jan marek a écrit:
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> Je ne pense pas que Christian soit atteint d’un
> réel complexe de supériorité.
> Il est avant tout un être très doué (surdoué
> non ?)>
Surdoué ?
Oh là là !
Je ne suis pas du Touquet, mais de l'ancien bassin minier !
Si par hasard je devais un jour, par forfanterie, me définir comme "supérieur", il me suffirait de me référer à un petit épisode de l'école primaire, du CE2 ou CM1 je ne sais plus, pour revenir à la réalité.
Les camarades de classe ce jour-là, constatant que mes notes étaient, comme d'habitude, plus proches du 10 que du zéro, avaient jugé que c'était normal, puisque leur copain Christian était "plus intelligent".
Langage de bassin minier.
L'instit, forcément pédagogique, posa son diagnostic officiel devant la classe : Non ... il n'est pas plus intelligent, mais il travaille.
Ouf, j'avais donc un peu moins d'intelligence, mais un peu plus de mérite ...
On ne m'a jamais proposé de sauter des classes, sauf en seconde, où la prof de français s'était mise en tête tardivement de me faire passer directement en terminale (ce qui ne se fit pas puisqu'il y avait un bac de français en première et qu'il faut quand même pour réussir avoir suivi au minimum le programme).
Quant à la réalité des faits :
* père ouvrier boulanger, sans télé à la maison avant ... je ne sais plus trop, mais en tout cas pas durant les années école ou lycée avant brevet . La télé s'est invitée au plus tard en 1978, je me rappelle de la date à cause de l'élection de JP II : j'ai entendu la nouvelle d'abord à la radio (émission polonaise Lille) puis à la TV
* pas beaucoup de livres à la maison, mais tout de même un livre d'histoire (images en noir et blanc) un peu fatigué , que j'ai lu dès que j'ai su lire. Il y était question essentiellement de l' Antiquité gréco-romaine.
Des BD pieuses en couleur sur la vie de Jésus.
Un vrai livre (sans image du tout) qu'on m'a offert à moi personnellement car une bonne sœur qui faisait du porte-à-porte était venue le proposer à domicile ... Comme il n'y avait pas de saint Christian dans son stock de livres hagiographiques, elle a suggéré la biographie de saint Philippe Neri (un saint plein d'humour, il semble ...). J'espère qu'il se souvient de moi de temps en temps ... Un saint patron de secours, ça ne se refuse pas ...
* une sœur aînée de 3 ans, qui a donc ramené à la maison ses livres scolaires. C'était fatal que je les lise ... Enfin ceux qui avaient des images, livres de français, sciences nat, histoire ... Les livres de maths, pas d'images, donc ça ne m'intéressait pas. Les autres manuels, je les lisais si souvent que telle une éponge, j'emmagasinais des connaissances.
* En troisième, la sœur ramenait de la philo. J'ai lu aussi. Bon, la Métaphysique des mœurs, je n'y comprenais rien, mais j'ai lu quand même et je constatais que je n'y comprenais à peu près rien.
En Terminale, on nous a aidé à comprendre ça davantage.