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La Pologne en direct dans la presse française
Posté par: Magdon (IP Loggée)
Date: 22 janvier, 2016 23:52

Le ministre des affaires étrangères polonais explique les objectifs de la politique polonaise dans Le Monde:

[www.lemonde.fr]

En somme, deuxième texte de fond bien construit, après le texte du politologue français Frédéric Zaleski dans Le Monde !

Re: La Pologne en direct dans la presse française
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2016 02:31

J'arrive trop tard Merci

Personnellement on a évoqué la plupart des problèmes ici et donner un doit de réponse légitime au ministre est une bonne chose. Une bonne chose qui s'arrêtera là et qui n’empêchera pas la fabrique d'étiquettes de tourner à plein régime
Au cas où ça devienne payant je vais copier le texte ici, après tout ce n'est pas un article.

Non, la démocratie n’est pas menacée en Pologne !
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2016 02:34

Par Witold Waszczykowski

La Pologne a mené un combat long et difficile contre l’occupation étrangère et contre un régime communiste tyrannique pour atteindre son ordre démocratique solide actuel. Et pourtant, à peine deux mois après avoir obtenu un mandat démocratique convaincant, le nouveau gouvernement se trouve sous le feu des institutions de l’Union européenne et de commentateurs de médias surexcités qui n’ont même pas pris le temps d’examiner notre ambitieux programme de réformes.

Au lieu de s’attaquer aux problèmes urgents auxquels notre continent fait face – instabilité de la frontière sud de l’Union européenne, une Russie belliqueuse à l’Est – l’Union européenne s’est engagée dans un conflit absolument inutile avec Varsovie. La Pologne n’est pas un élève difficile qui a besoin d’être réprimandé par son professeur ; elle est européenne jusqu’à la moelle. Juliusz Słowacki (1809-1849), notre grand poète romantique, décrivait la Pologne comme située au cœur de l’Europe – et c’est à l’Europe qu’elle appartient.

Mettons les choses au clair. Tout d’abord, notre tentative de réformer le Tribunal constitutionnel ne constitue pas une atteinte à l’État de droit. Nous essayons de corriger les distorsions votées à la hâte en toute fin de mandat du gouvernement précédent. En modifiant la composition du tribunal – 14 sur 15 juges du tribunal avaient été nommés sous recommandation de la coalition au pouvoir à l’époque – il a violé les principes fondamentaux d’une société pluraliste. Nous pouvons trouver une solution à cette impasse, mais la question est complexe et pas seulement de nature juridique. Un compromis politique est nécessaire, mais la pression extérieure de Bruxelles ne fera que rendre plus difficile la recherche d’un accord national. Bien évidemment nous considérons que le bon fonctionnent du tribunal est essentiel pour l’Etat de droit en Pologne. Voilà pourquoi notre gouvernement a demandé à la Commission de Venise du Conseil de l’Europe de donner son avis sur le sujet.
Les médias : une pomme de discorde inutile

Deuxièmement, les tentatives du gouvernement actuel de remettre en état le secteur des médias publics en Pologne sont également devenues une pomme de discorde inutile. Nous avons un objectif

clair : adopter une législation permettant de rétablir le sens de la mission au sein des médias publics tout en garantissant leur pluralisme, leur indépendance et leur objectivité. Le Conseil national de la radiodiffusion, organisme chargé de la réglementation de l’audiovisuel en Pologne, conservera tous ses pouvoirs et les nouvelles lois seront conformes à la législation européenne. Le Conseil n’est pas en train d’être muselé. Nos amendements visent à rétablir le juste équilibre entre le régulateur national et les médias publics afin d’être en conformité avec les normes de la Commission de Venise.

Comment ces actions-ci peuvent-elles être interprétées comme un rejet de l’Europe ? Nous continuons à chercher une coopération étroite avec la Commission européenne et à soutenir son rôle actif dans l’élaboration des politiques européennes. Toutefois, nous estimons qu’il est essentiel que toutes les institutions européennes exercent leurs fonctions dans les cadres prévus par les traités fondateurs. L’une des règles les plus importantes régissant le fonctionnement de l’UE est le principe de subsidiarité selon lequel l’UE ne doit effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être traitées au niveau local. Un meilleur respect de cette règle est devenu ces dernières années l’une des tâches les plus importantes pour les institutions européennes.
Subsidiarité

Conformément au principe de subsidiarité, il n’y a pas de besoin d’intervention de la Commission européenne ou du Parlement européen dans nos affaires intérieures. La déclaration de la Commission européenne du 13 janvier dernier, appelant au lancement du soi-disant cadre pour l’Etat de droit, n’a pas de conséquences juridiques réalistes pour la Pologne. C’est une décision interne de la Commission. Malgré son attitude, nous tenons à dialoguer avec Bruxelles. Nous sommes ouverts au dialogue et nous l’avons démontré une nouvelle fois durant la session du Parlement européen à laquelle a assisté Madame Beata Szydło, Premier ministre de la Pologne et le débat qui s’y est déroulé.

Ce différend artificiel avec Varsovie est une distraction futile. La question clé qui se pose est de savoir dans quelle mesure l’UE est compétente pour faire face aux défis actuels et quelle place devrait occuper la Pologne dans les solutions européennes. Les États membres continuent de subir les conséquences de la crise financière, et l’avenir de la zone euro est loin d’être certain. L’UE est déstabilisée par les flux sans précédent de migrants, qui suscitent des questions sur l’ouverture des frontières européennes et sur la sécurité intérieure de l’Union. Le Royaume-Uni, un des plus importants membres de l’UE et allié proche de la Pologne, pourrait bientôt décider de sortir de l’Union. À cela s’ajoutent les menaces géopolitiques importantes aux frontières de l’UE, qui pourraient facilement déborder, provoquant conflit et chaos. Maintenir l’unité au sein de l’UE et renforcer la politique étrangère et de sécurité commune devraient donc être les priorités pour les États membres. Il appartient à l’UE de trouver des solutions efficaces à ces défis. C’est ce que nos citoyens attendent. Nous devons affronter les problèmes qui mettent en danger notre continent, et nous devons le faire ensemble.

Intensifier le différend avec la Pologne à propos de sa politique intérieure ne fait qu’affaiblir encore davantage l’UE et réduire sa capacité à faire face aux défis sérieux auxquels elle se voit confrontée. Il y va de l’intérêt de la Pologne que l’UE soit un lieu de sécurité où chaque pays peut enraciner ses intérêts. Stimuler et moderniser l’économie européenne est la priorité immédiate. Beaucoup de jeunes ont été dépouillés de chances et d’espoir en l’avenir par la crise. Le mécontentement grandissant au sein de la société a pour résultat la perte de sa confiance en l’intégration européenne. Si nous n’arrivons pas à inverser cette tendance, c’est tout le projet européen, toujours très apprécié par les Polonais, qui risque d’échouer.

L’UE doit être une partie de la solution et non pas la source du problème.

Pour la rendre possible, la Pologne sera un membre actif et responsable de l’UE. Nous sommes favorables au renforcement de la solidarité et de la responsabilité au sein de l’UE, mais ne vous y trompez pas : nous allons également défendre le droit de chaque pays à prendre lui-même les décisions qui concernent directement ses citoyens. Nous disons « non » à une Europe supranationale, fédéralisée, car ce n’est pas ce dont nos pays, ni nos citoyens ont besoin. La démocratie en Pologne n’est pas menacée. Nous ne tournons pas non plus le dos à l’Europe. Bien au contraire, nous voulons jouer un rôle de premier plan dans l’édification d’une Union plus forte, plus flexible et plus ancrée dans la solidarité.

Witold Waszczykowski, ministre des Affaires étrangères de la République de Pologne.

Re: La Pologne en direct dans la presse française
Posté par: romancière (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2016 10:23

"L’UE doit être une partie de la solution et non pas la source du problème".

Monsieur Witold Waszczykowski a parfaitement identifié le problème des relations en cours entre la commission européenne et la Pologne. Malheureusement les fonctionnaires de la commission et certains parlementaires européens des pays du Benelux estiment pouvoir s'affranchir du droit des Peuples à disposer d'eux-mêmes...Alors ils soulèvent des questions qui pourraient être traitées entre Etats souverains.
En outre, le monde des affaires et des banques bien représenté à Bruxelles voudrait bien que les 40 millions de Polonais deviennent 40 millions de "consommateurs" en €uro. Alors tout est bon pour faire pression sur la Pologne, en oubliant que la Pologne est le premier pays européen à avoir disposé d'une constitution démocratique, en 1791!
.... Je voudrais préciser (pour que mon message soit sans ambiguïté) que je ne suis pas Polonaise d'origine, simplement une citoyenne qui aime l'Europe des Peuples, pas celle des affairistes.

Re: La Pologne en direct dans la presse française
Posté par: Magdon (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2016 12:45

Je trouve que c'est une bonne chose que le gouvernement polonais affirme lui-même sa position par rapport à l'UE. Mais dommage qu'il ne formule pas clairement la nature des problèmes propres à son état, mais aussi à toutes les ex-démocraties populaires, que le principe de fond de l'UE concernant la libre circulation des capitaux empêche de résoudre. Car cela ferait avancer la réflexion de tous ceux qui veulent vraiment l'UE.

Cette lacune vient du fait qu'il ne peut pas écrire deux pages dans Le Monde et que pour l'instant, la priorité est de rassurer ses partenaires, après toutes les sottises qu'il a faites, sous couvert de réparer les combines de ses prédécesseurs pour nommer au Tribunal Constitutionnel plus de juges que la Constitution ne leur en accordait.

Quant à savoir pourquoi ces sottises ont été faites, il y a plusieurs hypothèses pour les expliquer. La plus solide, parmi toutes celles qui circulent en Pologne, est que PiS est entré en campagne électorale en renonçant à ce point de son programme qui consiste à vouloir faire un changement de constitution et qu'il a essayé de profiter de la situation laissée par ses prédécesseurs pour arriver au moins à modifier le point de la Constitution qui concerne la façon de composer le Tribunal Constitutionnel. Le renoncement du PiS à afficher le projet de modifier la Constitution est un fait. En effet, sur le site où le PiS affichait son programme ces dernières années, il y avait un texte qui présentait un projet de Constitution de la IVème République. Or, juste avant le lancement de la campagne électorale de 2015, ce texte a été retiré du site.

Une autre faiblesse du PiS, par rapport à l'UE cette fois, est que ce qui fait le ciment idéologique de son parti, à savoir le rapport à la religion, ne lui permet pas de s'inscrire dans le groupe parlementaire du Parti Populaire Européen, alors que Orban l'a fait, et lui permet encore moins de s'inscrire dans celui des Sociaux-Démocrates.

Re: La Pologne en direct dans la presse française
Posté par: romancière (IP Loggée)
Date: 24 janvier, 2016 10:02

Bonjour,

Je ne comprends pas bien le sens du commentaire sur le rapport à la religion. La Hongrie d'Orban est bien attachée aux racines chrétiennes de l'Europe, non? Alors quelle est la différence avec le PIS? Ça m'intéresse de connaitre votre analyse.

Re: La Pologne en direct dans la presse française
Posté par: Magdon (IP Loggée)
Date: 24 janvier, 2016 15:21

romancière a écrit:
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> La Hongrie d'Orban
> est bien attachée aux racines chrétiennes de
> l'Europe, non? Alors quelle est la différence
> avec le PIS? Ça m'intéresse de connaitre votre
> analyse.


Oui, Orban a bien effectué un virage idéologique vers les racines chrétiennes de la Hongrie, mais c'est une nouveauté qui est apparue dans son discours politique en 1995, quand il a transformé son parti en "Fidesz", alors qu'auparavant il était un "social-libéral". Il a d'ailleurs été formé à la philosophie libérale en Angleterre en 1989-1990. La différence avec Kaczynski, c'est que Kaczynski n'a jamais voyagé ni fait d'études en occident, comme tous ceux qui composent ce qu'on appelle "la vieille garde de Kaczynski" et qui impulsent la stratégie du PiS d'ailleurs. Kaczynski s'est toujours référé au catholicisme, y compris dans le sens qu'il donnait à Solidarité dans les années 1981-1989, à une époque où ce mouvement intégrait des gens venant de traditions philosophiques très diverses.

Ensuite, la structure religieuse de la Hongrie n'est pas la même qu'en Pologne, où il y a 95 % de catholiques et où la tradition protestante a toujours été très minoritaire. Voir les statistiques pour la Hongrie :

[www.bibliomonde.com]

Orban lui-même est de confession calviniste.

Tout cela fait d'Orban un individu qui comprend l'Europe occidentale beaucoup mieux que ne le fait Kaczynski et qu'il peut sans problème faire entrer ses députés dans le Parti Populaire au Parlement Européen, sans qu'ils n'aient l'impression d'entrer dans l'antre du diable, quand ils sont en compagnie de politiques dits "démocrates chrétiens" dont le rapport aux traditions religieuses est beaucoup plus souple et qui ont bien intégré l'héritage de la pensée des Lumières.

Sans parler de la façon dont les pro-PiS moyens qui n'ont jamais voyagé voient la laïcité française. Pour eux, c'est le "communisme" ou bien la dégénérescence, la fin de la civilisation en somme ! Je dois vous avouer que quand je lis des sites à tendance PiS nettement marquée, j'ai vraiment l'impression de faire un voyage dans un monde exotique.

Ainsi, on peut dire, en forçant le trait, que quand Orban tient un discours populiste, il adopte une stratégie "attrape-électeurs", alors que pour le PiS, la stratégie "attrape-électeurs" consiste à faire le mouvement inverse et à adopter un discours modéré : par exemple, cacher le projet de Constitution de la IVème République de Pologne, quitte à le ressortir par la bande, quand se présente une occasion en or comme celle du truandage sur la nomination des juges du Tribunal Constitutionnel qu'a fait le parti sortant PO ....

Re: La Pologne en direct dans la presse française
Posté par: romancière (IP Loggée)
Date: 24 janvier, 2016 18:31

Effectivement n'étant pas polonophone, je ne connais pas les textes fondateurs du PIS et de Kaczynski. Je vous fais confiance sur l'analyse de leur contenu. Mais en France aussi nous avons des hommes politiques et des media dangereux pour la démocratie, sans oublier les "oukases" européens des techniciens bruxellois.
... Ce serait tellement mieux une démocratie sans le peuple, pensent certains.



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