Bonjour,

Vous le savez probablement, j'ai enfin achevé la partie de mon roman consacrée au ghetto, de son édification à sa destruction complète par la Waffen SS.

Je me donne quelques jours pour revoir ça d'un oeil neuf et décider si c'est suffisant, ou si je dois aller plus loin dans les détails.

L'étape suivante, c'est l'insurrection de la ville. Alors certes, j'ai des documents de référence. Mais après tout, il serait idiot de ne pas vous poser la question : d'après vous, quels sont les ouvrages en Français que je pourrais, devrais consulter, sur ce vaste sujet ?

Il faut que je vous précise le contexte de mon narrateur, Wolfgang ; cela tient en deux points :

- Il est membre de la SS, il y est entré pour des raisons idéologiques au départ, et sous l'influence de son meilleur ami. Mais quand il a commencé à avoir du sang sur les mains, il a opéré un revirement progressif et maintenant, il ne sait plus pourquoi il est là, tout ça le dégoûte. Simplement, il reste parce qu'il est incapable de s'assumer seul. Il imagine qu'il ne pourrait vivre sans son ami et mentor, qui a un énorme ascendant sur lui. Wolfgang ne tient que grâce à une consommation pléthorique d'alcool, et de Pervitine. Il n'a donc plus rien du fanatique un peu naïf qu'il a pu être dans sa jeunesse.

- Du fait de son désinvestissement, et de son grade relativement bas - Il est Rottenführer -, il n'a pas accès à beaucoup d'informations. Il ne sait donc pas les tenants et les aboutissants.

Donc, nous ne pouvons pas dire tout ce que nous savons. Autant dans la partie se déroulant en Allemagne, il a été informé - et parfois, intoxiqué par Goebbels, Heydrich et autres : lorsque Hitler a fait assassiner Ernst Röhm, par exemple, il a cru la version officielle, d'une tentative de putsch. Il avait accès à des éléments politiques, fussent-ils erronés.

Sur place, en Pologne, il n'a pas de vision d'ensemble, il ne sait que ce qui circule dans les couloirs de l'alleja Szucha, les rumeurs, pas plus. Et puis, il s'en désintéresse, n'importe comment. Il se borne à relater le peu qu'il sait, qui plus est de façon subjective.

C'est donc son interprétation personnelle qui va prédominer, et je ne vais restituer que les faits qu'il a pu observer. Très peu d'explications, et surtout pas une vision globale. D'autant qu'il raconte tout ça bien plus tard, sa mémoire peut aussi flancher. Il ne rédige son journal que dans les années 60.

Si j'explique tout ça, c'est pour dire que je n'ai besoin que d'informations factuelles : ce qui s'est passé à tel moment, les noms des responsables quand les allemands les connaissaient, la bataille au jour le jour, les faits marquants... Et encore, je ne pourrai pas m'amuser à raconter ça par le détail. Pour la révolte du ghetto, je n'ai livré que quelques descriptions, sinon, rien que sur ce sujet, il y en aurait eu 500 pages ! En plus, certains le savent, j'ai une stratégie pour "botter en touche", et abréger la partie consacrée à cette insurrection.

En fait, on pourrait dire que ce dont j'ai besoin, c'est ce qu'on trouverait dans un manuel scolaire un peu détaillé, s'il en existait un consacré à ce sujet.

Après, je me débrouille pour enrober ça des péripéties spécifiques à mes personnages. Et je suis certain que ça fonctionnera, à l'arrivée. J'ai de l'expérience.

Bon, vous avez compris je pense ce dont j'ai besoin, donc si vous m'adressez des titres d'ouvrages, vous savez maintenant que les analyses politiques fines et détaillées ne me serviraient pas : mon personnage est, de toutes façons, dans un tel état d'esprit, de confusion, de dégoût, tenaillé par l'envie de rentrer chez lui, qu'il ne s'intéresse pas à tout ça.

Je vous remercie de votre attention. A vous lire,

Il y eut un malentendu de la part du colonel Chruściel, qui crut voir des blindés soviétiques à Praga, alors qu'il s'agissait de panzers qui manoeuvraient.
La décision fut prise en incluant un éventuel appui des Russes qui refusaient de négocier, les émissaires envoyés disparaissant mystérieusement.
Les Allemands ne furent pas surpris et étaient prêts, sachant qu'ils bénéficieraient de la "neutralité" soviétique pour faire face aux Polonais.

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

J'ai peur d'avoir quitté Charybde pour Scylla... Si je sors entier de ce roman, on ne me reprendra pas de sitôt à écrire un ouvrage à caractère historique !

Merci pour toutes les infos que vous voudrez bien m'adresser. Je tâcherai, avec tout ça, de faire quelque chose sinon d'exhaustif, du moins, intéressant à lire et vivant.