C'était dans les années de la Pologne populaire
Où l'été, il a découvert la vie de millionnaire
Quand on lui fermait la porte au nez ,
Il offrait un petit paquet de vrai café,
Et tout se retrouvait grand ouvert.
Sa généa piété faisait
Qu'il commençait avec assiduité
A hanter Ostrow Tumski, de la Cathédrale le tranquille quartier
Et de ses archives , aux horaires réglés
Le mardi, le jeudi, de 9 heures à 18 heures.
Avec son sens hyper aigu de la réalité
Il arrivait au plus tard à 8 heures 59, avec entrain,
stylos et papier en main,
Affamé de neuves découvertes ,
Mais sans le moindre casse-croûte à grignoter.
Le jeune homme travailla assez bien ,
mais finit, péché de jeunesse, par avoir assez faim.
Que faire ? Il se résigna à s'octroyer une pause
Et à marcher dans le quartier
En quête de trouver où se restaurer.
Il lui fallut constater que tout le quartier
était destiné sans doute à la prière, au jeûne, à l'abstinence
mais surtout pas à faire bombance.
Il dut un peu plus loin marcher
Quand il finit par apercevoir « direction Varsovie »
Il eut un doute sur sa vocation de pèlerin
Et décida de rebrousser chemin .
Une drôle d'idée le fit cependant errer, un peu à l'écart du chemin,
Et miracle, devant lui, s'afficha le mot « restauracja »,
ou quelque chose comme ça,
Il fit quelques pas, tout joyeux il entra
C'était le temps de la Pologne populaire
Il n' y avait là que bleus de travail, que solides gaillards
Le fluet jeune homme fit l'objet de tous les regards
Et il y en avait des regards, vu que c'était trop plein
Et son jean d' Occident devait être légérement voyant
Et trahir un gars qui n'était pas de là
Mal à l'aise, rougissant, il trouva un emplacement cependant
La « kelnerka », quand elle vint s'occuper de lui, rugit :
Ce n'était point encore l'heure de l' « obiad », pardi !
Il se concentra, un peu désespéré, sur la carte petit déjeuner
Et finit par trouver un plat familier
« Omlet »
Ce qu'il commanda, avec un pepsi-cola,
puisqu'il se trouvait hors zone coca-cola.
L' « omlet » arriva, le jeune homme goûta, grimaça ,
Et décida vite d'abréger sa rencontre avec la Pologne populaire

Quand, aux Archives, dans l'après-midi,
On l'invita pour une tasse de thé,
On ne sait la raison pour laquelle avec voracité
Il dévora la totalité des biscuits


Un jeune millionnaire qui ne sait pas la différence
entre « omlet » et « jajecznica », ce jour-là ,
il fallait sans doute qu'il fît pénitence !



Edité 6 temps. Dernière édition 15/10/2017 13:28 par Christian Orpel.

Oh, joli !
Moi, bien que loin d'être millionnaire, je ne sais pas la différence entre "omlet" et "jajecznica". Qui veut bien éclairer ma lanterne ?

Mik

C'est vous le jeune millionnaire?

Pepsi-cola ? de la chance... Je me souviens dans les années 60 du Polo-cola, dont le colorant tombait au fond des bouteilles si on ne le secouait pas avant.

""""je ne sais pas la différence entre "omlet" et "jajecznica". Qui veut bien éclairer ma lanterne ?

Mik""""


Mon expérience de l'"omlet" est très limitée, car je n'en ai jamais plus commandé ...
Il me semble que c'est fait avec de la farine, peut-être aussi un peu de pomme de terre.
Un soupçon d'œuf sans doute aussi, vu le nom.
En tout cas, ça n'avait le goût de rien, c'était fadasse



Edité 1 temps. Dernière édition 14/10/2017 11:10 par Christian Orpel.

Trabszo a écrit:
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> C'est vous le jeune millionnaire?

Euh ... oui .
C'est le passé

jpaul a écrit:
-------------------------------------------------------
> Pepsi-cola ? de la chance... Je me souviens dans
> les années 60 du Polo-cola, dont le colorant
> tombait au fond des bouteilles si on ne le
> secouait pas avant.

Moi c'était après Gierek.
Il y avait une zone d'occupation Pepsi Cola, une zone d'occupation Coca Cola.

Citation:

Christian Orpel
Il me semble que c'est fait avec de la farine, peut-être aussi un peu de pomme de terre.
Un soupçon d'œuf sans doute aussi, vu le nom.
En tout cas, ça n'avait le goût de rien, c'était fadasse

Ce doit être l'équivalent du "matefaim" des campagnes françaises pendant la guerre : une omelette épaissie avec de la farine et tout ce qu'on pouvait trouver pour la rendre consistante. Sûrement pas délicieuse, mais destinée à remplir l'estomac, mater la faim.

Mik

Il me semble que l'omlet a une base comme l'omelette à la française, c'est à dire : casser les oeufs frais et les mélanger dans une jatte tout en les fouettant. On obtient un liquide gluant jaunâtre que l'on verse dans une poêle chaude beurrée ou huilée et on fait cuire ainsi. Jajecznia serait plûtot des oeufs brouillés, à l'anglaise disons. C'est à dire commencer à faire cuire dans une poêle les oeufs à la manière d'oeufs au plat et quand ils commencent à changer de couleur ( le blanc ) mélanger à la spatule ou à la fourchette, selon la consistance souhaitée. On agrémente l'une ou l'autre avec d'autres ingrédients si on veut : champignons, tomates, pomme de terre et même pour les amateurs de trucs sucrés. Je me rappelle vu ma mère y incorporer de la farine ( dans l'omelette) pour la rendre plus " consistante,que je trouvais parfaitement inbouffable.

Comme on parle de Gierek, je me rappelle l'avoir croisé à Sopot,pendant les vacances ( en 68 ou 70, j'sais plus) discutant sur la voie piétonnière longeant la Baltique, discutant avec un autre bonhomme. Deux gardes du corps devant à 2 mètres et idem derrière lui, mais c'est tout et les gens passaient sans y faire trop gaffe ou peut-être n'osait pas trop lorgner de leur côté.

"parfaitement inbouffable."


Je crois.
Mais, dans certaines circonstances, peut-être que ça peut devenir délectable ...