jean pierre a écrit:
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> des ukrainiens l'on passe aux musulmans,(pour nous
> dire que la pologne n'aime pas les musulmans!
>
> pourtant ceux-ci sont présents en Pologne depuis
> très longtemps, et vivent semble-t'il eu bonne
> harmonie, avec le reste de la population.
>
> [
tunis.msz.gov.pl]
> tunis_tn_a_161/tunis_tn_a_217/
Les descendants des guerriers tatares musulmans ont été anoblis par un roi de Pologne il y a des siècles et sont souvent devenus chrétiens par leur mariage avec une femme de la noblesse polonaise. Ceux qui sont restés musulmans constituent actuellement une poignée de gens qui se réunissent une fois par an à la mosquée de Bohoniki, près de Bialystok, qui doit avoir une surface de 40 mètres carrés.
Il y a eu une époque où le
Royaume de Pologne était multiconfessionnel, multiethnique, multiculturel et avait donc une
tradition politique de tolérance religieuse. Mais c'était vrai jusqu'aux partages de la Pologne à la fin du 18ème siècle. En revanche dans la Pologne de 1918, est apparu un affrontement très net entre le camp nationaliste qui définissait la polonité comme catholique et le camp pilsudskiste qui la définissait comme multiconfessionnelle.
Après la seconde guerre mondiale, le minorités nationales ou religieuses ayant disparu du fait de l'extermination des juifs et des déplacements de frontière, nous sommes dans une tout autre société de fait. En Pologne, actuellement, 90 % des habitants se déclarent catholiques, tout au plus 2 % se déclarent appartenir à une autre religion (dont surtout la
religion orthodoxe) et entre 8 % et 9% comme non-croyants. Même si il n'y a que 40% de ceux qui se disent catholiques qui pratiquent leur religion en allant à la messe tous les dimanches ou presque, les églises sont donc toujours bien remplies. D'où
la doctrine politique du PiS,
selon laquelle la Pologne est catholique ou chrétienne et basta!
Je n'y peux rien, c'est comme ça. La campagne du PiS contre l'immigration musulmane a déjà produit des effets, car lors de mon dernier séjour en Pologne, plein de bien braves gens m'ont demandé si j'avais peur des musulmans dans la rue ou des trucs comme ça dont jusque-là, ils ne parlaient pas, à moins qu'ils ne me racontent ce qui les a surpris lors de leur premier et seul voyage en France. Il serait donc bien étonnant que la doctrine politique du PiS ne donne matière en France à un nouveau sujet de débat (à côté des subventions de l'UE et de la condition des femmes en Pologne), lors de la redéfinition du pacte de l'Union Européenne qui ne manquera pas de surgir dans les prochaines années.
Ceci dit, mettez-vous bien dans la tête que, parmi les Polonais, il faut distinguer ceux qui adhèrent pleinement à ce que dit le PiS sur les musulmans, ceux qui se posent des questions et ceux qui n'adhèrent pas du tout à cet aspect de sa doctrine politique, même s'ils sont de tradition culturelle catholique.
