Re: Un accideent de car polonais prés de Dunkerque !!!
Posté par:
Ronan (IP Loggée)
Date: 10 août, 2007 11:33
Bon, je vais essayer de répondre aussi clairement que possible...
-1- Il est clair que ''l'Europe, outil de paix'', l'argument n'est vraiment valable que pour pour la période ''post-guerre froide'' (d'après 1989-1991). Avant cette date, si nous n'avons pas connu la guerre sur notre continent - répressions armés soviétiques en Europe centrale (Budapest 1956, Prague 1968, etc) et mouvements séparatistes armés d'Occident (Irlande du nord, Pays basque, Corse, etc) exceptés - c'est surtout parce que la guerre et la paix se décidaient sans doute davantage à WDC, Moscou ou Bruxelles (au siège de l'OTAN) qu'à Paris, Londres, Berlin ou Bruxelles (au siège des institutions communautaires...).
-2- Depuis lors, il est clair que l'Europe n'est pas non plus l'idéal pays des Bisounours où tout serait éminemment merveilleux (comme ça, j'ai au moins pû caser le mot ''Bisounours'' dans la conversation... l'exploit n'est pas mince...). Je suis le premier à avoir été attéré de voir, par exemple, que l'arrêt du conflit en ex-Yougoslavie a été davantage dû à l'implication armée américaine qu'aux impuissantes gesticulations diplomatiques européennes.
De même que je suis régulièrement consterné par les impuissantes et vaines gesticulations diplomatiques communautaires à propos du Darfour, du Proche-Orient (en Palestine, en Irak) et de la Tchétchénie, par exemple. Toutes situations où l'UE est effectivement très en deça de ce qu'on devrait pouvoir raisonnablement espérer d'elle.
-3- Mais il n'empêche, il ne faut quand même pas jeter le bébé avec l'eau du bain : les forces UE remplacent progressivement les forces NATO dans les Balkans (ça prendra encore du temps, mais le processus est enclenché...), les programmes d'aide économiques communautaires sont pour beaucoup dans la stabilisation politique en Irlande du nord et au Pays basque (ainsi qu'au Congo RDC) et - avouons-le quand même - nos économies européennes sont aujourd'hui tellement imbriquées les unes dans les autres qu'un conflit armé entre nous paraît - tout de même - des plus improbables. (Pas impossible - rien ne l'est - mais tout de même improbable...).
Et ce, au moins jusqu'à l'arrivée au pouvoir chez nous du prochain politicien démagogue et corrompu qui essaiera de camoufler et de compenser son incompétence économique ou son indifférence sociale par quelque discours revanchard et xénophobe. D'où l'intérêt de rester vigilant, malgré tout...