-En septembre 1939, il y avait près de trois millions de Juifs en Pologne, soit 10% de la population nationale, et ainsi la plus grande communauté d’Europe !
-La Pologne fut pendant presque un millénaire une terre d’accueil particulièrement appréciée et recherchée par les très nombreux Juifs persécutés puis expulsés de nombreux pays orientaux et occidentaux. Entre le XVII° siècle et 1914, la Pologne a été le pays du monde où vivait le plus grand nombre de Juifs.
-Une des premières vagues d’émigration en Pologne fut celle de Juifs de Palestine fuyant les exactions des Croisés (lors de la 1ère croisade dans les années 1060-1090).
Dans les années 1180, les Juifs sont très nombreux à Cracovie et sont placés sous la protection du roi. Ils battent notamment monnaies pour le roi Mieszko (1173-1202), et peuvent pratiquer l’usure.
-En 1264, publication à Kalisz d’un statut des Juifs par le roi Boleslas-le-Pieux. Ce texte aligne les droits des Juifs de Pologne sur ceux du Saint Empire (Ce fait fut unique en Europe).
-En 1334, le roi Casimir le Grand soutient et confirme le statut de Kalisz (activités économiques et privilèges octroyés aux Juifs). Les Juifs sont placés sous la protection du roi.
-En 1364, le roi étend les privilèges accordés aux Juifs, notamment dans le domaine fiscal. La personne d’un Juif est aussi hissée à la hauteur d’un Chrétien.
Nulle part en Europe, à cette époque, les Juifs ne bénéficiaient d’une législation aussi favorable et libérale. Le roi voulait ainsi s’assurer du soutien des Juifs ainsi que de leur collaboration, au sein de la population urbaine.
-Ces mesures très libérales créèrent un véritable appel d’air pour tous les Juifs persécutés dans les autres pays d’Europe. Les réactions aux privilèges ainsi accordés aux Juifs furent cependant violentes, notamment en provenance des nobles et du clergé, mais le pouvoir assuma. En effet, à la fin du XV° siècle les Juifs sont spoliés puis expulsés de très nombreux pays occidentaux, Angleterre (1290), de France (1306 et 1394, d’Allemagne durant les XIV et XV° siècle, d’Espagne à partir de 1492, etc.
-Face à cette situation, de très nombreux Juifs d’Europe occidentale furent alors très nombreux à venir s’installer en Pologne ou ils furent bien accueillis. La République des Deux Nations (Union du Royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie en 1569) a été fut l’un des pays les plus tolérants d’Europe à l’égard des Juifs. Entre le XVII° siècle et 1914, la Pologne a été le pays du monde où vivaient le plus grand nombre de Juifs.





Les Juifs bienvenus en Pologne 1096, par Jan Matejko.



Edité 1 temps. Dernière édition 05/06/2018 02:52 par Stéphane.

Merci Jean-Stanis pour ce rappel historique.

Des épisodes de l'histoire de la Pologne et des Polonais que visiblement le maire ignare de Jersey City ne connait pas.

Surprenant pour ce politicard de Steven Fulop (voir son panégérique ici : < [www.jewishpublicaffairs.org] >), qui arbore sa filiation de petit fils d'une survivante des camps de concentrations nazis, comme une médaille honorifique, mais qui répugne à mentionner à ses électeurs musulmans qu'il est issu d'une famille juive d'origine roumaine (source : < Jewish mayor backed by muslims >)

Pour bien comprendre son anti-polonisme, voici <son Tweet > à propos du Mémorial de Katyn — traduction libre ci-après :

"Pour être clair :
1) La statue est DÉPLACÉE à 100% vers l'endroit où elle était supposée être selon l'ordonnance de 1986
2) Des personnes importantes du gouvernement polonais m'ont approché (à ce sujet), et je ne rencontrerais pas des gens qui essayent de réécrire l'Histoire concernant le rôle de leur pays dans un Holocauste.
3) Les seules personnes à qui je réponds ce sont celles de Jersey City.
Terminé"

J'engage les anglophones et polonophones à lire absolument les nombreux commentaires en réponse à ce truc : c'est assez assez informatif sur l'ignorance crasse de certains américains et l'anti-polonisme des tenants de la la Holocaust World Business Company.
Mais aussi d'excellentes remarques et arguments d'une bonne partie des autres tweeters.

Sources additionnelles :
- Le politicard : < [www.jewishlinknj.com] >
- La polémique locale sur le mémorial de Katyn : < [newjerseyglobe.com] >
- Le mémorial doit-il rester à sa place ? : < [twitter.com] >



Last but not least :

Traditionnellement, le Sénat de la RP prend particulièrement soin des Polonais de l'étranger ; c'est dans cett optique que des membres ont approché le maire de Jersey City.

"Tout ce que je puis dire c'est que ce mec est un bouffon. Le fait est qu'un antisémite notoire, un nationaliste blanc négateur de l'holocauste comme lui, a zéro crédit."
- Steven Fulop, maire de Jersey City, à propos du Maréchal du Sénat de la République de Pologne.
source : < [pbs.twimg.com] >

Comme pour les Tziganes, j'ai toujours eu un brin d'affection (et de profonde empathie) pour ces sacrés juifs ; pleurnichards et joyeux ; bosseurs acharnés et talentueux ; héroïques boucs émissaires universels... mais parfois - comme ici, pour certains - je dois me faire violence...

... i to tyle.

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Post-scriptum :
Un des arguments avancé par Steven Fulop pour déménager le monument est que l'ordonnance de 1986 relative à son érection est périmée. Ce qui est faux, ce texte à été remplacé par un autre décret, dans les années 90's, qui garantit l'emplacement actuel pour 99 ans. Que je sache, en réalité, il y a un vaste projet immobilier là-dessous.
Par parenthèse, ce monument commémore aussi le souvenir des quelques 400 militaires juifs polonais assassinés par le NKVD — dont le "chapelain" < Baruch Steinberg >, Grand Rabbin de l'Armée Polonaise.

... ce Steven Fulop est vraiment un crétin sphérique !

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Au sujet de la polémique Jersye City:
Il est au courant que des juifs sont morts à Katyn?Il me semble aussi avoir entendu à la radio polonaise que les juifs polonais aux états unis étaient choqués à juste titre de cette décision.Ceci dit je n'en sais pas plus.
Sinon je la trouve très réussie cette statue je ne vois pas en quoi elle abîme le paysage.

Nous on sait " Kâtyn", on sait le symbole de la statue, on sait pourquoi, on sait comment....Mais EUX, les Autres, Ailleurs ? La statue est là, elle rappelle qu'il ne faut pas oublier ces atrocités et qui les a commises et qu"elle à de bonnes raisons d'avoir été édifiée là-bas.Au fait d'autres pays ( à part la Pologne) ont-ils érigé un monument ?

Quant à dire d'une manière ingénue :

Citation:

Sinon je la trouve très réussie cette statue je ne vois pas en quoi elle abîme le paysage.

, A quel degré doit-on la prendre ?

Citation:

DuPoète
Au fait d'autres pays (à part la Pologne) ont-ils érigé un monument ?

Yaisse ! Y'en a plusieurs à travers le monde, voir ici : < [www.trentonpolisharts.org] >

Comme je prépare un topo sur la Polonia américaine, j'avais mis de côté la photo d'un mémorial en particulier qui se trouve pas loin de chez un de mes beaux-frères, à Baltimore dans le Maryland.
Financé par l'Association des Vétérans de l'Armée Polonaise aux Etats-Unis, cette œuvre remarquanle est signée < Andrzej Pitynski > (signature visible en bas de la photo)

Parmi les personnages représentés avec les soldats assassinés : le roi Jan III Sobieski (au sommet à droite), ainsi que Tadeusz Kosciuszko (juste en dessous)




... no, i tyle.

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Bonjour,

On pourrait proposer au maire de Jersey City de s'offrir un voyage au musée Polin de Varsovie. Il apprendrait alors pourquoi l'histoire des Juifs en Pologne est si ancienne et si riche, simplement en raison du rejet par les autres états européens de leur communauté Juive.

Citation:

Romancière
On pourrait proposer au maire de Jersey City de s'offrir un voyage au musée Polin

Ça serait peine perdue, autant pisser dans un violon : y'a pas plus aveugle que celui que ne veut pas voir...

... et plus dangereux que l'ignorance agissante !

L'anti-polonisme actuel est savamment distillé et orchestré par "The Holocaust Business Co. Ltd" à des fins purement financières. Le puissant lobby juif américain souhaiterait bien récupérer les colossales indemnités qui résulteraient de la spoliation, par le IIIe Reich, des biens juifs durant la guerre. Face au refus catégorique de l'actuelle RFA de prendre la chose en considération, il ne reste plus qu'à tenter d'extorquer le pognon à "ces salauds d'antisémites polonais, responsables de l'Holocauste dans leurs camps polonais d'extermination"

La véritable raison elle est là.

Malheureusement, comme on peut le voir, cette campagne est assez vicelarde et puissante financièrement, au point que le Sénat de la République de Pologne ait dû faire parvenir une longue lettre de mise en garde adressée à la Polonia, et dont Stéphane nous a inséré ici une traduction.

Dans cette optique, c'est très bien de donner ici - comme le fait Jean-Stanis - des arguments historiques factuels, qui peuvent étayer des discutions avec des personnes qui, ne connaissant pas la question, peuvent se laisser induire en erreur par les médias.

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Avant la guerre de 1939, la vie culturelle juive en Pologne était très active et particulièrement florissante.
Au recensement de 1937, 85% des Juifs polonais indiquaient utiliser le yiddish ou l’hébreu comme langue maternelle.
Il y avait en Pologne 226 écoles primaires et 26 écoles secondaires enseignant dans ces deux langues.
A cette même époque, 130 revues paraissaient en yiddish ou en hébreu. Dans ces deux langues, on enregistrait aussi la publication de 443 livres et brochures, avec un tirage global de 675000 exemplaires.

jpaul a écrit:
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> Nous on sait " Kâtyn", on sait le symbole de la
> statue, on sait pourquoi, on sait comment....Mais
> EUX, les Autres, Ailleurs ? La statue est là,
> elle rappelle qu'il ne faut pas oublier ces
> atrocités et qui les a commises et qu"elle à de
> bonnes raisons d'avoir été édifiée là-bas.Au
> fait d'autres pays ( à part la Pologne) ont-ils
> érigé un monument ?
>
> Quant à dire d'une manière ingénue :
> , A quel degré doit-on la prendre ?


C'est pour souligner l'absurdité de l'argument qu'il avait donné dans un premier temps pour se justifier avant de clairement montrer ses raisons les plus profondes.Et effectivement je la trouve vraiment bien faite mais ça à la limite on s'en fout.Et elle est assez connue il me semble.

Il a bientôt fini son mandat?

Réponse à Jean-Stanis

Il est exact que 85% des juifs vivants en Pologne ne connaissaient que la langue yiddish, ce qui peut sous-entendre un éventuel refus de s‘intégrer dans la société et qu’il s’agissait en fait d’un état dans l’état polonais, avec ses écoles, ses publications, ses journaux etc..

Or, à l’époque, donc avant la dernière guerre, les enfants juifs étaient tenus d’être scolarisés dans les écoles publiques polonaises dans le but de favoriser l’intégration des juifs dans la société.

Cette obligation semble n’avoir été que peu suivie par les juifs qui préféraient rester au sein de leur communauté, avec ses règles, au lieu de se fondre dans la société polonaise.

Aussi, à postériori, est-il possible à ce jour d’estimer que les polonais pouvaient se désintéresser du sort des juifs lors des premières rafles, au regard de leur refus d’intégration, d’autant que la majorité des juifs se considérait d’abord comme des juifs et non comme des polonais.

J’aimerai avoir l’avis des historiens qui sont nombreux sur le site.

Citation:

43ber
Il est exact que 85% des juifs vivants en Pologne ne connaissaient que la langue yiddish

Ça me parait peu probable, et en tout cas réducteur.

Quand Jean-Stanis mentionne : "Au recensement de 1937, 85% des Juifs polonais indiquaient utiliser le yiddish ou l’hébreu comme langue maternelle", ça ne signifie aucunement qu'ils ne comprenaient pas le polonais

Pour mieux appréhender ça, faisons un parallèle : je suis de la 2e génération des Polonais qui ont émigré en France dans le milieu des années 30. A la maison, ma mère s'exprimait uniquement en polonais, de même le cercle de ses amis et relations dans la communauté polonaise ; du coup je m'exprimais en polonais, qui était, ipso facto, ma langue maternelle. Mais en dehors de ce contexte c'est la langue française qui prévalait. A l'extérieur, ma mère baragouinais un français approximatif et bien à elle, mais elle se faisait comprendre par les Français.

Hormis dans les shtetls paumés de l'est de la Pologne, je pense que c'était pareil pour les juifs polonais. Les gens se côtoyaient, communiquaient et commerçaient dans la langue véhiculaire — le polonais.

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Czolem!

Vendôme! C'est vrai et pas vrai l'histoire de la langue.

A partir de 1935 sur la bas de la nouvelle constitution (konstytucja kwietniowa) la langue officielle de la II R.P. est la polonais et l deuxième le français dans certaines administrations (la poste par ex.)
La grande majorité des "minorités" acceptent ce point la Constitution, sauf les Ukrainiens et... les Juifs, kahals et rabbinat en tête, car il était également stipulé que les sermons dans les lieux religieux devaient se faire en polonais. Ces deux minorités refusèrent de se plier à ce point de la nouvelle constitution.

Si certains Juifs parlaient parlaient écrivaient et lisaient parfaitement le polonais, nombreux, en particulier dans les "shtetls" des Kresy ne parlaient pas ou prou la langue de Mickiewicz. Il la comprenaient mais la parlaient avec un fort accent et en faisant de nombreuses fautes liées à la connaissance du yiddisch et/ou de l'Hébreu. Quant à l'écrire...

Pareil pour nos parents en France qui sur la foi de leur langue maternelle mettaient au féminin en français ce qui était féminin en polonais, pareil pour le masculin. Et je ne parle pas de la construction des phrases.

Aujourd'hui on parle de communautarisme en France avec un % largement moindre de population "étrangère" venant de différents pays, que devrait-on dire lorsqu'une minorité issue d'une même "ethnie"atteint 10% de la population et refuse certaines lois car ne correspondant pas à leur convictions religieuse! Imagine-t-on que l'administration française accepte que dans l'administration une deuxième langue l'arabe par exemple?

En ce qui concerne la Pologne d'avant guerre, il n'est pas faux de dire que les polonais et Juifs vivaient à côté l'un de l'autre sans se mélanger, à de très rares exceptions faites, sans parler la langue de l'autre, car ce qui est vrai pour les Juifs l'est également pour les Polonais: quel Polonais parlait le yiddish ou l'hébreu?

Caluje raczki i sciskam dlon.

Le nombre des Juifs en Pologne augmenta beaucoup pour atteindre son apogée au XVI° (le siècle de malheur pour les Juifs), au cours duquel ils furent particulièrement persécutés en Europe occidentale, privés de leurs biens puis expulsés. Chassés des villes et de pays entiers ils traversèrent l’Europe occidentale pour venir en Pologne.
A partir de cette période de nombreuses synagogues furent construites en Pologne avec un véritable épanouissement de l’art architectural juif (richesse hors pair). A cette époque, et également en Pologne, les études talmudiques connaissent la plus grande expansion.
Par rapport aux autres pays, les Juifs bénéficiaient aussi en Pologne d’une grande autonomie administrative. Dès les années 1580, il existait une véritable diète juive appelée le « Vaad ». Diète qui regroupait les représentants de chaque communauté juive (Kahal).
Avec le temps, le Vaad finit par jouer le rôle d’un véritable petit gouvernement juif à l’intérieur du pays polonais. Une pareille autonomie est sans précédent dans l’histoire juive.
Ainsi, la Pologne, au XVI siècle, n’était donc plus un simple refuge pour des exilés accablés et vêtus de guenille. La Pologne était devenue pour eux le centre d’une vie juive développant une riche activité intellectuelle, et faisant preuve également d’une grande vitalité économique.

Citation:

zoska44
(...) la langue officielle de la II R.P. est la polonais et la deuxième le français dans certaines administrations (la poste par ex.)

Juste une parenthèse : depuis plus d'un siècle et demi le français est la langue postale ; ça date de la conférence de Berne (Suisse) en septembre 1874 qui a abouti à la création de l’Union Générale des Postes (UGP), baptisée en 1878 Union Postale Universelle (UPU).
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_postale_universelle

La Pologne a adhéré à l'UPU en mai 1919. Source : < [www.upu.int] >

En 1970 à Bombay, j'avais été surpris de voir que toutes les inscriptions à l'intérieur de la Poste Centrale étaient inscrites en premier en français. Pareil à la Poste Centrale de Saïgon en 1993. C'est à partir de là que je me suis intéressé à l'histoire de la Poste.

Fin de la parenthèse

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Vendôme a écrit:
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>> Juste une parenthèse : depuis plus d'un siècle
> et demi le français est la langue postale ; ça
> date de la conférence de Berne (Suisse) en
> septembre 1874 qui a abouti à la création de
> l’Union Générale des Postes (UGP), baptisée
> en 1878 Union Postale Universelle (UPU).
> Source :
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très intéressant je l'ignorais.

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> En 1970 à Bombay, j'avais été surpris de voir
> que toutes les inscriptions à l'intérieur de la
> Poste Centrale étaient inscrites en premier en
> français. Pareil à la Poste Centrale de Saïgon
> en 1993.

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pour saigon on peut comprendre.

Par rapport à la langue,un parallèle avec les langues régionales que l'on pouvait trouver en France jusqu'au début du XXème siècle serait-il pertinent?On ne pouvait pas vraiment considérer ça comme une langue allogène contrairement à l'ukrainien par exemple.

C'était une minorité bien implantée historiquement dans le pays quand même.Mais il y a cette nuance,et non des moindres,que les juifs n'avaient pas vraiment de région attitrée...

Czolem!

Parenthèse suite: tout à fait exacte Panie rotmistrzu. Quelle ne fut pas ma stupéfaction en 1976 lorsqu'en mission à Irkoutsk, je vis dans la poste centrale que tout était écrit en russe et en bon français. J'appris alors le comment du pourquoi.

Grubiutka: D'un point de vue "juridique" dire que les Juifs n'avaient pas de "région" attitrée, serait dire qu'ils étaient des citoyens de seconde zone, ce qui par la constitution n'était pas le cas.
Mais dans leur grande majorité (85%) ils considéraient que le polonais n'était pas leur langue maternelle et refusèrent pour des motifs culturels et religieux de l'utiliser.
A l'église polonaise de Paris les sermons étaient dits en polonais va-t-on m'objecter. Bien sûr, mais que représentait la Polonia de Paris et de ses environs par rapport à la population française. Et à aucun moment cette Polonia ne demanda que le polonais soit reconnu commelangue officielle dans l'administration.

Quant aux Ukrainiens leur problème était à la fois religieux et politique. C'est dans cette partie de la population ukrainienne de Pologne que seront recrutés les participants aux génocides des Polonais de Volhynie et de Petite Pologne Orientale, quelques 200 000 morts quand même.

Caluje raczki i sciskam dlon.

Parenthèse JPaulskermarrec. Comme on parle de langue ( pas de patois) en France, le Breton était interdit, malgré le fait que beaucoup ne parlaient que cette langue encore dans les années 1960. J'en ai connu ainsi, des anciens et anciennes avec encore la coiffe . C'est marrant ces références à la Bretagne, moi qui ne suis pas breton, ni aucun membre de ma famille, mais y a des hasards. De fait, et pour contenter tout le monde, le recteur, aumônier, directeur du centre culturel et cultuel Breton de Paris à Montparnasse, le père Le Quémener, me disait à l'époque ( les années 1970) : " Moi je fais des messes F.L.B, avec un clin d'oeil. C'est à dire, expliquait-il ; e Français Latin, Breton ! et non ( Front de Libération de la Bretagne), mais allez savoir ! Fin de la parenthèse.

zoska44 a écrit:
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> Czolem!
>
> Parenthèse suite: tout à fait exacte Panie
> rotmistrzu. Quelle ne fut pas ma stupéfaction en
> 1976 lorsqu'en mission à Irkoutsk, je vis dans la
> poste centrale que tout était écrit en russe et
> en bon français. J'appris alors le comment du
> pourquoi.
>
> Grubiutka: D'un point de vue "juridique" dire que
> les Juifs n'avaient pas de "région" attitrée,
> serait dire qu'ils étaient des citoyens de
> seconde zone, ce qui par la constitution n'était
> pas le cas.
> Mais dans leur grande majorité (85%) ils
> considéraient que le polonais n'était pas leur
> langue maternelle et refusèrent pour des motifs
> culturels et religieux de l'utiliser.
> A l'église polonaise de Paris les sermons
> étaient dits en polonais va-t-on m'objecter. Bien
> sûr, mais que représentait la Polonia de Paris
> et de ses environs par rapport à la population
> française. Et à aucun moment cette Polonia ne
> demanda que le polonais soit reconnu commelangue
> officielle dans l'administration.
>
> Quant aux Ukrainiens leur problème était à la
> fois religieux et politique. C'est dans cette
> partie de la population ukrainienne de Pologne que
> seront recrutés les participants aux génocides
> des Polonais de Volhynie et de Petite Pologne
> Orientale, quelques 200 000 morts quand même.
>
> Caluje raczki i sciskam dlon.


Par région attitrée j'entendais région d'origine,en gros les bretons viennent de bretagne,les juifs viennent pas de..je vais pas inventer un néologisme foireux je pense que tout le monde a compris. Le yiddish se trouvait un peu partout en Pologne,après je ne sais pas quel rôle il jouait au niveau administratif.En Bretagne bretonnante t'as des panneaux bretons partout par exemple.

Solidarité entre non-juifs à Juifs polonais.
Durant l’occupation allemande de la Pologne, Juifs et non-Juifs étaient tous menacés d’extermination « La shoah». Pour résister et s’entraider, une chaîne de solidarité s’organisa entre non-juifs et Juifs.
Face à ce risque commun,le gouvernement polonais en exil à Londres, particulièrement soucieux de protéger le devenir de tous ses citoyens polonais menacés d’extermination, (Juifs et non- Juifs), organisa sur place, plusieurs réseaux de résistance.
L’un de ces réseaux fut spécifiquement dédié au sauvetage des Juifs polonais. Il porta le nom de code de ZEGOTA, pour « Commission d’Aide aux Juifs » ou « Rada Pomocy Zydom ». La majorité des membres de ce réseau était composée de Polonais non-juifs qui agirent, au péril de leur vie, au sauvetage de leurs voisins Juifs.
L’action de Zegota agit dans le cadre de l’Armia Krajowa avec comme mission le sauvetage de Juifs polonais par des non Juifs polonais. Solidarité de citoyenneté. Un de ses responsables était Wladyslaw Bartoszewski.
Zegota trouvait des cachettes et fournissait des faux-papiers aux Juifs secourus. L’action de ce réseau permit le sauvetage de près de 100.000 Juifs polonais dont de très nombreux enfants.
A Varsovie, la section « sauvetage d’enfants » était organisée par Irena Sendlerowa. Cette section permit de sauver près de 2500 enfants Juifs, en réussissant à les sortir du Ghetto puis à les placer dans des familles polonaises catholiques ou dans des orphelinats.
Le comité Zegota, et plusieurs de ses responsables, dont Irena Sendlerowa, ont été honorés du titre de « Juste parmi les Nations » par le Yad Vashem Museum de Jérusalem. En leur mémoire, un arbre a été planté dans l’allée des justes.