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Histoire russe selon Poutine
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 21 novembre, 2013 17:28

Pour rappel, et HS, la première matière à être interdite d'enseignement après la prise de pouvoir des bolcheviks, a été l'Histoire ... jusqu'à ce qu'une 'histoire officielle' orientée politiquement soit finalement rédigée.


Histoire russe selon Poutine

Il n’y a rien de fondamentalement nouveau dans les manuels d'histoire russes récemment dévoilés par un groupe de travail dirigé par le président de la Douma Sergueï Narychkine. Bien que le manuel préconise officiellement la liberté, le constitutionnalisme et la valeur suprême de la vie humaine, la valeur principale embrassée par les auteurs - et chef de la clientèle du livre, le président Vladimir Poutine - reste la suprématie de l'Etat.

La valeur intrinsèque de l'Etat est le fil conducteur qu’on peut suivre tout au long du manuel. Le résultat est que les étudiants apprennent que le tsarisme et l'époque soviétique défendaient les mêmes principes – à savoir que l’intérêt de l'État a toujours la préséance sur les intérêts des citoyens. Dans la pratique, cela signifie que l'Etat peut sacrifier arbitrairement les gens et leur liberté dans son propre intérêt. Le nouveau manuel vise à cultiver des «serviteurs» obéissants de l'Etat, et non pas des citoyens indépendants et libres d'une Russie démocratique.

Dans le nouveau manuel d'histoire qui vient de sortir pour les écoliers, Ivan le Terrible est un «réformateur», Staline est un «modernisateur», les acquis démocratiques de Gorbatchev et Eltsine sont ignorés et Poutine est un héros qui a restauré la grandeur de la Russie.

Le «nouveau concept» de l'histoire russe est un retour inquiétant aux époques précédentes. Il amalgame l’histoire officielle tsariste d’avant 1917 et des éléments de l'histoire soviétique. Autrement dit, il suggère que tous les tsars et secrétaires généraux du Parti communiste ont été des autocrates éclairés, peu importe ce qu'ils ont fait à leur propre peuple. Le texte néglige le fait que ce panthéon de dirigeants n'a pratiquement rien réalisé pour améliorer la vie de leurs concitoyens, développer l'économie ou donner des libertés individuelles. Par contre, il les loue abondamment pour avoir renforcé et élargi l’Etat, but de loin le plus important.

Ainsi, le règne sanglant d'Ivan le Terrible est dépeint comme une période de «réformes», et ses massacres de Kazan et d'Astrakhan sont pudiquement décrits comme des «annexions». Les auteurs se réfèrent aux réformes de Pierre Ier comme des actes de «modernisation», tout en omettant de mentionner le coût de ses guerres ou le fait qu'environ un quart de la population de l'Empire russe est mort pendant son règne.

Le nouveau manuel donne également une vision positive de l'empereur Nicolas Ier, qui a commencé son règne en punissant et en exilant les décembristes (révoltés inspirés par les idéaux de la Révolution française), s'est poursuivi par une autocratie lourde et oppressante, et a conduit la Russie directement à la honteuse défaite de la guerre de Crimée. Il est présenté comme un réformateur qui "a tenté de réaliser la modernisation économique de la Russie avec des méthodes autoritaires." Quant à Alexandre III, le nouveau manuel décrit respectueusement ses contre-réformes et sa politique d'unification des minorités (russification à outrance) comme "une stabilisation politique conservatrice."

La période soviétique dans son ensemble est louée. Les bolcheviks sont crédités de la restauration d'un Etat fort, d’avoir institué de vastes réformes sociales et de la réalisation de l'industrialisation réussie du pays. Bien que les auteurs reconnaissent les énormes sacrifices consentis par le peuple lors des famines de masse des années 1920 et 1930, la répression de masse, les goulags et la déportation de populations entières sont toutes présentées comme des coûts inévitables de ce que les auteurs appellent la «modernisation soviétique». Le régime de Staline, qui a tué des millions d'innocents, est appelé «socialisme stalinien».

Le manuel conclut que le système soviétique avait de nombreux points forts et fait des réalisations importantes. Pourtant, ce «nouveau concept» de l'histoire russe ne fait rien pour expliquer pourquoi la grande superpuissance appelé Union soviétique a implosé aussi rapidement et facilement, en 1991, comme un château de cartes.

Les problèmes de la fin de la période soviétique sont attribués à une faible productivité, à la qualité médiocre des produits manufacturés et à la faible motivation des travailleurs. Le succès relatif de l'Occident est attribué à une vague "capacité à évoluer". Une explication aussi superficielle rend l’étudiant incapable de comprendre la supériorité inhérente d’une économie de libre-marché sur une économie planifiée ou pourquoi l'Union soviétique a complètement perdu sa lutte économique et politique avec l'Occident.

Les auteurs ont exprimé un éloge particulier à Alexandre II qui, nous dit-on, a accru la puissance, la gloire et le territoire de la Russie. Dans le même temps, quelques bonnes paroles sont réservées aux dirigeants qui ont tenté de réformer les lacunes les plus flagrantes de l'Etat russe. Les auteurs n’ont rien trouvé de positif chez le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev dans ses programmes audacieux et nécessaires qu’ont été la perestroïka et la glasnost, mais ont rabâché sur les erreurs qu'il a commises au cours de son règne. De même, les étudiants vont apprendre qu'il n'y avait rien de rénovateur pendant les années 1990 du président Boris Eltsine. Toute cette période est présentée comme les «années sauvages» des années 1990 qui n’ont vu qu’une série incessante de crises économiques et politiques. Aucune mention n’a été faite sur la façon dont Eltsine a introduit les libertés individuelles, les élections libres, le système parlementaire, le fédéralisme, les institutions démocratiques et l'économie de marché.

En même temps, la vedette principale du livre, Vladimir Poutine, est décrit avec des superlatifs élogieux. Poutine, nous dit-on, a stabilisé le pays après les "désastreuses" années 1990, construit un système autocratique bien nécessaire appelé «structure du pouvoir vertical» et a permis d’atteindre une forte croissance économique, même au milieu de la forte récession mondiale de 2008-09. Cependant, les lecteurs ne trouveront aucune mention sur l’attaque terroriste de Beslan en 2004, le naufrage du sous-marin Koursk en 2000, la forte montée de la corruption sous son régime, l'enrichissement de ses amis proches et associés, sur la monopolisation de l'économie ou l'emprisonnement de l'homme le plus riche de Russie, ancien PDG de Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, ainsi que sur la saisie ultérieure de son entreprise par le gouvernement.

En plus de ces omissions flagrantes, le manuel est remarquablement silencieux sur la collusion de Staline avec Hitler pendant les deux premières années de la Seconde Guerre mondiale ainsi que sur le protocole secret du pacte Molotov-Ribbentrop qui a divisé la Pologne entre l'Allemagne et l'Union soviétique. La description de la Seconde Guerre mondiale ne diffère guère des manuels de l’époque de Staline ou de Brejnev. Elle amalgame même les révolutions de février et octobre en une seule «Grande Révolution russe» malgré le fait que ces deux événements ont poursuivis des objectifs et des programmes diamétralement opposés.

Bien que prétendant s'appuyer sur la recherche historique, le nouveau manuel, que les autorités ont présenté comme un "nouveau concept de présentation de l'histoire russe", est fortement politisé et déforme grossièrement les faits historiques.

Comme les manuels scolaires adaptés pour servir les intérêts des dirigeants tsaristes et soviétiques, le nouveau manuel est chargé de promouvoir les intérêts de Poutine et de son entourage.

Le nouveau manuel d'histoire pourrait avoir été écrit par le Ministère de la Vérité dans le classique de George Orwell "1984".

...............

http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/sonnezzjz.jpg

Re: Histoire russe selon Poutine
Posté par: Transilien (IP Loggée)
Date: 21 novembre, 2013 18:53

Merci Paul

jR

Re: Histoire russe selon Poutine
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 21 novembre, 2013 20:37

Merci !

Re: Histoire russe selon Poutine
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 22 novembre, 2013 14:58

Merci Paul très interessant, on pourrait faire une analogie entre la mise en valeur de la revolution russe puis du système bolchévique, avec ne certiane admiration pour certains Tsar.

En France on a fait la même chose avec la revolution française qui est considérée comme l'instaant ou la population acquière des droits dont elle était completement depourvu, ce qui est une contre verité. Le regime royal était plus faible que le rouleau compresseur de l'état nation republicain, les gens faisaient de sproces tout le temps au representant du pouvoir royal et gagnaient souvent.

L'histoire est souvent beaucoup plus complexe que les arrcourcis de propagande des dirigeants de differents regimes.

Le problème en Russie c'est qu'il est difficile de contester la propagande, le coup de poing dans la gueule étant souvent un argument de la mentalité russe, en France on peut au moins precher dans le desert pour decrire les contre verits dont on nous abreuve.



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