qu'à envoyer, et là j'ai cliqué sur "Fermer" au lieu de taper "Entr"

Chat échaudé... Je recommencerai ma tirade à partir de Word, quitte à refaire faire toute la mise en page ici

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Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 18:47

Je connais ce genre d'aventures !! Grâce à Mik, cela ne m'arrive plus : j'envoie mes MP, ou longs messages sur le site en plusieurs fois. Lorsque je vois que j'ai tapé une 15aine/20aine de lignes, j'envoie, et puis je fais "suite", etc...
Il y a quelques jours, cela s'est reproduit car j'étais complètement "dans" mon texte et j'ai omis d'appliquer "la procédure"...c'est rageant !

Bon courage Jean...on attend avec plaisir smiling smiley

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 21:30

Perso, je me demande si Vendôme ne l'a pas fait exprès, rien que pour faire durer le suspens !!!grinning smiley Ach, Berlinnnnn !

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 21:32

(...) Il est encore très tôt et nous décidons d'aller prendre notre petit déjeuner à Berlin-Est - "Haupstadt der DDR", et je me dirige vers le point de passage Check Point Charlie... confiant et l'âme en paix ; tranquille comme Baptiste.

Check Point Charlie , secteur américain et passage du sinistre Rideau de Fer, la porte d’entrée dans un autre monde, étrange et oppressant. Les personnes qui sont passées par là comprendront. Il est encore tôt le matin et le soleil réchauffe déjà le toit de la voiture. Nous sommes à l’arrêt, contrôles, re-contrôles, questions, réponses et palabres. Mon amie traduit mes fables sur notre désir sincère de rencontrer la Jeunesse Prolétarienne Mondiale ; en fait, on y va pour voir de près ce zoo socialiste, mais ça : on dit pas

J’écoutais de la musique sur un lecteur de cassettes 8 pistes (des grandes cartouches américaines) < Voxon Sonar > et je dois laisser en consigne la sacoche avec toutes les cassettes (à l’époque y’en avait pour 5000 F) ainsi que les magazines occidentaux en notre possession. Sinistre. On paye une espèce de visa d’une journée en marks RFA et on en change un peu en marks–aluminium.

Lorsque nous sommes enfin autorisés à passer en secteur oriental, il n’est plus très tôt le matin et le soleil à transformé la voiture en sauna. Nous décidons de trouver un gausthaus et de nous taper un petit déj’ à l’allemande. Nous finissons par trouver notre bonheur au coin d’une large avenue, déserte comme il se doit. Je ne suis pas sitôt garé en face de l’établissement que, sorti de nulle part, surgit un pékin courroucé qui nous fait comprendre que c’est interdit de se garer là, ça gêne… Autour de nous, aussi loin que le regard portait, il n’y avait pas un clebs !

http://nsa33.casimages.com/img/2013/05/16/130516094104227832.jpg
Ça ressemblait exactement à ça.

Je ne suis pas un touriste contrariant, je bouge et nous pénétrons dans le gasthaus. Y’avait là-dedans, dans une chaleur étouffante, trois pelés un tondu qui, ayant assisté à la scène, n’avaient pas assez de leurs yeux pour nous regarder, et qui nous dévisageaient comme si nous arrivions direct de Mars.
On s’assied, un serveur impavide s’approche pour prendre la commande. Je m’adresse à ma blonde qui traduit .
— Dis-lui que je prendrai deux œufs sur le plat avec du lard grillé, deux saucisses chaudes , des tartines, du beurre et un grand café.
Le kelner me regarde avec des yeux de merlan frit pendant que ma copine traduit dans les deux sens.
— Il dit que y’a pas de café, mais il propose du jus d’ananas.
— Non, dis-lui que dans ce cas je préfèrerais un thé.
Elle traduit.
— Y’dit que y’a pas de thé, mais y’peux nous servir un jus d’ananas
— J’en veux pas de son jus d’ananas, dis-lui que je prendrai alors une simple eau minérale – gazeuse de préférence.
Elle traduit.
— Y’dit qu’y pas d’eau minérale non plus, mais du jus d’ananas, y’en a.
— Bon, si y’a pas moyen d’y échapper, va pour un jus d’ananas.

(… qui, de surcroît, s’avéra tiédasse)

Au bout d’un certain temps, le gars m’amène mes œufs sur le plat. Lequel plat avait dû être chauffé à blanc car mes œufs-bacon auraient pu facilement tenir verticalement sans plier, le mince filet de lard bien cramé, tel une armature, renforçant même la solidité de la chose. La saucisse (deux c’était trop demander) m’inspira un sentiment de curiosité et de compassion eut égard à la renommée de la charcuterie d’outre-Rhin. Mais là on était outre je-sais-pas quoi ; je m’attendais à de belles saucisses chaudes, gonflées, prêtes à craquer sous la dent et au lieu de cela j’avais un truc infâme, tout ridé, avec une peau fripée qui tenait du papier kraft. Deux tranches de pain indéfinissable et un carré de margarine en phase de fonte.

On n’a pas voulu être désobligeants et repousser ce festin socialiste ; on a tout mangé, on a payé comme on a pu avec les devises qu’on avait ; on a poliment remercié et salué ; on a enfilé nos casques de Martiens et on a regagné notre soucoupe volante.

A ce jour j’exècre le jus d’ananas.

On a su, par la suite, que Cuba avait envoyé un plein cargo de jus d’ananas en prévision de ce fameux Rassemblement Mondial de la Jeunesse Socialiste à Berlin-Est « Haupstadt der DDR ».

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Edité 5 temps. Dernière édition 17/05/2013 11:21 par Vendôme.

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 17 mai, 2013 01:30

Merci smiling smiley Quel talent de narrateur !!!

J'espère qu'on aura le plaisir de lire d'autres histoires et/ou anecdotes de cette époque "dorée"....

Un petit caf?

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 17 mai, 2013 01:32

après "époque dorée" j'ai oublié : angry smiley

Re: Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 11 juin, 2013 00:07

En attendant la suite des aventures de Vendôme et de sa traductrice préferée de l’époque et à l’époque où Berlin-Est était un désert accueillant pour les touristes qui ne faisait qu’y passer, je me permettrai dans rajouter juste une vision qui m’avait marqué, en 1967, avec peut-être quelques trous de mémoire. ? Cette fois-ci, j’étais parti seul en Pologne par le train. Départ vers 15 h Gare du Nord, dans un compartiment plein à craquer et où le seul moyen de se dégourdir les jambes étaient de faire quelques pas dans le couloir, ouvrir la fenêtre en baissant la vitre, ne pas trop epericoloso sporgersi, prendre des escarbilles dans l’œil et retourner sagement dans le compartiment. Autrement c’était écouter d’une oreille distraite un vieux monsieur qui grillait cigarette sur cigarette dans le couloir du wagon « fumeur ». Le temps ensuite parait long, surtout quand on a grignoté les en-cas préparés à la maison, en évitant de mettre des miettes partout et que l’on n’est pas dans un wagon où l’on peut s’allonger un peu. Ah, la gourde est vide aussi….Je me rappelle qu’il y a un robinet d’eau potable dans je ne sais plus quelle gare Allemande ( car j’eu l’occasion de faire ce voyage avec ma mère et ma sœur quelques années auparavant). Peut-être Cologne, je ne sais plus. Mais arrêt assez bref pour les voyageurs ( changement de train ? ,), courir sur le quai, retrouver ce point d’eau, remplir la gourde au moment où le chef de gare siffle pour le départ , sauter dans le wagon :Ouf ! Se recaler à sa place, rythmé par le son des roues sur les ballasts. J’avais pris avec moi, un petit transistor de poche, espérant écouter un peu la radio, pour passer le temps. Mais essayer de capter des émissions de Radio-Luxembourg ou Salut les copains dans un train, ce n’est même pas la peine. Mais en tout cas, ce poste fit un heureux en Pologne, une fois arrivé. La nuit passe tant bien que mal, sommeillant, entre les passages des douaniers, des contrôleurs, papiers, passeports, billets et vers 10 heures du matin arrivée du train sur Berlin. Oui , Sur Berlin, car la voie ferrée surplombe la ville d’Ouest en Est. Arrêt Berlin-Ouest, recontrôle des passeports, des billets,… et départ pour traverser la ville vu de haut avant d’atteindre Berlin-Est.
Je regarde par la vitre la ville côté « Ouest ». Une ville comme une autre, ( enfin du côté « Ouest »). Des gens dans les rues qui vaquent à leurs occupations, des voitures embouteillées aux carrefours, des automobiles normales : Volkswagen, et d’autres mieux : Mercédès ou quelques Américaines et même des Françaises. Des feux rouges, des coups de klaxons, des vrombissements, des camions de livraisons. Les vitrines de magasins bien éclairées, dans des immeubles refaits, des gasthaus invitant le passant. Les néons clignotent, les affiches sont placardées sur de grands panneaux publicitaires, bref une ville qui vit au rythme de l’« Ouest ».
Et le train qui prend un malin plaisir à passer lentement comme le ferait le métro aérien de Paris au-dessus et près des immeubles pour bien montrer ce que l’on doit voir…
.
Soudain. Brutalement dans le champ de vision : le MUR. Et on va passer juste au-dessus.

Ou plutôt MURS de Berlin dans toutes leurs plénitudes, et on le voit bien , la perspective est bonne . Murs de Béton, de fils de fers barbelés, de poteaux en ciment espacé de miradors, de guetteurs armés, et de projecteurs ,d’herbes folles poussant entre des gravats laissés çà et là « survol » du no man’land……et sans transition : l’autre côté : La même ville mais …Rien.
Et la photo de Vendôme dans son message l’exprime bien.
Le ciel est toujours là, le soleil aussi, mais c’est gris ! La ville est pratiquement déserte, les immeubles se décrépitent, plus de belles vitrines, les voitures se font plus rares et celles qui circulent sont plutôt des Trabant à moteur deux temps ou des modèles soviétiques à châssis surélevés. Les camions sont militaires et quand ils ne le sont pas ,et bien on dirait qu’ils le sont quand même et pour bien qu’on les reconnaisse leur numéro d’immatriculation est peint en grosses lettres sur la carrosserie arrière. Les pubs capitalistes ont disparues des panneaux d’affichages, les néons et autres enseignes lumineuses ne sont même pas installées et de grands slogans sont écrits blancs ou jaunes sur fond rouge sur des banderoles accrochées aux murs.
Et le train s’arrête cette fois-ci en plein Berlin-Est. Personne ne doit descendre . Les vopos sont sur le quai, mitraillettes à la main. On regarde….
Certains passent sous les roues du train arrêté, des fois qu’un Allemand de l’Ouest voudrait s’enfuir à l’Est !!!!Les douaniers sont de nouveau dans les couloirs et contrôles et re-contrôles et dix de ders, visas et patati et tamponta.
Finalement le train redémarre lentement et repart vers sa destination. Mais cela serait trop simple. Re-Arrêt(s) en pleine campagne, même scénarios, re-redémarrage(s), re-arrêt(s) et finalement passage sur le pont de l’Oder, ….Arrivée vers 16h à Varsovie, changement de train pour moi, direction Lodz-Fabriczna. Encore un effort, un taxi pour rejoindre la famille à 25 km de là. Il est 19h et nous sommes le lendemain.

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