Pour information, un article très précis vient d'être publié sur le site www.respol71.com , concernant l'action de Józef Węgrzyn, qui sous le pseudo de "Carlos" dirigea depuis l'Andorre l'évacuation des militaires polonais du pied des Pyrénées jusqu'à Barcelone. L'auteur, Christian Bouquet, s'est livré à une enquête minutieuse pour sortir de l'ombre ce personnage, parfois mentionné allusivement dans certains récits (par exemple dans le livre de Tadeusz Rubach, Z "Ewą" przez Pireneje). Probablement des lecteurs avisés de Beskid pourront commenter…

En effet intéressant. Cependant au moins une filière d'évacuation existait avant en 1940.
Cette filière ( organisation inconnue pour ma part ) opérait dans la région de Toulouse et prenait en charge des Polonais qui étaient passés dans la zone sud et qui désiraient rejoindre la Grande Bretagne

On a un exemple précis d'un Polonais qui s'est évadé du camp de Caylus en 1940 et qui a rejoint ensuite la division Maczek en UK

Or la route la plus probable pour aller de Toulouse en Espagne passe je pense par l'Andorre
Cela serait je pense, intéressant de remonter en 40 et de chercher des possibles liens avec Carlos

[www.respol71.com]

Wegrzyn, dit Carlos, a été admis au lycée en même temps que moi, mais deux classes au-dessus.
Je ne saurais dire combien d'élèves sont partis en Angleterre, profitant de ces réseaux. Il y en a eu dans la Marine de guerre, la RAF, forces terrestres.
L'un d'eux a péri à la bataille de Falaise en Normandie. A Villard-de Lans, son nom figure juste au-dessus de celui de mon frère.
Que d'histoires à raconter !

Zygmunt

Bonjour Zygmunt,

Absolument ravi de lire une personne qui a connu Józef Węgrzyn au lycée de Villard de Lans donc entre septembre 1942 et janvier 1943 date à laquelle Józef et Ignacy Belina Brzozowski décident de tenter de rejoindre l'Angleterre. Józef n'y parvient pas et se retrouve à Barcelone fin janvier 1943… Effectivement de nombreux élèves du lycée ont essayé et pu rejoindre d'une manière ou l'autre les rangs des forces alliées. Les biographies des Villardiens le démontrent bien.
Puis-je vous demander quels sont les souvenirs qui vous restent de Józef qui ne sera appelé Carlos qu'après janvier 1943 (et Luis en Andorre) au moment de son recrutement. Il y a encore beaucoup de zones d'ombres à connaître sur le parcours de Józef, voir quelques mystères. Tout élément peut-être intéressant.

Si je m'en tiens au livre des biographies des Villardiens le nom qui est après (donc en-dessous) Węgrzyn est Wladislaw Wicha. Est-ce votre frère ?

Heureux de vous avoir lu, et en toute sympathie.

Christian Bouquet

Bonsoir Christian,

Józef Węgrzyn dormait sous le même toît, mais nous ne nous fréquentions pas .
J’avais 13 ans et des copains de mon âge environ, lui était dans les classes au-dessus
et faisait partie des «vieux», dont la majorité a déjà fait la guerre en Pologne, en France,
et aussi à Narvik en Norvège.
Eux parlaient polonais entre eux, nous, issus de l’ancienne émigration, communiquions en français.
Węgrzyn n’est resté que un trimestre et a quitté le lycée.
La plupart des élèves a profité de ces réseaux pour passer en Espagne et l’Angleterre.
Certains ont péri en été 1944 en Normandie, leur nom figure sur une stèle à Villard
avec celui de mon frère tué dans le maquis.
Pour Wicha, un « vieux «, il a passé son bac 3 ans avant moi. Après la guerre ,
il est l’un des rares qui sont retournés en Pologne, et plus tard a même été Ministre de l’Intérieur.

Je ne peux rien dire sur Węgrzyn, sauf que nous nous croisions au rassemblement et appel du matin,
et lors des repas. Il n’est resté que 1 trimestre et a disparu comme tant d’autres. Pas eu le temps de le connaître.

Zygmunt

Vous n'avez rien vu en faisant vos recherches sur un réseau autour de Toulouse en 40 qui faisait passer les Polonais en Espagne ?

Bonjour Stéphane,
J'ai le nom d'un certain Kwiatkowski soldat de l'ex armée polonaise en France au camp du Caylus fin 1940 et qui a séjourné à Toulouse. Mais pas de réseau en tant que tel en 1940 dans la région de Toulouse à ma connaissance. A Salies du Salat il y avait un refuge polonais de la Croix Rouge et du reste partout où il y avait une Croix Rouge polonaise ou un centre d'accueil, ou des Groupements d'assistance aux polonais – il y en avait dans les Pyrénées, à Ax les Thermes, Perpignan... - il pouvait y avoir des réseaux très informels bénéficiants de renseignements ou de passeurs ponctuels pour tenter de franchir les Pyrénées via l'Andorre notamment. Il pouvait également y avoir eu très tôt des jeunes hommes férus de montagnes sans aucune organisation structurée qui ont pu accompagner des réfugiés, des militaires ou des gens de toutes sortes.
Il faut attendre 1941 et plus sûrement 1942 pour voir des réseaux constitués comme tels (Pat O'Leary, Ponzan-Vidal, Dutch-Paris plus tard Françoise... Que savez-vous de cette filière dont l'organisation vous est inconnue qui opérait dans la région de Toulouse enj 1940; quelles sont vos sources ? Avez-vous des noms ? Des militaires ? Des aviateurs ? Un peu plus d'informations permettrait de répondre plus précisément.

Bien cordialement.

A partir de Toulouse, notamment, fonctionna un réseau polonais d'évacuation très actif, répondant à la dénomination de "Réseau Wisigoths-Lorraine". Il fut homologué aux FFC "Forces Françaises Combattantes".

Pégase a écrit:
-------------------------------------------------------
> Bonjour Stéphane,
> J'ai le nom d'un certain Kwiatkowski soldat de
> l'ex armée polonaise en France au camp du Caylus
> fin 1940 et qui a séjourné à Toulouse. Mais pas
> de réseau en tant que tel en 1940 dans la région
> de Toulouse à ma connaissance. A Salies du Salat
> il y avait un refuge polonais de la Croix Rouge et
> du reste partout où il y avait une Croix Rouge
> polonaise ou un centre d'accueil, ou des
> Groupements d'assistance aux polonais – il y en
> avait dans les Pyrénées, à Ax les Thermes,
> Perpignan... - il pouvait y avoir des réseaux
> très informels bénéficiants de renseignements
> ou de passeurs ponctuels pour tenter de franchir
> les Pyrénées via l'Andorre notamment. Il pouvait
> également y avoir eu très tôt des jeunes hommes
> férus de montagnes sans aucune organisation
> structurée qui ont pu accompagner des réfugiés,
> des militaires ou des gens de toutes sortes.
> Il faut attendre 1941 et plus sûrement 1942 pour
> voir des réseaux constitués comme tels (Pat
> O'Leary, Ponzan-Vidal, Dutch-Paris plus tard
> Françoise... Que savez-vous de cette filière
> dont l'organisation vous est inconnue qui opérait
> dans la région de Toulouse enj 1940; quelles sont
> vos sources ? Avez-vous des noms ? Des
> militaires ? Des aviateurs ? Un peu plus
> d'informations permettrait de répondre plus
> précisément.
>
> Bien cordialement.


C'est en faisant des recherches sur W. Dziki ( le résumé du parcours à [beskid.com] )

Hasard ? Lui aussi il était à Caylus . On sait que la résistance polonaise était active sur Toulouse à cette période et que Dziki a rejoint de Toulouse l'Angleterre .
On a que des suppositions et une certaine logique.

Concernant les recherches sur Dziki il y a des données sur ce forum. En fait on a retrouvé en Pologne sa petite fille, on savait qu'il était inhumé en France , on a reconstitué le parcours.
On avait les quelques documents de la famille , quelques recherches sur place en Pologne où on a rien trouvé, le certificat de démobilisation nous a indique Caylus ....

La logique voudrait qu'il y ai eu un début de réseau en 40 pour faire passer les Polonais en Espagne

Jean-Stanis a écrit:
-------------------------------------------------------
> A partir de Toulouse, notamment, fonctionna un
> réseau polonais d'évacuation très actif,
> répondant à la dénomination de "Réseau
> Wisigoths-Lorraine". Il fut homologué aux FFC
> "Forces Françaises Combattantes".


Sans vous ont est perdu

J'ai répondu à Pégase avant de vous lire, j'aurais du regarder , mais du coup ça confirme que ma logique n'est pas encore trop atteinte

je pense qu'en 1940 le(s) réseau(x) d’évasion vers l’Espagne ne devait pas être très structuré.

Mon père a été rapatrié sanitaire du camp de prisonniers de guerre, fin juin 1941.

Il est venu à Toulouse où il a rejoint le réseau F2 deux mois plus tard, le 1sept.

L'une des missions du réseau était le transfert de personnes vers l'Espagne.

J'allais au lycée à Toulouse, et je me souviens que beaucoup de gens passaient chez nous, m'empêchant parfois de faire mes devoirs.

En juillet 1942, il est arrêté ainsi que d'autres membres du réseau, par la Police Française, lors d'un parachutage.Il séjournera dans un camp d'internement en zone libre où il n'y a pas d'Allemands. Il a été remis à la gendarmerie allemande, avant la création de la Milice qui n'existait pas encore.

Ce post aurait peut- être sa place dans la rubrique Sujets d’actualité, où participent des gens qui n’ont pas vécu ces évènements et affichent des convictions forgées par des informations biaisées.

Zygmunt

Jean medrala.
L'armée polonaise dans les deux sèvres, édité par le conseil général des deux sèvres.

page 47.

..........en juillet 1940 trois officiers polonais récemment démobilises par le centre de de mobilisation de Toulouse, et membres d'une organisation polonaise d'évacuation de soldats vers Gibraltar via l’Espagne..........

il semble donc que la filière d’évasion de soldats polonais vers l’Espagne ait été mise en place avant l'armistice.

Bonsoir à tous !

- pour ceux qui cherchent...une source : le Prof. Boleslaw A. Wysocki (google)

...En 1940, les 19 premiers polonais incarcérés à Miranda arriveront par train le 28 juin (durant l'année 1940 ils seront près de 150).
Dans les mémoires de Wysocki, vous trouverez des noms et des parcours.

Bonne chasse !
Cordialement

Bonjour Jean-Stanis,

Le réseau qui fut appelé Wisigoth Lorraine et dont le chef était André Wyssogota-Zakrzewski d'origine polonaise (Kalisz, le 14 mai 1905) n'est pas un réseau polonais, il ne dépend pas du gouvernement polonais en exil à Londres. C'est une « initiative privée » de Wyssogota (Dictionnaire historique des réseaux de la France combattante, Service historique de la Défense ; Jean Medrala).

Fin juin 1940 à Toulouse de milliers de militaires polonais engagés dans les derniers combats pour couvrir la retraite de l'armée française se bousculent devant le consulat polonais de Toulouse afin d'y trouver des solutions pour poursuivre le combat ailleurs. « André Zakrzewski agissant de sa propre initiative propose aux responsable consulaires d'organiser une filière d'évacuation […] vers l'Afrique du Nord, ou au travers de la frontière espagnole. » Dès lors Wyssogota met en place toute une organisation « d'évacuation qui prendra de l'ampleur sous l'appellation de "Wisigoth Lorraine", puis sous celle de Bénédictine, en relation avec l'organisation des réseaux des Forces Françaises Combattante du BCRA. » (Jean Medrala)

A la Libération il est homologué à compter du 1er juin 1942 au groupe Base Espagne qui dépendait du BCRA de Madrid, et en particulier au groupe Joseph (Jean Medrala, DVD AERI ; Ippécourt (Pierre Vuillet), Les Chemins d'Espagne ; SHD). Des contacts avaient été pris avec le chef du SR Polonais en France, le chef du service de contre-espionnage polonais, le SR d'oran. On repère Wissogota à bord d'un cargo voguant pour l'AFN (SHD). Il fut du reste arrêté le 7 mars 1941 pour avoir fait passer des volontaires pour l'AFN. Il sera libéré le 29 février 1942. Arrêté à nouveau 8 jours après et interné au camp du Vernet. Il s'en évade le 23 avril 1943. Il aura beaucoup souffert de la police de Vichy, de la Milice et de la Gestapo. Il avait ses passeurs, ses convoyeurs, ses « boîtes à lettres et des hébergements. Il y a beaucoup de Français aux postes de confiance. Le réseau a des lignes par Perpignan, Tardets, Osseja et l'Andorre qui aboutissent à un consulat à Barcelone.

Entre 1940 et 1941 une filière fonctionne depuis Marseille avec un garçon de café jusqu'en Espagne. Wissogota opère sur tout l'arc du golfe du Lion. Dès juillet 1940, des opérations d'embarquement ont lieu à Sète avec une sétoise, et un ami d'enfance de Wyssogota ce dernier finançait l'achat de chalutiers. Deux jeunes bretons recrutés à Marseille y ont remis un bateau-boeuf en état de navigation en vue d'évacuer 200 militaires polonais stationnés à Nimes. Au dernier moment l'opération est dénoncée à la police de Vichy. (Archives départementales de l'Hérault). Zarembski "Tudor" était derrière l'opération.

Wisigoth Lorraine remontera jusqu'en Belgique et même en Pologne. A partir de 1943 le réseau subit de nombreuses arrestations. Wissogota est de nouveau arrêté le 25 novembre 1943 alors qu'il convoyait 6 militaires alliés. Il est déporté à Ravensbruck puis Bergen-Belsen. Il est libéré le 15 avril 1945.
Les exploits de Wissogota sont proprement incroyable et seraient trop longs à raconter. « Quand la guerre sera terminée, Martins se sera évadé dix-sept fois et sera encore en vie. D'une lune à la suivante, par on ne sait quel miracle du destin, on le voyait reparaître et rassembler son clan, prêt à reprendre, avec une énergie nouvelle, sa mission de conducteurs d'évadés. » (Ippécourt).

Bien cordialement.

jean pierre a écrit:
-------------------------------------------------------
> Jean medrala.
> L'armée polonaise dans les deux sèvres, édité
> par le conseil général des deux sèvres.
>
> page 47.
>
> ..........en juillet 1940 trois officiers polonais
> récemment démobilises par le centre de de
> mobilisation de Toulouse, et membres d'une
> organisation polonaise d'évacuation de soldats
> vers Gibraltar via l’Espagne..........
---------------------
j'aurais du citer les trois officiers polonais;

" ces anciens officiers du renseignement polonais, le cdt zarembski pseudonyme "tudor", le cdt slowikowski "ptak" et le cdt czerniawski "armand"

En ce qui concerne M Kwiatkowski, de Lens, il doit s’agir du patron du quotidien «Narodowiec».

Avant la guerre mon père était attaché au consulat de Lille où Kawalkowski avait été le consul et là, était à la tête du réseau F, ultérieurement F2.

Mon père était au bureau de «Związek Polaków we Francji» à Toulouse. Il a été pris avec ses collègues en juillet 42. L’un d’eux, Maluty, à son retour des camps allemands a pris la succession de Kwiatkowski à la tête du Narodowiec.

Accessoirement, je citerais un autre ami membre du consulat de Lille, J Harwas, qui sera mon prof de latin au lycée à Villard de Lans. Arrêté par la milice à Die, Il sera fusillé en 44 à Lyon, avec d’autres.

Ils se connaissaient tous avant 1939 dans le Nord..

Zygmunt

Cher SL31,
Une petite suggestion concernant Kawalkowski. Il a été le chef du mouvement de la Résistance polonaise en France: le POWN. Homologué en France avec le grade FFI de Lt-colonel à partir du 03/1941.
Dans la clandestinité il répondait au pseudo de "Justyn".