Le 3ème soulèvement polonais (mai 1921)
La population allemande s’organisme en selbstschutz pour se protéger en cas de nouveaux affrontements.
A nouveau, en prélude du soulèvement, une grève est déclenchée le 2 mai 1921. Korfanty, démis de ses fonctions de commissaire au plébiscite fait placarder des affiches pour encourager la révolte dans toute la province. Les troupes de la Commission ne peuvent qu'être témoins passifs de ces événements, les Italiens du général de Marinis qui tentent de s'opposer au déferlement des troupes de Korfanty déploreront 40 morts et 200 blessés. Les insurgés occupent la zone plébiscitaire de Landsberg à Krapwitz, le long du cours de l'Oder.
Toute intrusion de la Reichswehr constituant une violation du traité de Versailles, ce seront les volontaires des FK qui vont franchir la frontière avec dans leurs bagages des mitrailleuses, des grenades, des canons démontés. Parmi ces volontaires, un « réprouvé » : Ernst von Salomon. Seuls ou par groupes, ils convergent vers la Haute-Silésie, anciens des FK Oberland, de la Baltique ou du célèbre FK Rossbach qui avait chassé les milices polonaises de Culmsee en Prusse-Orientale en janvier 1919 avant d'aller rejoindre la Division de Fer en Lettonie. (Voir dossier sur les Freikorps)
Début mai, en prélude à l’insurrection, les Polonais font sauter 12 ponts de chemin de fer.
Dès le 9 mai, les Polonais établissent des têtes de pont de l'autre côté de l'Oder et en seront délogés le 15. Au sein de la Commission, des divergences commencent à poindre : les Italiens veulent l'arrestation de Korfanty, les Anglais reprochant aux Français d’être trop favorables aux Polonais.
Le général Karl Höfer, (choisi comme chef par les FK) vétéran des rudes combats des Flandres et qui vient d’être mis à la retraite organise le Oberschlesischen Selbstschutz en 2 corps :
Le groupe nord, commandé par le lieutenant-colonel Grütaner qui comptera jusqu’à 13000 hommes ;
Le groupe sud, commandé par le général von Hülsen (22000 hommes) avec le plus important des FreiKorps : Le FK Oberland dont faisait partie Sepp Dietrich.
Les insurgés polonais peuvent compter sur 20000 hommes avec des renforts provenant de Pologne.
Les combats sont très violents, Königshutte change de main à plusieurs reprises, Kattowitz est sous contrôle polonais.
Le 21 mai débute la contre-offensive allemande, avec l’utilisation de l’artillerie et des minenwerfer
La bataille de l’Annaberg
Le général Hülsen a un plan très audacieux : s’emparer d’une colline appelée Annaberg (montagne Saint-Anne, avec un monastère à son sommet, lieu de pèlerinage, haute de 300 m).
La ville de Leischnitz au pied de l’Annaberg est prise, prélude à l’assaut final.
Le lendemain, 22 mai, les volontaires du FK Oberland commencent l’escalade de l’Annaberg, hissant les canons à dos d’homme et sur les crêtes escarpées, les 2 canons sont mis en batterie et tirent sur les sommets, un commando de 8 hommes, partant dans le dos des assiégés fait croire aux Polonais qu’ils sont encerclés et battent en retraite. A midi, le pavillon impérial (noir blanc rouge) et non celui de la république de Weimar est hissé au sommet du clocher du monastère. En plus, 28 villages sont repris. Cette victoire est considérée « comme la première victoire allemande depuis le 11 novembre 1918 »
La journée du lendemain est consacrée à la consolidation des positions récemment conquises.
A Berlin, le gouvernement décide sous la pression des Alliés d’interdire le recrutement de nouveau Freikampfer.
La Commission Interalliée entreprend des négociations afin de faire respecter les résultats du plébiscite. Mais le général von Hülsen ne l’entend pas ainsi, le tir de batteries polonaises sur Cosel va donner l’occasion de mettre un plan audacieux :
En franchissant les lignes polonaises, une colonne s’enfoncera en territoire ennemi et atteindra le village de Slawentzitz
Exécution d’un mouvement tournant dans le dos des insurgés, longer le canal de Klodnitz pour regagner l’Oder au niveau de Cosel où elle fera la jonction avec le reste des forces allemandes.
Le 4 juin, le FK Oberland atteint comme prévu Slawentzitz mais demeure sur place sans continuer la progression comme prévue. Il s’agit d’une erreur d’interprétation du chef du FK le colonel graf von Magnis. Les hommes redoublent d’effort pour refermer la nasse en faisant la jonction avec le selbstschütz le long du canal du Klodnitz. (voir carte).
Le 20 juin, les insurgés polonais ont quitté Ratibor. La Commission Interalliée finit par aboutir un accord et les troupes allemandes et polonaises évacuent la zone soumise à plébiscite, pour les Freikampfer, il va de soi que l’ordre provenant de Berlin ne fait qu’accentuer leur haine contre le gouvernement social-démocrate.
Le partage de la zone plébiscitaire
Le comte Sforza, ministre italien des Affaires Etrangères propose une ligne de partage , mais les populations sont imbriquées les unes dans les autres : les Allemands dans les villes les Polonais dans les campagnes et il est difficile de tracer une frontière sans accident naturel.
C’est la SDN qui va finalement au découpage du bassin industriel : pour les Allemands ils conservent 2/3 de la zone plébiscité avec les districts de Beuthen, Gleiwitz et Zabrze et les Polonais récupèrent les districts de Kattowitz et Königshütte (villes à majorité allemande). Le 20 octobre 1921, la nouvelle frontière est finalement entérinée.
L’intervention des Freikorps a été déterminante mais ils doivent désormais être dissous, pour beaucoup, c’est une désillusion et vont former des « communautés de travail », dissimulant leurs armes, et travaillant dans des grands domaines afin de conserver leur esprit de corps.
Bibliographie
Histoire de l’armée allemande, Benoit-Méchin, éditeur Albin Michel
Les Réprouvés, Ernst von Salomon, editeur Bartillat
Haute-Silésie 1920-1922, laboratoire des « leçons oubliées » de l’armée française, Rémy Porte, éditions Riveneuves
ALEX
Eravamo 30 d'una sorte, 31 con la morte, Gabriele d'Annunzio
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