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Des Polanes aux Polonais 
1936
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 07 mai, 2004 14:47

Quelqu'un a t'il des informations sur les expulsions de polonais en 1936, après des grèves ou autre ? Dans le nord ?

Re: 1936
Posté par: jk (IP Loggée)
Date: 07 mai, 2004 17:16

je me souviens qu'une famille polonaise a été expulsée de Nouzonville (08)après les grèves, mais je ne me souviens ni de son nom ni des raisons invoquées.
amicalement [:]:-)[/:]

Re: 1936
Posté par: Eric B (IP Loggée)
Date: 07 mai, 2004 18:08

si je me souviens bien... un cousin de mon grand père maternel a du repartir...

Felix BAK

mais c'était dans les années 50.... il a voulu se lancer dans un mouvement syndical.... à cette époque aussi ça n'a pas plu qu'un "estranger" (en bon françois) s'implique dans un mouvement contestataire...



Message modifié (07-05-2004 à 18h24)

Eric Balbiński

Re: 1936
Posté par: PPZ (IP Loggée)
Date: 10 mai, 2004 17:47

Encore une page peu glorieuse de notre histoire de France, a laquelle je répondrai par une autre page, une page de "Terre des hommes" (1939) de Saint-Exupéry":


" Il y a quelques années, au cours d'un long voyage en chemin de fer, j'ai voulu visiter la patrie en marche où je m'enfermais pour trois jours, prisonnier pour trois jours de ce bruit de galets roulés par la mer, et je me suis levé. J'ai traversé vers une heure du matin le train dans toute sa longueur. Les sleepings étaient vides. Les voitures de première étaient vides.
Mais les voitures de troisième abritaient des centaines d'ouvriers polonais congédiés de France et qui regagnaient leur Pologne. Et je remontais les couloirs en enjambant des corps. Je m'arrêtai pour regarder. Debout sous les veilleuses, j'apercevais dans ce wagon sans divisions, et qui ressemblait à une chambrée, qui sentait la caserne ou le commissariat, toute une population confuse et barattée par les mouvements du rapide. Tout un peuple enfoncé dans les mauvais songes et qui regagnait sa misère. De grosses têtes rasées roulaient sur le bois des banquettes. Hommes, femmes, enfants, tous se retournaient de droite à gauche, comme attaqués par tous ces bruits, toutes ces secousses qui les menaçaient dans leur oubli. Ils n'avaient point trouvé l'hospitalité d'un bon sommeil.
Et voici qu'ils me semblaient avoir à demi perdu qualité humaine, ballottés d'un bout de l'Europe à l'autre par les courants économiques, arrachés à la petite maison du Nord, au minuscule jardin,, aux trois pots de géranium que j'avais remarqués autrefois à la fenêtre des mineurs polonais. Ils n'avaient rassemblé que les ustensiles de cuisine, les couvertures et les rideaux, dans les paquets mal ficelés et crevés de hernies. Mais tout ce qu'ils avaient caressé ou charmé, tout ce qu'ils avaient réussi à apprivoiser en quatre ou cinq années de séjour en France, le chat, le chien et le géranium, ils avaient dû les sacrifier et ils n'emportaient avec eux que ces batteries de cuisine.
Je m'assis en face d'un couple. Entre l'homme et la femme, l'enfant, tant bien que mal, avait fait son creux, et il dormait. Mais il se retourna dans le sommeil, et son visage m'apparut sous la veilleuse. Ah! quel adorable visage! Il était né de ce couple-là une sorte de fruit doré. Il était né de ces lourdes hardes cette réussite de charme et de grâce. Je me penchais sur ce front lisse, sur cette douce moue des lèvres, et je me dis : voici un visage de musicien, voici Mozart enfant, voici une belle promesse de vie. Les petits princes des légendes n'étaient point différents de lui : protégé, entouré, cultivé, que ne saurait-il devenir ! Quand il naît par mutation dans les jardins une rose nouvelle, voilà tous les jardiniers qui s"émeuvent. On isole la rose, on cultive la rose, on la favorise. Mais il n'est point de jardinier pour les hommes. Mozart enfant sera marqué comme les autres par la machine à emboutir. Mozart fera ses plus hautes joies de musique pourrie, dans la puanteur des cafés-concerts. Mozart est condamné.
Et je regagnai mon wagon. Je me disais : ces gens ne souffrent guère de leur sort. Et ce n'est point la charité ici qui me tourmente. Il ne s'agit point de s'attendrir sur une plaie éternellement rouverte. Ceux qui la porte ne la sentent pas. C'est quelque chose comme l'espèce humaine et non l'individu qui est blessé ici, qui est lésé. Je ne crois guère à la pitié. Ce qui me tourmente, ce n'est point cette misère dans laquelle, apres tout, on s'installe aussi bien que dans la paresse. Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C'est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné"

1936 : à méditer !



G.P.

Re: 1936
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 11 mai, 2004 08:23

Beau texte, j'ai cru comprendre qu"un futur dirigeant polonais faisait partie de ces convois, lequel, Geremek ? Gomulka ?

Re: 1936
Posté par: Ryszard (IP Loggée)
Date: 11 mai, 2004 08:53

Il me semble que c'est GIEREK

Re: 1936
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 12 mai, 2004 11:20

Il est né en france ou est arrivé déjà enfant ?

Re: 1936
Posté par: PPZ (IP Loggée)
Date: 12 mai, 2004 13:55

Bonjour rené ! je vois que tu "creuses" le sujet. Attention de ne pas ressortir en Australie !
Edward Gierek : 1913 - 2001
Edward Gierek est né dans un petit village industriel de Zaglebie en 1913.
Son pére, mineur, est mort accidentellement "au fond" en 1917. Sa mère se remaria et prit la route de la France. Gierek commenca à travailler à 12 ans dans une ferme , puis dans les mines de potasse d'Alsace. Il prit la carte du PC francais en 1931. Apres l'Alsace, il est mineur à Ostricourt , Anzin et L'Escarpelle. En 1934, il est à l'origine de la première grêve "au fond" des gueules noires à la Fosse 10 de Leforest (manifestations contre les mesures d'expulsion des étrangers). Adepte de l'action musclée, il sera expulsé vers la Pologne le 11 aout1934 : express "Calais-Varsovie. (entre 1931 et 1936 , environ 150.000 polonais seront victimes de la crise économique et de l'ambiance xénophobe qui l'accompagne: expulsés sans même pouvoir emporter leurs maigres biens) De retour en Pologne, il effectue son service militaire et repart en Belgique en 1937 où il travaillera à la mine de Gent faisant parti de la résistance contre les nazis pendant la SGM. Marrié avec deux enfants, il rentrera en Pologne en 1948 pour un autre destin. D'autres pourront mieux parler des années 1970 - 1980 que moi !



G.P.

Re: 1936
Posté par: Jean M (IP Loggée)
Date: 12 mai, 2004 22:07

En complément à l'information sur Gierek et son passage en Belgique : il a effectivement travaillé dans la mine à Genk (dans le Limbourg). Un de ses fils est décédé, lors de son séjour en Belgique et est enterré dans le Limbourg. Lors d'une visite officielle il en a profité pour se recueillir sur sa tombe ainsi qu' au cimetière militaire polonais de Lommel dans cette région également.
Salutations. Jean.

Re: 1936
Posté par: OTRE (IP Loggée)
Date: 12 mai, 2004 23:30

plutot Giereck
mais comme pendant la guerre il était dans une organisation communiste,
en France et Belgique,il a du revenir

Re: 1936
Posté par: OTRE (IP Loggée)
Date: 12 mai, 2004 23:32

désolé
je ne t'avait pas encore lu
mon post fait double emploie

Re: 1936
Posté par: Ryszard (IP Loggée)
Date: 12 mai, 2004 23:48

Pas de pb , ça m'arrive aussi parfois [:]DRINK[/:]


Re: 1936
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 13 mai, 2004 09:24

On oon de la famille polonaise en Australie, je leur dit de creuser de leur coté j'aurais moins de boulot.[:]:-)[/:]



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