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Des Polanes aux Polonais 
Un peu de lecture...
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 17 février, 2012 13:13

Salut,

Depuis le temps que je vous pose des questions, je me suis dit que vous pourriez avoir droit à des extraits... Je me suis remis à écrire, du fait que j'ai maintenant assez d'infos, et puis parce que la température est quelque peu remontée... Je reviens à la vie.

Alors voilà, je vous propose des petites bribes, tout en sachant que c'est mon narrateur qui parle, de son point de vue d'Allemand, plus ou moins intoxiqué par l'idéologie nazie, et qu'il ne sait que ce que la propagande affirme. Notamment, l'histoire de la supposée attaque du poste de radio de Glewitz, qu'il croit et accepte comme la vérité...

J'ouvre donc le bal avec la fin de mon chapitre 16, qui marque le début de l'opération Fall Weiss. Bonne lecture !

Ubik.


Deux jours après, la fameuse lettre arriva. Je devais d’urgence rejoindre mon unité, à Oranienburg. J'avertis chez moi, préparai précipitamment mes affaires. A dix-sept heures, Franz et moi, rasés de frais, en uniforme, étions dans le train.


Dès notre arrivée, nous fûmes dirigés vers le mess. Il y avait là une bonne cinquantaine de S.S. qui, comme nous, se demandaient ce qui allait suivre.
Von Hagen entra, nous le saluâmes. Il s'installa face à nous, et déclara :
- Messieurs, la guerre est imminente. Vous partez dès demain matin pour la frontière Polonaise. Vous êtes dès à présent versés dans des unités S.D. Votre mission est de sécuriser les territoires, à l'arrière des troupes de la Wehrmacht. Vous devrez mettre hors d'état de nuire les Juifs, les saboteurs et résistants. On vous fournira une liste de personnes à rechercher, et arrêter. Parmi celles-ci, les patrons, les syndicalistes, les prêtres, les intellectuels, et tout ce qui représente l'intelligentsia Polonaise. Nous devons décapiter cette élite. Le Führer a été très clair : il faut nous montrer impitoyables. Vous serez répartis dans différents kommandos motorisés. Les camions seront là à l'aube. Un repas chaud va vous être servi. Ensuite, repos au dortoir du pavillon C. Tâchez de dormir, de prendre des forces. Demain, réveil à six heures. Je veux que chacun de vous soit parfaitement opérationnel. Rompez.


J'étais sous le choc. Ainsi donc, nous allions passer notre dernière nuit en Allemagne. Après, ce serait l'inconnu, cette guerre pour laquelle on nous préparait, depuis si longtemps.
A table, malgré tout, je mangeai de bon appétit. Patates au lard, sauce aux champignons, haricots verts, quart de vin rouge. Franz était comme moi, grave, silencieux. On n'entendait que le bruit des couverts. Beaucoup de participants semblaient seuls, n'appartenant à aucun groupe préexistant. On avait dû nous rassembler de différentes provinces.
Nous nous dirigeâmes docilement vers la chambrée. Des lits de camp avaient été installés, en grand nombre. Nous dûmes remettre nos valises et sacs. Ils nous seraient rendus au retour de la mission.
Je m'installai tant bien que mal sur la couche dure et étroite. A côté de moi, Franz me regardait, une cigarette éteinte aux lèvres. Il me fit un clin d'œil :
- Tu as entendu, petit ? Ça, c'est de la promotion ! On fait partie du S.D maintenant. Voilà une étape qui s'est franchie toute seule !
- Tu te sens prêt, Franz ?
- Plus que jamais ! On va casser la gueule aux Pollacks ! J'espère que toi aussi, tu es d'attaque.
- …
- Allons, Wolfgang. Nous attendons ça depuis des années. On va enfin passer à l'action !
Puis, plus bas :
- Ne t'inquiète pas. Quoi qu'il arrive, je serai toujours auprès de toi.



Nous étions là, rassemblés dans le grand hall, dans les uniformes que nous venions de toucher. Sur notre manche gauche, le sigle S.D. Depuis un bon moment déjà, on nous avait tirés du lit, sans ménagements. Toilette rapide, bol de café avalé à la hâte… Et les camions n'arrivaient pas.
Vers neuf heures, on nous donna quartier libre. Décidément, je ne parvenais plus à suivre le fil. Quelque chose allait de travers. Franz et moi aurions souhaité sortir, nous dégourdir les jambes. Mais on préféra rester, pour se tenir au courant. Beaucoup de nos camarades, qui se demandaient de quoi il retournait, discutaient à voix basse, fumaient, tendus. Allait-on, tout à coup, nous ordonner de rentrer chez nous ?
Vers onze heures, Von Hagen nous rassembla. Le visage fermé, énigmatique, il se borna à déclarer :
- La mission est différée. Les ordres sont d'attendre. Nous restons mobilisés, prêts à agir. Dès que j'aurai le feu vert de Berlin, nous mettrons les transports en route.

Nous tournâmes en rond. Certains jouaient aux dominos, aux cartes. D'autres se défoulaient avec un ballon de football. On nous prêta des livres – ou plutôt, des fascicules S.S.
Franz fumait, les yeux dans le vide. Il bougeait peu, l'air absent. Je cherchai à connaître son état d'esprit. Il se borna à me lâcher :
- Je suis concentré. J'économise mes forces. Je profite des derniers instants de paix. Tu devrais en faire autant.


La situation s’éternisa ainsi jusqu’au mercredi 30 août. Et puis, l’information nous parvint : l'attaque était prévue pour le surlendemain, très tôt. Le repas fut servi de bonne heure et nous allâmes nous coucher dès la dernière bouchée avalée.
A six heures, les lumières furent rallumées. Von Hagen nous criait de faire vite, on nous attendait au réfectoire.
Quand nous fûmes au complet, il déclara :
- Vous partez près de la frontière, à Dramburg, en Poméranie. Là-bas se trouvent déjà les unités de la Wehrmacht, prêtes à attaquer. Vous avez une demi-heure pour déjeuner, puis préparer vos paquetages. Les transports ne vont pas tarder à arriver. Exécution.


Il faisait frais. Heureusement, Franz et moi étions montés les premiers, au fond du camion. La route défilait ; j’oscillais entre excitation, crainte et fatigue. Personne ne parlait. Je me laissais bercer par le ronronnement du moteur.
Vers treize heures, le véhicule s’arrêta. Nous étions garés dans la cour d’une caserne. On nous fit descendre, mettre en rangs.
Là, un gradé nous toisa :
- Je suis le SS Brigradeführer Lothar Beutel. Je commande le quatrième Einsatzgruppe. Vous faites à présent partie de mes hommes. On va faire l’appel et vous serez affectés à divers kommandos. Je vous rappelle les instructions de notre Führer : soyez sans pitié. Nous allons mater une fois pour toutes ces Polonais qui ont osé nous attaquer.
Il se retira. A sa place vint un officier, des listes à la main. Je me mis à trembler. Et si j’étais séparé de Franz ? La sueur inondait mon dos, mes reins. Mon cœur s’emballait. Je me surpris même à prier.
Nous étions ensemble ! J’en aurais sauté de joie. On nous rassembla.
Nous faisions maintenant partie du premier groupe, commandé par l’Obertsturmbannführer SS Helmut Bischoff.

On nous rassembla. Un Unterscharführer nous amena vers un réfectoire, où un repas froid nous fut servi. Après le repas, nous eûmes le droit, soit de rester dans la salle, soit de sortir pour fumer. Interdiction de s’éloigner. Des parties de cartes s’organisèrent. Un homme avait sorti un harmonica.
Vers vingt heures, nous fûmes amenés à trois baraquements attenants à la caserne. On s’installa sur les lits de camps, et la lumière fut éteinte. Je n’arrivais pas à dormir. D’autres aussi, qui chuchotaient.
Je suppose que j’ai fini par m’assoupir. Et puis, des vrombissements me tirèrent de ma torpeur. Des avions. La Luftwaffe déclenchait l’attaque. Ensuite, ce furent les blindés. Il devait y en avoir des centaines ; Le grondement était terrible, les vibrations donnaient l’impression que les panzers nous fonçaient droit dessus. Tout le monde se leva, mais par les fenêtres on ne voyait rien, le mur d’enceinte était trop haut.
Un quart d’heure après, la porte s’ouvrit, le plafonnier s’alluma. C’était à nous de jouer.
Je consultai ma montre : il n’était que quatre heure et demie.
[color=#6600FF][/color]


... Bon, c'est une version récente, nul doute que je vais la relire, corriger ceci ou cela... Mais le décor est planté.

Au plaisir de vous lire,

Ubik.

Version 2...
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 17 février, 2012 18:17

Version deux, quelques corrections effectuées, un ou deux ajouts, relatifs à la vie personnelle de Wolfgang... ça roule.

Deux jours après, la fameuse lettre arriva. Je devais d’urgence rejoindre mon unité, à Oranienburg. J'avertis chez moi, préparai précipitamment mes affaires. A dix-sept heures, Franz et moi, rasés de frais, en uniforme, étions dans le train.


Dès notre arrivée, nous fûmes dirigés vers le mess. Il y avait là une bonne cinquantaine de S.S. qui, comme nous, se demandaient ce qui allait suivre.
Von Hagen entra, nous le saluâmes. Il s'installa face à nous, et déclara :
- Messieurs, la guerre est imminente. Vous partez demain matin pour la frontière Polonaise. Vous êtes dès à présent versés dans des unités S.D. Votre mission est de sécuriser les territoires, à l'arrière des troupes de la Wehrmacht. Vous devrez mettre hors d'état de nuire les Juifs, les saboteurs et résistants. On vous fournira une liste de personnes à rechercher, et arrêter. Parmi celles-ci, les patrons, les syndicalistes, les prêtres, les intellectuels, et tout ce qui représente l'intelligentsia Polonaise. Nous devons décapiter cette élite. Le Führer a été très clair : il faut nous montrer impitoyables. Vous serez répartis dans différents kommandos motorisés. Les camions seront là à l'aube. Un repas chaud va vous être servi. Ensuite, repos au dortoir du pavillon C. Tâchez de dormir, de prendre des forces. Demain, réveil à six heures. Je veux que chacun de vous soit parfaitement opérationnel. Rompez.


J'étais sous le choc. Ainsi donc, nous allions passer notre dernière nuit en Allemagne. Après, ce serait l'inconnu, cette guerre pour laquelle on nous préparait, depuis si longtemps.
A table, malgré tout, je mangeai de bon appétit. Patates au lard, sauce aux champignons, haricots verts, quart de vin rouge. Franz était comme moi, grave, silencieux. On n'entendait que le bruit des couverts. Beaucoup de participants semblaient seuls, n'appartenant à aucun groupe préexistant. On avait dû nous réunir de différentes provinces.
Nous nous dirigeâmes docilement vers la chambrée. Nous dûmes remettre nos valises et sacs. Ils nous seraient rendus au retour de la mission.
Je m’allongeai sur le côté, interrogeant mon ami du regard. Il s’étirait, une cigarette éteinte aux lèvres. Il me fit un clin d'œil :
- Tu as entendu, petit ? Ça, c'est de la promotion ! On fait partie du S.D maintenant. Voilà une étape qui s'est franchie toute seule !
- Tu te sens prêt, Franz ?
- Plus que jamais ! On va casser la gueule aux Pollacks ! J'espère que toi aussi, tu es d'attaque.
- …
- Allons, Wolfgang. Nous attendons ça depuis des années. On va enfin passer à l'action !
Puis, plus bas :
- Ne t'inquiète pas. Quoi qu'il arrive, je serai toujours auprès de toi.



Nous étions là, rassemblés dans le grand hall, dans les uniformes que nous venions de toucher. Sur notre manche gauche, le sigle S.D. Depuis un bon moment déjà, on nous avait tirés du lit, sans ménagements. Toilette rapide, bol de café avalé à la hâte… Et les camions n'arrivaient pas.
Vers neuf heures, on nous donna quartier libre. Décidément, je ne parvenais plus à suivre le fil. Quelque chose allait de travers. Franz et moi aurions souhaité sortir, nous dégourdir les jambes. Mais on préféra rester, pour se tenir au courant. Beaucoup de nos camarades, qui se demandaient de quoi il retournait, discutaient à voix basse, fumaient, tendus. Allait-on, tout à coup, nous ordonner de rentrer chez nous ?
Vers onze heures, Von Hagen nous rassembla. Le visage fermé, énigmatique, il se borna à déclarer :
- La mission est différée. Les ordres sont d'attendre. Nous restons mobilisés, prêts à agir. Dès que j'aurai le feu vert de Berlin, nous mettrons les transports en route.

Nous tournâmes en rond. Certains jouaient aux dominos, aux cartes. D'autres se défoulaient avec un ballon de football. On nous prêta des livres – ou plutôt, des fascicules S.S.
Franz fumait, les yeux dans le vide. Il bougeait peu, l'air absent. Je cherchai à connaître son état d'esprit. Il se borna à me lâcher :
- Je suis concentré. J'économise mes forces. Je profite des derniers instants de paix. Tu devrais en faire autant.


La situation s’éternisa ainsi jusqu’au mercredi 30 août. Et puis, l’information nous parvint : l'attaque était prévue pour le surlendemain, très tôt. Le repas fut servi de bonne heure et nous allâmes nous coucher dès la dernière bouchée avalée.
A six heures, les lumières furent rallumées. Von Hagen nous criait de faire vite, on nous attendait au réfectoire.
Quand nous fûmes au complet, il déclara :
- Vous partez près de la frontière, à Dramburg, en Poméranie. Là-bas se trouvent déjà les unités de la Wehrmacht, prêtes à attaquer. Vous avez une demi-heure pour déjeuner, puis préparer vos paquetages. Les transports ne vont pas tarder à arriver. Exécution.


Il faisait frais. Heureusement, Franz et moi étions montés les premiers, au fond du camion. La route défilait ; j’oscillais entre excitation, crainte et fatigue. Personne ne parlait. Je me laissais bercer par le ronronnement du moteur.
Vers treize heures, le véhicule s’arrêta. Nous étions garés dans la cour d’une caserne. On nous fit descendre, mettre en rangs.
Là, un gradé nous toisa :
- Je suis le SS Brigradeführer Lothar Beutel. Je commande le quatrième Einsatzgruppe. Vous faites à présent partie de mes hommes. On va faire l’appel et vous serez affectés à votre kommando. Je vous rappelle les instructions de notre Führer : soyez sans pitié. Nous allons mater une fois pour toutes ces Polonais qui ont osé nous attaquer.
Il se retira. A sa place vint un officier, des listes à la main. Je me mis à trembler. Et si j’étais séparé de Franz ? La sueur inondait mon dos, mes reins. Mon cœur s’emballait. Je me surpris même à prier.
Nous étions ensemble ! J’en aurais sauté de joie. On nous rassembla.
Nous faisions maintenant partie du premier groupe, commandé par l’Obersturmbannführer SS Helmut Bischoff.

On nous rassembla. Un Unterscharführer nous amena vers un réfectoire, où on nous servit du rôti de porc froid et des pêches au sirop. Ensuite nous eûmes le droit, soit de rester dans la salle, soit de sortir pour fumer. Interdiction de s’éloigner. Des parties de cartes s’organisèrent. Un homme avait sorti un harmonica.
Vers vingt heures, nous fûmes amenés à trois baraquements attenants à la caserne, équipés de lits de camps. Je m'installai tant bien que mal sur la couche dure et étroite. La lumière fut éteinte. Je déboutonnai ma veste. Sans même ôter me chaussures, je me couvris et fermai les yeux.
Je n’arrivais pas à dormir. D’autres aussi, qui chuchotaient. Dans ma tête, tout se mélangeait : la guerre, bien sûr imminente. Mais aussi, Mutti, avec ses yeux inexpressifs, morts. Et aussi Inge. A la seconde où mes pensées allèrent vers elle, je sentis une oppression monter, mélange de regrets, de douleur… Une immense boule de tristesse me serrait la gorge. J’étais à deux doigts de pleurer. Je me retins de toutes mes forces, certain que mes sanglots seraient entendus. Et plus je tentais de les endiguer, plus ils m’étouffaient. Je parvins à me calmer, progressivement. Toutefois, le visage d’Inge ne me quittait plus.

Je suppose que j’ai fini par m’assoupir. Et puis, des vrombissements me tirèrent de ma torpeur. Des avions, plusieurs escadrilles, tout près de nous. La Luftwaffe déclenchait l’offensive. Ensuite, ce furent les blindés. Il devait y en avoir des centaines ; Le grondement était terrible, les vibrations donnaient l’impression que les panzers nous fonçaient droit dessus. Tout le monde se leva, mais par les fenêtres on ne voyait rien, le mur d’enceinte était trop haut.
Un quart d’heure après, ce fut le convoi. Cris, ordres, coups de sifflets… Nous étions là, debout, certains se rhabillaient dans la pénombre…
La porte s’ouvrit, le plafonnier s’alluma. Un homme entra, qui nous cria de sortir.
C’était à nous de jouer.
Je consultai ma montre : il n’était que quatre heure et demie.


... Comme on dit dans "Retour vers le futur" : to be continued...

Re: Version 2...
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 17 février, 2012 18:33

Merci pour l'échantillon. Pauvre Wolfgang ! j'ai l'impression de le connaître un peu et je tremble à l'avance pour lui.

Mik

Wolfgang balloté par les flots de la vie.
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 17 février, 2012 20:13

Salut,

Voilà, c'est exactement ça. Je ne cherche pas à exonérer les kommandos, mais Wolfgang, lui, s'est retrouvé là-dedans par sa seule incapacité à faire ses propres choix. Il a suivi Franz, comme un petit chien, il s'en est remis à lui, aveuglément, et voilà maintenant les conséquences. Comment va-t-il affronter ?

Dans "Des hommes ordinaires", Christopher Browning montre les stratégies des gens dans ces kommandos : ceux qui obéissaient, voire avec brutalité, ceux qui suivaient mais sombraient dans l'alcool et la dépression, ceux qui cherchaient, par diverses stratégies, à se soustraire à ces ordres pénibles...

Wolfgang s'est empêtré tout seul, petit à petit... Je l'ai piégé. Je suis comme une araignée, je tisse ma toile...

Ubik.

Re: Un peu de lecture...
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 03:28

ubik83 a écrit:
-------------------------------------------------------
Vous devrez mettre hors d'état de
> nuire les Juifs, les saboteurs et résistants.

Les Juifs, je ne suis pas bien sûr que c'était la priorité lors de l'invasion de la Pologne, quand aux saboteurs et aux résistants, ne pas oublier que la guerre n'a pas commencé donc en face, il n'y a pas de résistants ( dans le sens civil) mais une armée organisée qu'il faut vaincre rapidement


On
> vous fournira une liste de personnes à
> rechercher, et arrêter.

Idem, je pense (à confirmer) que les listes ont été faites au fur et à mesure de l'avancée de l'armée allemande. Au début, ils devaient flinguer tout ce qui se mettait en travers sans trop réfléchir.


Parmi celles-ci, les
> patrons, les syndicalistes, les prêtres, les
> intellectuels, et tout ce qui représente
> l'intelligentsia Polonaise.


Les syndicalistes en 39, j'ai un gros doute surtout que le peu qu'il devait y avoir devaient être des communistes liés aux soviétiques donc pas trop la préoccupation des Allemands

Bon, si tout le monde pinaille comme moi, le bouquin il n'est pas encore terminé !

Re: Un peu de lecture...
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 04:58

ubik83 a écrit:
-------------------------------------------------------

> A table, malgré tout, je mangeai de bon appétit.
> Patates au lard, sauce aux champignons, haricots
> verts, quart de vin rouge.

Les Allemands aiment le vin rouge mais en Allemagne il est plutôt rare voir inexistant. Donc je ne sais pas trop s'il y avait du rouge à la table De la bière, plutôt

Re: Un peu de lecture...
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 12:56

Stéphane a écrit:
-------------------------------------------------------
> ubik83 a écrit:
> --------------------------------------------------
> -----
> Vous devrez mettre hors d'état de
> > nuire les Juifs, les saboteurs et résistants.
>
> Les Juifs, je ne suis pas bien sûr que c'était
> la priorité lors de l'invasion de la Pologne,
> quand aux saboteurs et aux résistants, ne pas
> oublier que la guerre n'a pas commencé donc en
> face, il n'y a pas de résistants ( dans le sens
> civil) mais une armée organisée qu'il faut
> vaincre rapidement


En 1939, il y eu de massacres de Juifs effectués par les Einsatzgruppen (aidés par la Wehrmacht), personne ne le niera, mais ce n'était en effet pas le but premier de ces groupements. Les Juifs furent en effets dans un premier temps repoussés vers le Gouvernement Général et aussi vers les territoires annexés par l'URSS, puis par la suite, concentrés dans des ghettos constitués dans les grandes et petites villes de Pologne. L'extermination systématique ne débuta qu'en 1942 même si les conditions de vie des Juifs étaient extrêmement précaires (A remarquer que le ghetto de Varsovie était divisé en deux : le grand et le petit ghetto - le petit était réservé aux Juifs aisés et leurs conditions de vie d'avant les "Aktion" avec peu à voir avec celle de leurs semblables du grand ghetto).

Quant aux mesures de terreurs contre les Polonais, on ne peut laisser de côté les massacres de Bydgoszcz qui se déroulèrent du 3 au 4 septembre 1939.
Environ 1.200 Allemands "volksdeutsche" furent en effet tués dans la ville par des militaires et des civils polonais lors d'émeutes faisant suite à l'agression allemande (pour la région, le nombre accepté actuellement semble tourner autour de 4.000). La propagande allemande a, à l'époque, encore gonflé ces chiffres qui sont aujourd'hui toujours l'objet de discussion entre historiens polonais et allemands.
A l'arrivée des Nazis, des représailles furent misent en place qui coûtèrent la vie à environ 900 polonais exécutés sur place pendant une semaine.
La totalité de l'Einsatzgruppe IV participa à ces massacres et aux arrestations. Il était secondé par la Wehrmacht et des troupes SS.
Outre les victimes des meurtres, plus de 20.000 Polonais de cette ville furent envoyés dans les camps de concentration où la plupart trouvèrent la mort.



> > On vous fournira une liste de personnes à
> > rechercher, et arrêter.
>
> Idem, je pense (à confirmer) que les listes ont
> été faites au fur et à mesure de l'avancée de
> l'armée allemande. Au début, ils devaient
> flinguer tout ce qui se mettait en travers sans
> trop réfléchir.

Ces listes existaient bel et bien. Elles furent élaborée en mars-mai 1939 et imprimées en juillet 1939 au siège du SD sous le nom de Polen Sonderfahndungsbuch.
http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/thumbs/sonderfahn.jpg

Elles comportaient 61.000 noms (par ordre alphabétique et avec les adresses !) d'hommes d'église, de fonctionnaires, d'instituteurs, de professeurs, de membres de la noblesse, d'hommes et militants politiques, de ceux qui avaient participés aux soulèvement de Silésie et de Poznan, des membres des 'Sokol', des scouts, etc., etc.

Ces noms avaient été communiqués pour la plupart par des membres de la minorité allemande et concernaient les personnes "susceptibles de menées anti-allemandes" et aussi, de par leur instruction, capables d'assurer la direction de mouvements de résistance.

Cette liste, et l'élimination physique ou par déportation dans les camps, intégrait les mesures plus vastes contenues dans l'OST PLAN.
Seule une minorité de ceux qui figuraient sur cette liste parvint à survivre à l'occupation allemande.



> Parmi celles-ci, les
> > patrons, les syndicalistes, les prêtres, les
> > intellectuels, et tout ce qui représente
> > l'intelligentsia Polonaise.
>
>
> Les syndicalistes en 39, j'ai un gros doute
> surtout que le peu qu'il devait y avoir devaient
> être des communistes liés aux soviétiques donc
> pas trop la préoccupation des Allemands
>
> Bon, si tout le monde pinaille comme moi, le
> bouquin il n'est pas encore terminé !

...............

http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/sonnezzjz.jpg

Merci...
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 13:13

C'est super, vous m'aidez à affiner le truc... merveilleux !

J'étais au courant pour les massacres de Bydgoszcz. Mais ça, je vais en parler au chapitre suivant... Et pour les listes, je connaisais leur existence, mais pas leur nom.

Merci, merci...

A suivre,

Ubik.

Re: Un peu de lecture...
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 16:06

[www.sbc.org.pl]

...............

http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/sonnezzjz.jpg

Re: Un peu de lecture...
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 16:30

Merci infiniment !

Ce que je savais, c'est que les chefs des Einsatzgruppe ( ou leurs supérieurs ) possédaient des listes très détaillées des gens à "neutraliser"... C'était écrit en minuscule, sur du papier bible, il y avait mêmes des photos... des centaines de pages qui tenaient dans la poche.

Est-ce qu'il s'agit du même document que ce que vous me montrez ?

En tous cas, ça aide à rentrer dans l'ambiance. Important, quand on écrit. On a beau tenter de reconstituer les choses dans sa tête, certains aspects gardent un côté abstrait. Non pas les faits, qui sont plus ou moins connus. Mais les circonstances, l'environnement, l'allure qu'avaient les choses, les objets du quotidien, les gestes, les accessoires...

Merci,

Ubik.

Re: Un peu de lecture...
Posté par: JMC59 (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 18:36

Selon les universités de Bydgoszcz, ils ont bien exploité cette liste (la « black list »).

[www.bydgoszcztorun.com.pl]


Sonderfahndungsbuch Polen była narzędziem w realizacji nazistowskiego planu Generalplan Ost. Według tej listy grupy operacyjne hitlerowskiej policji bezpieczeństwa (Sipo) i służby bezpieczeństwa (SD) (tzw. Einsatzgruppen) we współpracy z paramilitarną organizacją mniejszości niemieckiej – Selbstschutzem – dokonywały masowych aresztowań Polaków w celu:

Re: Un peu de lecture...
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 18:50

Merci,

Connaissant le côté "méthodique" des Allemands, m'étonne pas. Dommage pour le lien, je ne peux pas lire grand-chose. J'ai voulu, en fac, m'inscrire à un cours de Polonais. Mais le prof faisait tout pour décourager le monde, il a dit que c'était très difficile, etc. Alors j'ai fait autre chose. Les hasards de la vie.

J'ai un petit moment, il ne fait plus froid à crever, je vais peut-être déplier mon plan de Varsovie et m'attaquer à cette histoire de tracé du ghetto.

Au plaisir,

Ubik.

Lili Marlène.
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 18 février, 2012 20:26

Hello,

Je pensais utiliser la chanson "Lili Marlène" dans mon roman, c'est quasiment incontournable, et voyez ce que je trouve sur le net, à son propos :


"Quand, en 1936, la chanteuse réaliste allemande Lale Andersen découvre le poème de Hans Leip qu'il vient de publier dans un recueil de poésie, elle demande au compositeur Rudolf Zink de de le mettre en musique, et interprète la chanson au début de 1937. En 1938, elle demande également au compositeur Norbert Schultze, avec lequel elle avait eu une aventure sans lendemain en 1932, de mettre lui aussi ce poème en musique. Elle chante alternativement les deux versions dans les cabarets mais c'est cette dernière version, à la mélodie plus martiale que celle de Rudolf Zink, qui est enregistrée en août 1939 et qui s'imposera pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette chanson nostalgique, jugée par la critique "terne et sans rythme", est un échec commercial avant la guerre ( seulement 700 exemplaires du disque vendus ).

En 1941, l'Allemagne est en pleine guerre sur plusieurs fronts et changeant brusquement de statut cette chanson d'amour va devenir un chant de guerre. Son succès est lancé le 18 août 1941 lorsque le lieutenant Heinz-Karl Reitgen, directeur de la radio militaire allemande de Belgrade, programme, faute de mieux, ce disque au rebut car les bombardiers anglais ont détruit son entrepôt de disques. Les soldats de la Wehrmacht éloignés de leur foyers et de leurs amies envoient des dédicaces à une émission populaire de cette radio qui fait de la chanson son indicatif. Ce succès fut même tel que l'on s'en inquiéta au NSDAP. Selon Norbert Schultze, Joseph Goebbels disait que cette chanson "sentait la danse macabre".

Goebbels tente d'abord de faire détruire la matrice du disque, puis interdit son interprétation. Mais la chanson a trois protecteurs : le maréchal Erwin Rommel qui incite les radios à la programmer ( jusqu'à 35 fois par jour ), Emma Göring, seconde épouse d'Hermann Göring et ancienne chanteuse d'opéra, Max Schmeling, boxeur idole des nazis dont le biographe n'est autre que Hans Leip.

Un second détournement : Goebbels ne parvint pas à faire appliquer cette décision. Mais il tient sa « revanche » lorqu'il édite une nouvelle version de la chanson : elle est transformée de chant d'amour en marche militaire que les Einsatzgruppen diffusent pendant leurs assassinats…

... C'est fou, hein ? Comment les choses retombent sur leurs pattes, parfois.

Bon, ben c'est décidé, je vais me servir de Lili Marlène !

Ubik.

Re: Lili Marlène.
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 19 février, 2012 09:03

En effet, ça s'impose.

Mik

Re: Un peu de lecture...
Posté par: JMC59 (IP Loggée)
Date: 19 février, 2012 09:36

Universités de Bydgoszcz.

Avec Google translate, nous pouvons comprendre ceci:


Sonderfahndungsbuch Polen est un outil dans la mise en œuvre du plan nazi "Ost Plan Général".

Avec cette la liste, des groupes opérationnels nazis, la police de sécurité "Sipo", le Service de sécurité "SD" (les Einsatzgruppen) en collaboration avec l'organisation paramilitaire de la minorité allemande - Selbstschutz - ont engagé des arrestations massives de Polonais, afin de:

- dépôt dans les prisons et les camps de concentration,
- exécutions de masse au cours de la purification ethnique de la population polonaise,
- déportations et expulsions massives et des territoires annexés au Reich ou destinés à des fins militaires au gouvernement général
et dans le centre de l'Allemagne.

Seul un petit nombre de personnes placées sur la liste a réussi à survivre à l'occupation allemande.

Re: Lili Marlène.
Posté par: jk (IP Loggée)
Date: 19 février, 2012 11:35

En 1940, j’habitais Rueil-Malmaison, je passais, pour aller au travail, devant la maison close réservée aux soldats de la Wehrmacht, cette chanson passait et repassait en boucle à longueur de journée ».

Re: Un peu de lecture...
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 19 février, 2012 13:23

Oui, le fameux "Bordelle"... J'ai vu des trucs aussi sur ça... Un documentaire, "L'amour au temps de l'occupation". La Wehrmacht était très stricte avec ces dames, elle notait qui avait culbuté qui, afin de "tracer" la responsable en cas de maladie vénérienne. Un soldat malade n'est plus opérationnel...

A propos de Lili Marlène, un lien passionnant qu'on m'a passé, c'est une émission radio où Jean-Pierre Guénot, érudit, programmateur de radio, décortique toute l'histoire de cette chanson. Vraiment génial.

A suivre,

Ubik.

Lili Marlène.
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 26 février, 2012 18:44

Salut,

J'espère que ça va ? Moi je suis pétri de froid...
Mon sax n'est pas mort. Juste esquinté mais réparable. Pouvez pas savoir dans quel état ça m'a mis, cette histoire. J'en étais malade.
Je vous mets l'adresse où on peut entendre la passionnante interview de Jean-Pierre Guénot à propos de Lili Marlène.
Bises.

Ubik.



[www.canalacademie.com]

Execution of Poles by German Einsatzkomanndo Oktober1939
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 07 mars, 2012 14:17

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/47/Execution_of_Poles_by_German_Einsatzkomanndo_Oktober1939.jpg

Re: Un peu de lecture...
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 08 mars, 2012 01:37

Merci. Une fois de plus, je vais me répéter :

Je tâcherai de me montrer à la hauteur de votre gentillesse et votre précision.

Ubik.

Some news...
Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 24 mars, 2012 02:57

Salut, ami Polonais,

J'ai beaucoup pensé à vous,

Diverses raisons m'ont tenu éloigné de ce si sympathique site, que je trouve stimulant.

Beaucoup de fatigue, un état de santé certes pas catastrophique, mais pas non plus correct. Un moral fluctuant, assez peu stable, de brusques pertes d’énergie.

Et puis autre chose, plus gênant. Comment dire ?

Vous le savez, j'ai pris contact avec vous à l'approche de la seconde partie de mon roman, celle qui s'ouvre par le plan FallWeiss, et l'invasion de votre pays par les hordes nazies.
Cette mise en application des théories de la guerre éclair, intervient dans mon roman au chapitre 17.
Or, dans l'intervalle, sur un site littéraire, j'ai posté des extraits de la première partie, et là, des incohérences historiques ont été détectées, par un participant que je connais, et qui se trouve lui aussi être calé sur la question. Sans doute plus que moi, semble-t-il.

J'ai manipulé mon texte plusieurs fois. En deux occasions déjà, suite à des remarques formulées par mon ami historien spécialiste de la SS, j'ai changé la date de naissance de mes personnages, afin qu’ils correspondent à certains critères de recrutement ultérieurs. Changements en apparence innocents, mais en réalité énormes de conséquences : comme tous les événements de leur vie quotidienne ou presque étaient étroitement tissés avec les faits marquants de l'histoire, j'ai du tout "détricoter", et "re-tricoter" autrement. Travail épouvantable, que je ne souhaite à personne. Une gymnastique mentale qui serait facile à petite échelle, et qui devient horrible quand elle remet en question en cascade toutes sortes d’anecdotes reliées entre elles, ce qui donne rapidement le sentiment de ne plus rien contrôler.

Les extraits délivrés par moi sur ce site concernaient les chapitres 11 et 12. Il se peut qu’en manipulant mes passages, j’aie fait se juxtaposer ou se télescoper des événements disjoints, qui donnent l’impression d’impossibilités historiques. Il se peut que ce soit conjoncturel ( ma gestion de mes propres extraits ) ou plus grave ( l’ordre réel dans lequel les passages apparaissent dans le roman ).

Il y a bien quinze jours que le collègue écrivain, sans la moindre intention malveillante, ait attiré mon attention sur ces difficultés. Or, depuis, je n’ai pas eu le courage de seulement aller y revoir. J’ai, ces derniers temps, du mal à affronter, que ce soit ça, ou d’autres contingences, moins littéraires et plus triviales, que pourtant je devrais « traiter ».

Voilà, je ne vous oublie donc point, mais il me faut digérer la chose. Je pensais avoir soigneusement tout vérifié, tout mis en ordre sous forme de tableaux Excel, puis à l’aide d’un programme que j’avais acheté au début, pour gérer des événements dans le temps ( ça s’appelle Timeline ). Total, apparemment je me serais quand même trompé quelque part…

Je suis donc comme un boa, je digère. Je reviens vers vous lorsque, ayant compris et rectifié le tir, je me sentirai à nouveau disponible pour ma seconde partie – à moins de devoir encore recommencer tout un morceau de la première.

Je ne vous oublie donc pas. Il faut juste que je sorte un peu de mon découragement et que je m’attaque sérieusement aux problèmes structurels.

J’en profite pour vous remercier encore de votre aide. J’espère avoir de bonnes nouvelles d’ici peu, pouvoir vous annoncer que ça y est, j’y vois plus clair, etc.

Mes pensées fraternelles, Ubik83, tout en bas sur la carte de France, quelque part du côté de Toulon. A bientôt…

Ubik.



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