Ingénieur civil des mines de la promotion 1872 de l'Ecole des Mines de Paris.
Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris, Juillet et Août 1915
Joseph OBALSKI est mort à Montréal (Canada) le 25 mars 1915, à la suite d'une courte maladie.
Né en 1852 à Châteaubriant (Loire-Inférieure), d'un père Polonais émigré en France, terre hospitalière des proscrits, à la suite de l'insurrection de 1831, et d'une mère française, il a fait ses études à l'École polonaise de Paris et a été reçu à l'École des Mines en 1872. A sa sortie, il eut à faire cinq années de service militaire, à l'expiration desquelles il fut proposé pour le grade de sous-lieutenant. Mais sa profession l'attirait ; il quitta l'armée et entra comme ingénieur aux mines de Cacérès (Espagne). Peu de temps après, il fut nommé ingénieur des Mines de la Province de Québec, puis professeur à l'École polytechnique de l'Université Laval et inspecteur des Mines. Surintendant des Mines dès 1891, il se fixa a Montréal et conserva son poste officiel jusqu'à sa mise à la retraite en 1909. Mais, ne pouvant rester inactif, il fonda alors un cabinet d'ingénieur-conseil, où il fut secondé au début par notre camarade Dulieux, de la promotion de 1904 [de l'Ecole des Mines de Paris], et qu'il dirigea jusqu'à sa mort. Durant sa carrière, Obalski a eu à parcourir et à étudier tout le pays, dont il a fait valoir avec beaucoup de talent les ressources minérales, dans des rapports annuels très substantiels et très documentés qu'il ne négligeait jamais d'envoyer à notre Association. Nos camarades les ont souvent consultés et les consulteront toujours avec profit.
Les travaux d'Obalski lui avaient valu la vice-présidence du « Canadian Mining Institute » et plusieurs distinctions honorifiques, notamment une médaille d'or à l'exposition de Saint-Louis, où il avait représenté le Gouvernement canadien, comme du reste aux expositions de Paris et de Liège.
Sa haute valeur morale, son esprit lucide et sa grande compétence technique l'avaient fait nommer Président de la Chambre de Commerce de Montréal, où chaque année il était réélu à l'unanimité.
Sociétaire très dévoué, foncièrement bon et extrêmement modeste, Obalski était toujours prêt à rendre service, et ceux d'entre nous qui sont allés au Canada ont été heureux de trouver auprès de lui un accueil cordial et un appui précieux.
Sa disparition prématurée est une perte considérable pour nous tous ; elle est immense pour moi, qui étais son ami d'enfance et qui avais pu, pendant plus de cinquante ans, apprécier ses belles qualités.
Toute la population de Montréal se pressait à ses obsèques qui ont été imposantes et, conformément au désir qu'il avait exprimé avant de mourir, il a été accompagné jusqu'à sa dernière demeure par des drapeaux français.
Au nom de l'Association amicale des Élèves de l'École Nationale Supérieure des Mines, j'adresse à sa veuve, à ses filles, à son frère et à ses soeurs avec l'expression de nos regrets les plus vifs, l'assurance de notre profonde et douloureuse sympathie.
Henri BABINSKI.
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