Je vais un peu relancer le sujet....
J'ai vécu en Pologne jusqu'à l'age de 9 ans (1989). Je me rappelle surtout que l'on avait le sens de la débrouille.
Quelques anecdotes dans le désordre qui prêtent à sourire ou pleurer :
- Je collectais les journaux et les cartons pour les revendre au poids. Cela me permettait parfois de payer une glace.
-Je me rappelle aussi avoir eu des chaussures de foot, crampons moulés.Je vous dis pas comme je frimais avec....Le plus drôle,je m'en servais surtout pour aller à l'école !
- A l'école, à la pause, nous ne mangions pas de mars, twix mais un genre de knacki.
- A la récré, notre jeux préféré n'était pas les billes mais la course des capsules de bière, vodka le long des bordures du trottoir.
- On avait des visites médicales "collectives". Le sous pesage en rang des testicules, la recherche des poux et le contrôle du taillage des ongles paraissent aujourd'hui surréalistes.
-Le papier wc était presque un luxe, j'ai du plusieurs fois m'essuyer les fesses avec le journal et sur Jaruzelski
- La grande pharmacie de Poznan ressemblait à la banque de France. Tout était grillagé, les médicaments étaient un véritable trésor.
- Le remplissage du frigo était LA PRINCIPALE SOURCE d'inquiétude. Il arrivait parfois qu'il se remplissait alors que nous n'avions pas un seul zloty.D'autres fois, alors que nous avions quelques zlotys, c'était autour des magasins d'être en rupture. Bref, par un phénomène mystérieux, nous arrivions à nous nourrir !
- En hiver, il ne fallait pas oublier de laisser couler un filet d'eau au robinet afin que le tuyau du couloir ne gèle pas. Le charbon était également une préoccupation. Je me rappelle être assis sur une luge chargée de charbon et traînée par mon père. A priori, son chargement n'était pas très légal, il craignait de croiser la milice.
- Les fêtes viraient à l'hystérie et au marché noir généralisé. Tout se refilait sous le manteau, de la vodka à la carpe qui finissait dans la grande bassine qui nous servait accessoirement de baignoire.
- Prendre le train était déjà une belle sortie, visiter les magasin "dollars" inaccessibles au petit peuple, ou on y vendait des légos était une attraction.
Bref c'était mon quotidien qu'au fond je trouvais normal.