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Alors raconte...!
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 02 janvier, 2017 22:07

Cela serait bien, si l'on se retrouvait ici, comme à la veillée, et que l'on raconte nos petits souvenirs, nos petites anecdotes, quelques écrits ou poèmes, chansons, vidéos voir autres choses, où la Pologne apparaîtrait en filigrane, ou pas, sans prises de tête.. Mais uniquement cela....et s'essuyer les pieds avant d'entrer, même si la porte est ouverte.

......Oui! oui... Zoska je conterais comment tu a appris à te sentir encore plus polonais,....après.

Pas ce soir, mais vous pouvez déjà entrer.

Re: Alors raconte...!
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 02 janvier, 2017 23:06

Et que penserais-tu de caler cette excellente idée dans le Forum "Boîte à Souvenirs" ?

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: Alors raconte...!
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 03 janvier, 2017 00:29

Belle idée, qui commence ??? Je suis pour !

Re: Alors raconte...!
Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 03 janvier, 2017 07:42

Czołem

Podnoszę rączkę i jestem "Za".

D'autant qu'en fouillant dans mes archives j'ai retrouvé des articles dans le "Narodowiec" concernant Stella et les fêtes de Noël des écoles polonaises de la région parisienne dans lesquelles nous apprenions le polonais sous la houlette de Pani Grochowska, Pani Szymanska et M. Gorski.

Całuję raczki i ściskam dłoń.

Re: Alors raconte...!
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 03 janvier, 2017 17:54

--A part quelques souvenirs de Stella et de Retournemer, je n'ai pas trop de réminiscences liées aux fêtes de la Polonia à Paris, vu que ma période des culottes courtes et de l'adolescence s'est passée ailleurs.

--Le seul lien c'était l'église polonaise, place Maurice Barrès. Et encore c'était pas vraiment le pied car j'y servais la messe à l'insu de mon consentement, contraint et forcé par ma bigote de mère. Ça me gonflais d'autant plus que j'avais déjà été profondément vacciné contre la religion dès l'âge de 8 ans entre les quatre murs de l'orphelinat des OAA à Orly.
--J'ai davantage de souvenirs marquants de là-bas, entre autres des DC6 de l'USAF et des Super-Constellations de la Pan American qui nous passaient si bas au dessus-de la tête qu'on pouvait voir les pilotes dans les cockpits ; ça aidait à rêver et à survivre... Cet établissement appartenait aux Pères Blancs, missionnaires en Afrique, et y officiait encore un vieux prêtre qui, durant les cours de catéchisme, nous racontait plutôt - intarissable - ses aventures au Congo ; c'était franchement plus fendard que la vie de Jésus et ça aidait à voyager dans la tête. Il y avait d'ailleurs au sol dans le hall un immense contours de l'Afrique en mosaïques. Pour moi, ça ressemblait à une tête (le nez côté canal du Mozambique) coiffée d'un chapeau de mousquetaire. A ce jour je dessine encore ça les yeux fermés !

--Les cours de Pan Gorski, c'était pour moi un véritable parcours du combattant pour pouvoir sortir de l'orphelinat et y assister. D'abord je devais me présenter à une bonne sœur qui faisait office de "surveillante générale". Cette salope avait pour habitude, à longueur d'année, de me balancer des torgnoles sous n'importe quel prétexte futile, agrémentées d'un "sale race".

--Donc, pour pouvoir sortir le jeudi, devais me présenter devant cette sorcière pour une inspection en règle : peigné et récuré, uniforme brossé, galoches cirées, etc. Autant dire que, un coup sur deux, je passais pas la visite technique. Y manquait toujours une virgule quelque part : du savon derrière les oreilles, un épi qui rebiquait, un bouton de capote qui pendouillait, une chaussette sans élastique, le billet de train qu'elle ne retrouvait plus, etc, etc. Le soir si je rentrais à la bourre, c'était encore une mandale de bienvenue et privé de souper. (mai bon, y'avait plein d'endroits où c'était bien pire que ça).

--J'étais tellement terrifié par cette virago, que quand j'avais réussi l'examen de passage et me dirigeais vers la porte de sortie, je crevais d'angoisse qu'elle ne m'alpague au dernier moment pour une raison quelconque (ça faisait partie du répertoire de cette malfaisante). La porte enfin franchie je sortais une espèce de phrase magique de soulagement : "Ouf ouf, ricalaouf trouf trouf" et je m'éloignais au plus vite en comptant les secondes, considérant qu'au bout d'un certain temps j'étais "sauvé ; et re-ricalaouf trouf trouf ! A ce jour, cette formule m'est restée, à chaque situation périlleuse que j'évite, ou danger auquel j'échappe. C'est ballot, mais bon, qu'y faire !...

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: Alors raconte...!
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 03 janvier, 2017 18:43

Tes "bonnes soeurs" (si l'on peut dire) dépassent les miennes en méchanceté.
Les miennes me terrorisaient mais elles n'étaient pas sadiques. Juste bougons, impatientes. Je ne savais jamais comment me comporter avec elles, il me semblait qu'elles parlaient une langue inconnue. Quand je n'avais pas compris une consigne et qu'en tremblant je demandais si je devais faire ceci ou cela, j'obtenais en réponse un grognement "qu'est-ce que je viens de dire ?" auquel je n'osais pas répondre "justement, je n'ai pas compris". C'était inconfortable.

Mik

Re: Alors raconte...!
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 00:34

Bon début...pardon Janus, je ne parlais pas de ton triste vécu auprès de tes "soeurs", mais du démarrage du sujet.

Mik, je vois que toi aussi, tu as eu droit à leurs amabilités. Rares, sont celles qui sont représentatives de ce qu'elles devraient, justement, "représenter"... Après, on s'étonne, que leurs ouailles aient fuit la religion et remis en question leur éventuelle foi !Weeeez

Re: Alors raconte...!
Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 07:02

Czołem!

Ben Vendôme, beau CV. Je n'ai pas ce genre de souvenir. Mes seules relations avec les prêtres et autres bonne soeurs étaient au niveau de l'église polonaise de Paris, puis bien plus tard au séminaire polonais de la rue des Irlandais dans le 5ème, où j'ai enseigné pendant un an l'histoire et la géo et où j'ai rencontré le futur pape polonais.
Au lycée où j'ai fait ma communion solennelle nous avions un aumônier ancien de la 2ème DB qui était hors du commun et qui nous "protégeais" des pions, du moins jusqu'à la 4ème. A cette période nous quittions le petit lycée pour passer au grand. Là ce sont les pions qui nous faisaient souffrir.
A l'église polonaise mes relations restaient limitées au messes du dimanche où je m'asseyais sur les marches de l'orgue que tenait Pani Marecka.
Je fus baptisé en 1948 par le ks. Szambelan Augustyn Gałęzewski qui eut toujours pour moi un mot gentil et un sourire plein de bonhomie. Ks Zaleski fut également un des prêtres de l'église polonaise qui m'a marqué, étant venu quelque fois nous visiter dans le gourbi où nous vivions dans le 15ème. Par mes parents je connaissais également le "brat Wladysław" mais pas plus que cela.
Nous vivions un peu en vase clos, la Pologne occupant une partie très importante de notre vie privée. Ma mère ne parlant pas un traitre mot de français la langue de la maison était le polonais, ce qui fait que je suis allé à la maternelle ne parlant pratiquement pas la langue de Molière et fut le souffre douleur de la cour, ce qui développa en moi non seulement une grande violence (je me battais tout le temps), mais également un complexe vis à vis de mes parents. Je vomissais l'injustice qui les avait frappés, en étant obligé de resté en France (mon père avait été condamné à mort par contumace en Pologne) et qui m'éclaboussait par la force des choses. Jusqu'à aujourd'hui je ne supporte pas qu'on les critique, même si mes réactions ne sont plus ce qu'elles ont été pendant longtemps.
La quasi totalité des amis de mes parents étaient polonais ou franco-polonais (d'aucun se reconnaîtront). Jusqu'en 1956 mes parents ont cru qu'un jour il retourneraient dans le pays de cocagne de leur souvenirs. C'est une des raisons pour lesquelles mon père s'est engagé dans la "Komisja Szkolna" de Paris et de la région parisienne, et dans l'organisation des "kolonie letnie" à Stella Plage, fin que les enfants issus de couples émigrés connaissent la langue de leurs ancêtres et, dans le cas d'un retour au pays ne soient pas "dépaysés".
Mon premier amour, rencontré chez Pan Górski, est retournée en Pologne avec ses parents en 1963 ou 64, car son père malade des suites du travail dans les ateliers de Citroën avait décidé de "złożyć koście w Polsce".
Le jeudi c'était l'école polonaise d'abord chez Pan Górski dans le 15ème, puis chez Pani Halina SZymańska chez les "Anciens Combattants" rue Legendre dans le 17ème. C'est Pani Szymańska qui m'a tout appris en polonais (sauf la langue bien sûr): grammaire, histoire, géographie, littérature, us, coutumes, chants, danses, etc.
Le tout fut complété à Stella Plage, avec les veillées dans la "świetlica" durant lesquelles on nous parlait des grandes heures de la Pologne de la Baltique a la Mer Noire, du miracle sur la Vistule en 1920, de Grunwald, de Zawisza Czarny, de la Bataille de Falaise, du "Powstanie Warszawkie" en nous apprenant les chansons de l'insurrection: "Hej Chlopcy", "Palacyk Michla", "Serce w Plecaku" et j'en passe. En écrivant cela je pense à mon pote du square des pompiers, qui était avec moi à Stella et qui a du se faire suer durant ces soirées, vu qu'il causait pas "po polsku".
J'allais tous les étés à Stella jusqu'en 68 inclus. Puis la vie au coeur cruel...
En 82 j'y suis retourné une fois avec ma femmes nos filles les laissant 2 semaines avec mes parents. Ce fut un fiasco total, car rien n'avait changé depuis les colos d'antan et ce qui pour nous était "wspaniałe" ne l'était plus: pas d'eau chaude, toilettes communes, les douches entretenues avec amour à notre époque par Pan Janicki, hors d'usage après sa mort, repas spartiates où les "ziemniaki" étaient le plat de base. Cela dit nos deux grandes filles passèrent 2 semaines à la colo, chantant le matin et les soir "Jeszcze Polska nie zgineła" et les chants religieux traditionnels du matin et du soir: "Kiedy ranne.." et "Wzystkie Nasze dzienne sprawy". Je ne sais pas si cela les a aidé dans la vie, mais elles s'en souviennent encore.

No i na tym wszystko ( na razie?)

Całuję rączki i ściskam dłoń.

Re: Alors raconte...!
Posté par: henia dura (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 08:25


Re: Alors raconte...!
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 17:01

Citation:
Zoska
ks. Szambelan Augustyn Gałęzewski

--Toi qui a une mémoire de bon chrétien : ks Gałęzewski, n'était-ce pas un petit gros assez jovial et sympathique ?

--Quoique enfant de chœur (par condamnation marteroïdale) j'étais le plus mauvais chrétien de la patrouille ; mon âme était aussi noire que mon chat et je ne communiais jamais, sauf par contrainte maternelle avec balai (ou martinet) ; dans ce cas je m'arrangeais pour être confessé par ks Gałęzewski. D'abord parce que les p'tits gros sont en général sympathiques et pas méchants, et deuzio parce que je me confessais en français et Gałęzewski n'y entravait pas grand chose ; ça me permettait un déballastage dans la décharge sauvage et confessionnale de mes péchés mortels en toute discrétion sans avoir à trop m'en repentir profondément, vu que mes péchés mortels me seyaient bien dans l'ensemble.

--Quand c'est lui qui disait la messe, j'avais la fâcheuse manie de lui tirer la chasuble pendant l'élévation. Ce que je détestais le plus c'était de tenir le petit plateau sous le menton des fidèles durant la communion, comme j'étais encore petit j'avais une vue de dessous de trous nez poilus, plus un festival de langues plus ou moins chargées, pointues ou rondes, auxquelles il ne manquait que la sauce gribiche. Sans compter les dentitions "post tremblement de terre", les fonds de gouffres aux molaires métallisées et les façades aux carreaux manquants.

--Je suppose que s'il y en a encore ici qui communient, peut-être ne verrez-vous plus de la même manière les charmants enfants de chœur aux bouilles d'angelots, en aube rouge, surplis en dentelles et collerette rouge...


Citation:
niu-nia
pardon Janus, je ne parlais pas de ton triste vécu auprès de tes "soeurs"

--Y'a pas de mal gentille Cri-cri, c'était vivable et dans l'adversité on s'endurcit ; y'avait bien pire dans les maisons dites "de correction", dans les orphelinats irlandais ou celui de l'île de Jersey. Par ailleurs j'aime beaucoup faire mienne une phrase de Roland Dorgelès, qui dans un autre contexte (*) écrivait : "Ne nous plaignez pas, surtout : on s'en fout !"

(*) < Bleu Horizon >-

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: Alors raconte...!
Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 18:12

Czołem!

Oui Augustyn Galezewski était un petit, rondouillard, avec un éternel sourire accroché à son visage rondelet. Un gentil.
Pqr contre celui qui "nous m'a marié" et dont j'ai oublié le nom, était un drôle de pistolet, qui nous a fait suer dans le cadre de la préparation, avec obligation de communier à la messe de mariage (dommage t'étais plus là pour tenir la soucoupe), et qui en fin de compte s'est tiré avec la caisse!!!! Ca a fait jaser dans le landerneau polonais de la capitale de la France. Moi ça m'a fait gondoler comme on dit à Venise.
Je n'ai jamais servi la messe, et personne ne m'a jamais obligé. Je dois dire que la maison, gourbi du 15ème ou HLM ensuite, était pour moi un havre de paix, avec des parents qui ont tout fait pour que je réussisse mes études et arrive dans la vie avec un bagage substantiel en se sacrifiant pour moi. C'est une des raisons qui fait que je deviens enragé quand on y touche. C'est grave monsieur Freud?

J'ai plein de petites histoires liées à la rue Legendre, à l'YMKA, à l'association des ingénieurs polonais en France, à la bibliothèque polonaise du Quai d'Orléans etc.. Mais pas tout d'un seul coup.

Całuję rączki i ściskam dloń.

Re: Alors raconte...!
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 19 janvier, 2017 23:03

Le 3 Janvier Zoska écrivait :

Citation:
D'autant qu'en fouillant dans mes archives j'ai retrouvé des articles dans le "Narodowiec" concernant Stella et les fêtes de Noël des écoles polonaises de la région parisienne dans lesquelles nous apprenions le polonais sous la houlette de Pani Grochowska, Pani Szymanska et M. Gorski.

Et il nous laissait ainsi, sur notre faim de savoir...

Mais que nenni, il m'envoya quelques temps plus tard, par mail, les dits découpages d'époque, précieusement conservés et retrouvés par ses soins, nous faisant ainsi remonter le temps entre 1955 et 1965.

Aimablement, il me demanda si je pouvais les poster sur cet excellent forum, car son approche de la chose informatique et des arcanes d'Internet restent un mystère pour lui, outre toutes ses autres qualités. ( Tout ça pour dire qu'il est nul à ce niveau là et que c'est pas son truc).

Tout aussi aimablement, je consentis à sa requête. ( C'est bien dit çà.)

Donc avec l'autorisation de Zoska, pour ceux et celles que cela intéresse et qui retrouveront peut-être , des noms, des lieux connus ou des souvenirs, c'était, il n'y a pas longtemps.

http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/thumbs/naro1md.jpg

http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/thumbs/naro2md.jpg


http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/thumbs/naro3md.jpg


http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/thumbs/naro4.jpg


(Cliquer sur les vignettes)



Edité 1 temps. Dernière édition 19/01/2017 23:43 par jpaul.

Re: Alors raconte...!
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 janvier, 2017 02:31

Eh ben dis donc !...

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Re: Alors raconte...!
Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 20 janvier, 2017 07:32

Czołem!

Merci JPaul c'est super. Peut être que d'aucuns se reconnaîtront dans ces articles, ce qui veut dire que seules les montagnes ne se rencontrent pas.

Całuję rączki i ściskam dłoń.

Re: Alors raconte...!
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 21 janvier, 2017 16:45

Pour rafraîchir un peu la mémoire à Zoska sur ces cinémas de quartier qui bercèrent notre enfance et dont il se rappelait presque l'endroit, j'ai dégotté une carte postale beaucoup plus ancienne de ce fameux cinoche, à droite sur votre écran, au 122 rue du Théatre, et qui changea plusieurs fois du nom. C'est-là qu' il alla voir "Samson et Dalila", avant fermeture et démolition en 1962 ; On remarque au bout de la rue, le Palace-croix-nivert ( celui où les pelures de mandarines allaient orner les cornettes, ce que Sganarelle ne sut jamais).

http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/grenelznz.jpg

Le site : [sallesdecinemas.blogspot.fr]

Re: Alors raconte...!
Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 22 janvier, 2017 05:56

Czołem!

"Que serais-je sans toi?" pourrais-je te chanter mon JPaul.
C'est effectivement ce magnifique "cinoche" où je vis ( entre autres) Samson et Dalida ( nul je le conçois, mais c'est pour le 30ème anniversaire de sa mort)

Cette rue du Nouveau Théâtre, perpendiculaire à la rue du Commerce, donnait dans la rue de la Croix Nivert sur le fameux Palace Croix Nivert. Côté rue du Commerce la rue se trouvait pratiquement en face de l'immeuble décrépi, situé au fond d'un passage fermé d'une grille qui était toujours ouverte où se trouvait le petit immeuble, au premier étage duquel habitaient P. Lewandowski et ses parents.

J'empruntais souvent la rue du Commerce pour aller au Champ de Mars faire du patin à roulettes, aller au Village Suisse, qui était à l'époque un truc de fripiers, où encore sous le métro aérien où il y avait souvent une fête foraine avec ses autos tamponneuses, ses combats truqués, ses loteries, ses trains fantômes etc...

Question cinéma il y avait avenue de la Motte Picquet entre Paul Beucher situé juste à l'angle du boulevard de Grenelle et le dit Village Suisse, le Kinopanorama où on pouvait voir sur un immense écran les réussites du cinéma soviétique, (en VO), dont le monumental "Guerre et Paix" de Boundartchouk.

Dans le même coin, gamin j'aimais regarder travailler sur le trottoir les artisans matelassiers, mais là on s'éloigne des cinémas disparus de Paris.

Całuję rączki i ściskam dłoń;

Re: Alors raconte...!
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 00:06

"Que serais-je sans toi ?" dit-il ; En effet, afin que les souvenirs ne se mélangent pas , et bien : J’en Ferrat d’autres, des analepses. En ce qui concerne Samson et Dalida, je ne peux rien dire j’avais éteint les haut-parleurs du PC, alors sans son... ! ( une fois tous les 30 ans on peut se permettre. )

Alors, revenons à la rue du théâtre, théâtre de tes premiers émois cinématographiques en compagnie de ton pote P. Lawandowski, que je côtoyais aussi chez Pan Gorski, notre prof de Polonais hebdomadaire ( moins souvent, puisque toi et lui, c’était le jeudi après-midi et bibi, le mercredi soir). Oui, n’en déplaise, c’était la rue du théâtre , pas du nouveau-théâtre. Quoique tu n’as pas entièrement tort, car le Nouveau-théatre était le nom d’un autre cinoche, situé celui là rue de Vaugirard, au niveau de la la station de métro éponyme. Ben oui, le nouveau-théâtre, tu sais, celui où nous rendions en nous baladant le dimanche après-midi, quand vous nous rendiez visite, et que nos parents évoquaient leurs souvenirs, leurs espoirs ou leurs regrets et disaient du mal de leurs bambins quand on avait le dos tourné ( je plaisante ). Et les discussions avaient lieu en français pour mon père qui, malgré ses efforts, n’avait qu’un vocabulaire très restreint en polonais. Limité à la bouffe à la vodka à la pêche et à la chasse et aux premiers mots d’amour qu’il avait appris pour ma mère.
Laissons-là nos parents et nos mères qui discrètement, dans la cuisine, planifiaient, en polonais, leur sortie pour aller au Bon Marché, dans la semaine, ce qui n’était pas souvent, mais cela leur faisait plaisir, même si les achats n’étaient pas nombreux. C’était prétexte à se voir.
Alors, nous nous sortions dans la rue tous les 3, car la « frangine » était avec nous. Non pour aller voir un film, on n’avait pas les sous pour, mais pour regarder les photos du film en cours derrière les petites vitrines, et celles du suivant mis en avant-première. Le Nouveau-théâtre avait dans son hall d’entrée un « photomaton » ou pour une pièce de 100 francs, l’appareil faisait une série de portraits dont le meilleur devait être destiné à une pièce d’identité : ça, la pièce de 100 balles, on avait, et c’est à trois que l’on se mettait dans la cabine, fermant le rideau poussiéreux, réglant le tabouret à vis pour être à la bonne hauteur, et clac-flash on se faisait tirer le portrait, 4 ou 5 fois. Comme çà, pour rien, pour la rigolade, car c’était à celui ou à celle qui ferait la pire grimace, que gentiment l’appareil nous développait en silence et qu’il nous vomissait 5 minutes plus tard sur cette bande , encore humide, témoin de nos pitreries. Sous nos éclats de rire, vu les tronches. Donc le nouveau-théâtre d’accord, mais ici.
Pour se rendre sur le « théatre » de nos photographies , on devait passer, évidemment, rue de Vaugirard, et l’on passait devant un immense garage, dont les étages supérieurs étaient autant de places de parking auxquelles on accédait par une rampe se situant sur le côté gauche, le RC était le garage par lui-même. Plus tard, ce garage devint une concession de ventes pour voitures Renault et re-plus tard devint le siège de l’UMP autrement dit : Les Républicains, actuels. Ce qui fait qu’à chaque fois que je vois cet édifice à la télé, avec ces messieurs entrant ou sortant de l'immeuble, je sais pertinemment, qu’ils entrent ou qu’ils sortent d’un garage, repeint vite fait en blanc.
En face, un bâtiment avec colonnades, style arts déco, grandes baies vitrées dépolies, stucs et faux marbres : c’était la CGCT : Compagnie Générale de Constructions Téléphoniques, d’où sortaient les téléphones à cadran, avant que cela ne devienne le ministère de l’agriculture et de la pêche, qui a gardé le même aspect.

Bon, j’suis bien obligé de continuer, si on veut mettre un peu d’ordre là-dedans . Où en était-il : Ah oui !

Aller au champ-de-mars faire du patins à roulettes : Tiens ? lui aussi ! Il faut dire qu’à l’époque il était absolument interdit de faire du patins à roulettes sur les trottoirs et encore moins dans la rue, La maréchaussée veillait. Alors nous, gamins, étions obligés de nous rendre dans ce que, pompeusement, , on appelait la piste de patins à roulettes du Champ-de-mars, sous la tour Eiffel.. En fait c’était une piste toute droite, genre morceau de bitume, de 3, 4 m de large et d’une trentaine de mètres de long et à peine avait-on assez d’élan et bien, on était arrivait au bout ; soit que l’on essayait un virage à 360° soit c’était la gamelle, soit on continuait tout droit dans le sable, pas longtemps. Les patins avaient 4 roues en fers ( en tout cas les miens) ce qui au niveau bruit était assez repérable et se composait uniquement d’une semelle métallique que l’on fixait sur ses sandalettes, à l’aide de 2 courroies en cuir. Perso, j’avais le choix, soit la piste du champ-de-mars, soit celle du jardin du Luxembourg tout au bout de la rue de Vaugirard ( la plus longue de Paris). Alors des fois, pour aller plus vite, je chaussais les patins dans la rue. Faut pas le dire. Mais c’était la même piste goudronnée.

Sûr, pour aller au Champ-de-mars, il fallait passer, en partant de nos logements respectifs, devant le Village Suisse, que Zoska qualifie de ‘trucs » de fripiers. En fait à cette époque et dans un jeu de mots douteux, mais sans caractère discriminatoire ou autre, on appelait le village juif ( d’aucuns pensaient même que cela était le nom de ce pâté de boutiques ) car principalement composé de marchands de vêtements, cravates, chemises, dont les porte-manteaux étaient sortis sur le trottoir pour attirer le chaland. Même le dimanche. « Un p'tit renseignement, M’ssieurs-dames, ! » avec l’accent yddish, :dès que l’on s’approchait trop près de la vitrine du commerçant, nous obligeant à faire un détour si l’on ne voulait pas être trop importuné, lorsque l’on se promenait dans le coin avec les parents. N’empêche que, je crois bien, que c’est là qu’on a acheté mon premier duffle-coat ( celui avec les boutons en bois, dont le premier creux faisait sifflet.) ….Pourquoi le Village Suisse ? car il occupait la partie où la Suisse représentait son pays lors de l’exposition Universelle de 1900 à Paris, avec chalets etc… Le nom est resté par la suite. Entièrement démoli dans les années 1960, cet endroit a gardé le même nom et des immeubles ont poussés dessus, le RC étant réservés à des magasins d’antiquités ayant remplacés les « fripiers » de Zoska. On y retrouve ainsi un ancien chanteur rock, parolier de Johnny Hallyday, devenu spécialiste incontournable des soldats de plombs dont Zoska est amateur. Le mec s’appelait Long Chris, papa d’Adeline Blondieau ( épouse Smet, un certain temps).. A son époque Yé-Yé, Long chris, Cow-boy dans l’âme, habitait un hlm dans la rue qui faisait angle avec la CGCT, citée plus haut. Ce qui fait que ce cow-boy de quartier garait sa banale voiture, dans le même garage que celui de mon père, et que je croisais assez souvent, son galure texan sur la tête.

Vite fait, un mot sur la fête Foraine sous le métro aérien. Par chez moi, elle n’avait pas d’autres noms que la fête à Pasteur, ( la même que celle évoquée par Zoska) car elle débutait à la Station Pasteur là où le métro rentre sous terre et s’étendait au-delà de la station Dupleix, sous les arcades de la RATP. . Elle avait lieu au mois de Novembre et sentait la frite et la praline. Le tir et ses fleurs en celluloïd était ma spécialité, quand aux parents ils s’essayaient à miser sur la roue de la chance qui permettait de gagner des kg de sucres en morceaux N°4. ( Encore au début des années 1950 !). J’aimais bien aussi le manège avec les avions qui montent et qui descendent, mais plus grands c’était les auto-tampons, comme on disait ; Privilège de tenir un volant, de voir les étincelles sur la grille métallique où frottait le mât qui alimentait électriquement les voitures, et bien sûr, emboutir les petits copains.

( à suivre…)

Re: Alors raconte...!
Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 11:56

Czołem!

Waouououou!!!! L'Alexandre JPaulumas du square des pompiers du 15ème a encore frappé et avec quelle maestria!!!

Quelle recherche aussi. Ouais la rue du Théâtre et non du Nouveau Théâtre, qui était le nom du cinoche situé sur la rue Vaugirard. J'y ai vu "Terre des Pharaons" de H. Hawks, avec J. Colins et J. Hawkins. (J'ai vérifié)

Le photomaton dont il est question et dont j'ai encore quelques photos dans mes archives, preuves indélébiles de nos bêtises du dimanche après-midi quand on s'ennuyait ferme, vu qu'à l'époque on buvait encore des "trunki" qui avait la couleur de la Wódka mais qui n'en était pas.

La fête foraine où effectivement d'aucun allait jouer à la loterie pour gagner des kgs de sucre (c'était l'occupation de mon père qui visiblement n'avait pas encore dépassé la période de la guerre)

J'ignorais que Long Chris avait un magasin de petits soldats de collection au Village Suisse: ça doit pas être donné. En tous cas je me souviens du garage où ton papa mettait sa voiture, avec laquelle il nous raccompagnait lorsque les après midi du dimanche se terminaient à plus d'heure. 'Reusement qu'il n'y avait pas de soufflage dans un ballon à l'époque!

Question patins à roulettes, là aussi j'avais oublié l'interdiction qui nous était faite d'en faire sur les trottoirs de la capitale.
Pour ma part, derrière la partie de la rue où nous habitions, il y avait la rue Jules Simon d'une tranquillité à toute épreuve, où les filles jouaient avec deux balles qu'elles lançaient contre le mur, sautaient à la corde ou jouaient à la marelle, tandis que les garnements en culottes courtes que nous étions faisaient des courses de patins à roulettes sur le trottoir d'en face.
J'avais reçu en cadeau à Noël une pair de patins avec roues en caoutchouc, qui ne faisaient pas de bruit, alors que la majorité des autres vauriens du quartier avaient des patins avec roues en métal très bruyantes.
Quand j'ai déménagé l'apart de mes parents j'ai retrouvé ces patins pieusement conservés par mes géniteurs dans la cave.

Całuję rączki i ściskam dłoń

Re: Alors raconte...!
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 15:34

vous voulez du long chris??

en v'la!!

[www.youtube.com]

tient en passant si un beskidien avait du même chanteur

billie le kid, et le cavalier solitaire je suis preneur.

(Je suis absent jusque samedi)

Re: Alors raconte...!
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 17:43

Merci pour le rappel, Jean-Pierre. Pas trouvé trace pour le moment sur Internet du " cavalier solitaire et de Billy the kid ". en vidéos ou sonore. Qui sait...

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