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Club des perdants polonais à Berlin
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 26 mars, 2007 13:57

AFP Berlin

L'échec est leur devise: dans ce club insolite créé par quelques émigrés polonais dans le quartier Mitte de Berlin, tout manque de professionnalisme est vertu et toute recherche de succès est tabou.

"Nous, on veut que le succès nous laisse tranquille", affirme Adam Gusowski, un homme de 34 ans, menu, au regard un peu triste. Ce chômeur se décrit comme musicien et philosophe. Il est, avec Piotr, Joanna et Wojtek, venu à Berlin-Ouest de la Pologne communiste à la fin des années 1980. Il est l'un des créateurs du "Club des Polonais perdants" qui existe depuis cinq ans.

"Il y en a pas beaucoup comme nous en ville (...) Nous, les faibles, les moins doués, on arrive pas à grand-chose. On essaye d'acheter du lait à la pharmacie, on achète un demi-kilo de fromage chez le coiffeur!", peut-on-lire dans leur petit "Manifeste des perdants", publié dans un des numéros du magazine "Kolano" (en polonais: "genou"), la tribune du groupe.

"Jusque là, tout le monde voulait avoir du succès, et personne ne s'est donné pour but d'être nul", explique le philosophe-musicien. "On a voulu être différent", ajoute-t-il. "Et d'autre part, il faut reconnaître qu'il y a des gens qui ne peuvent ou bien ne veulent pas du succès, pour des milliers de raisons. Ici c'est un endroit pour eux".

Le club, place Rosa-Luxemburg, est abrité par un de ces locaux typiques des bars berlinois: Deux petites pièces sombres, au fond une troisième transformée en salle de cinéma pour quelque trente personnes. Les visiteurs se plongent dans les vieux sofas, on parle polonais et allemand. "Ouvrez les bouteilles vous-mêmes et jetez deux euros dans la boîte", annonce Adam derrière un petit comptoir, en montrant quelques casiers de bière polonaise "Tyskie".

© AFP

Un membre du "club des Polonais perdants" à Berlin, en mars 2007Chacun peut monter sur scène et raconter ce qui lui vient à l'esprit. Mais pour rire aux "Spectacles de l'échec" quand des personnes invitées expliquent leurs chutes, leurs faillites financières ou leurs problèmes personnels, il faut mieux être dans l'ambiance.

Ce soir, c'est une séance ciné. Mais le film annoncé ne vient pas. "A vrai dire, on a trouvé la pochette, mais le film n'était pas là", dit "Tadek". Tadek ne s'appelle pas Tadek, c'est un Français dont personne ne sait prononcer le prénom.

Les "perdants" polonais sont devenus célèbres à Berlin. "Les deux premières années, plein de journalistes ont écrit sur nous. Après, on ne pouvait plus se débarrasser de tous ces gens! Quelque 300 ou 400 personnes se serraient dans ces petites pièces! On s'est dit: on n'en peut plus, il faut arrêter tout ce bazar!", se rappelle Adam. "Finalement on a changé de programme dans l'espoir que les gens ne viennent plus".

Le projet a été mal compris par les autorités. "On a eu du mal à louer le local, (l'opérateur téléphonique) Vodafone n'a pas voulu nous abonner, le nom +Syndicat des perdants polonais+ n'a pas paru crédible", raconte-t-il.

"Et puis, il faut expliquer aux Allemands: maintenant c'est une blague. Ils prennent tout au sérieux", ajoute Teresa, jeune Polonaise, membre du club depuis deux ans. Passée un jour par là, elle est depuis lors assidue.

Les deux-tiers du club sont soit Allemands soit d'autres étrangers.

Les "perdants" ne correspondent pas à la caricature des Polonais --spécialistes de la débrouille, voleurs d'automobiles, travailleurs illégaux-- bien ancrée dans les esprits à Berlin à l'égard de cette communauté de 42.000 personnes, la deuxième après les Turcs.

Le club se voit décerner des louanges inattendues d'une organisation des vieux émigrés polonais, qui voit plutôt en eux des fantaisistes et idéalistes. "Je les trouve très ambitieux et ils font de bonnes choses", remarque Aleksandra Proscewicz, du "Polonicum".



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