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Des Polanes aux Polonais 
Plans nazi pour le futur de la Pologne (1939-1940)
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 14 août, 2007 02:52

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Les nazis élaborèrent de nombreux plans pour le futur politique de l’Europe, la place principale étant occupée par l’Est. La partie occidentale de ces territoires situés à l’est de l’Allemagne était destinée à accroître le Lebenstraum du Herrenvolk nazi (l’espace vital de la race des seigneurs nazis). Ces plans furent fréquemment discutés par Hitler et ses proches.

Plans nazi pour le futur de la Pologne (1939-1940)[/b]

Il y a peu de doute que des plans nazis pour la Pologne ont été tracés longtemps avant l’agression de 1939. A cette époque, le Gouvernement du Reich avait signé un pacte de non-agression et assurait encore la Pologne de son amitié. Quand le Generalplan Ost fut précisé, la Pologne fut incluse dans le « petit plan » (Kleine Plannung) lequel reprenait la partie du projet qui devait être mené à bien [b]avant
la conclusion de la guerre.

Presque immédiatement après la fin des opérations militaires en Pologne, Hitler signa un décret le 8 octobre 1939 qui annexait la partie occidentale de la Pologne : la Pomorze entière (Poméranie), les régions de Poznan et Haute-Silésie et une partie de celles de Lódz, Kraków, Warszaw et Bialystok. Ces territoires devaient « pour toujours » faire partie intégrante du « Nouveau Reich Nazi ». Ces provinces et leur population représentaient plus de la moitié du territoire occupé par l’Allemagne en 1939.

Le reste de la zone occupée devint le « Gouvernement Général », une sorte de réserve pour les Polonais sous le pouvoir absolu du Dr Hans Frank désigné par Hitler pour le poste de « Gouverneur Général des Territoires polonais occupés ».

Bien que les dirigeants du IIIe Reich n’aient pas gaspillé de temps en répartissant les terres que les Nazis avaient occupées, ils étaient encore loin d’avoir finalement résolu le problème du Lebenstraum. Un obstacle était le peuple polonais qui vivait dans cette zone. Ils devaient prendre en compte que ces territoires étaient habités par une nation de 29 millions d’habitants qui avait mille d’histoire, de culture et de traditions derrière elle. Cette nation ne pouvait pas disparaître comme par enchantement pour accomplir les vœux du Reich nazi. C’est pourtant ce que les plans nazis disaient : la nation polonaise devait cesser d’exister jusque dans les esprits : la nation polonaise n’existait plus. C’est pourquoi les Nazis lancèrent une campagne sans merci contre les Polonais.

Bien que le Generalplan Ost comprenait des aspects en rapport avec la Pologne dans ses parties initiales, elles étaient formulées seulement en termes généraux. Les détails devaient encore être précisés avant de les mettre en application. Parmi les nombreux documents confidentiels découverts dans les archives nazies, il y a de nombreuses discussions détaillées du plan concernant la Pologne. Cela mérite de donner le contenu de quelques uns d’entre eux, même si c’est d’un point de vue général.

Le plus long de ces documents est un mémorandum rédigé par le Dr Erich Wetzel et le Dr G. Hecht sur l’ordre du Bureau pour les questions de politique raciale du NSDAP. Il est daté du 25 novembre 1939. Ce document a toutes les apparences d’une étude mais il montre tout le charlatanisme et le ridicule des arguments pseudo-scientifiques employés par les faiseurs de politique raciale.

Le mémorandum comporte 36 pages dactylographiées et est divisé en trois chapitres. Une courte introduction annonce que le chapitre I porte sur la structure de la Pologne du point de vue national et racial et donne une description démographique du pays. Le chapitre II parle du problème des Polonais dans les nouveaux territoires récemment annexés au Reich ainsi que des problèmes liés à la colonisation et à l’installation des colons. Finalement, le chapitre III traite de problèmes particuliers.

Le premier chapitre débute par un mensonge historique : « Les Polonais, une branche des Slaves occidentaux, doit la naissance de leur nation à la contribution de tributs germaniques. Des centaines, sinon des milliers d’années avant l’arrivé des tributs slaves, la plus grande partie du territoire de la Pologne était habitées par des Germains et d’autres nations de race nordique. » Plus loin, les auteurs proclament qu’il fallut encore plusieurs siècles après que les tributs germaniques se soient retirées pour que les tributs slaves occidentales parviennent lentement à former des nations. » « Cette transformation en nation polonaise fut rendue possible grâce au départ des Germains et à l’arrivée de seigneurs nordiques qui y débarquèrent et formèrent la noblesse. Il est significatif que le premier chef qui parvint à unir les tributs polonaises (vers 960) étaient le prince normand Dago. Les Polonais le nommèrent Mieszko par la suite. »

Si les sources « historiques » ne sont, bien sûr, pas citées (comment pouvaient-elles l’être ?), cela permettait cependant d’affirmer une antériorité des Germains sur le pays et donc, en conséquence, que la nation allemande, successeur des tributs germaniques, possédait des droits sur le territoire occupé par elle il y avait 1.500 ans.

Cette justification « historique » est suivie par une discussion sur la composition raciale de la nation polonaise. Pour les auteurs, il apparaît évident dans leurs conclusions que les facteurs raciaux confirment les théories historiques laborieusement proposées au début : une partie de la population présentait les signes d’un mélange de sang nordique.

L’objectif de tous ces arguments est de justifier par avance la politique nazie dans les territoires occidentaux annexés au Reich, une politique formulée dans le second chapitre : « Le but de la politique allemande dans le Nouveau Reich doit être la création d’une population germanique homogène sur le plan de la race et au point de vue des mentalités et de la conscience nationale et politique. A partir de ces données, il est clair que tous les éléments qui ne se prêtent pas d’eux-mêmes à la germanisation doivent être écartés sans condition. Cet objectif implique ces trois tâches :

Premièrement, la germanisation totale et définitive des groupes qui semblent adéquat.
Deuxièmement, l’expulsion des nationalités étrangères qui ne conviennent pas pour la germanisation.
Troisièment, installation avec des Allemands.

Ce plan d’action, bien que laconique, est très explicite.

La première place est donnée à la nécessité de la germanisation d’une partie de la population. Cependant, ce concept devait se concilier avec la théorie raciste de la pureté du sang germanique. La germanisation des Polonais pouvait contrevenir aux principes de cette théorie. C’est ainsi que le point de vue « historique » souligné plus haut – montrer que les ancêtres des habitants de cette région étaient germaniques – prenait toute son importance. Les auteurs établissaient catégoriquement : « Un Germain est quelqu’un qui vit comme un Germain du point de vue nationalité, coutumes et communauté familiale, montrant qu’il est de sang allemand ou apparenté. » Il est difficile d’imaginer une définition plus vague ; le seul critère tangible, qui pourrait être utilisé pour déterminer la nationalité d’une personne, à savoir la langue utilisée à la maison et dans la famille, a été omis. Le critère d’origine germanique est également vague ; aucun indice n’est donné pour savoir en quoi consiste la parenté avec le sang germanique. Cette imprécision était, bien sûr, délibérée dans la mesure où elle permettait un choix un très large lors de la sélection des personnes qui, volontairement ou non, étaient enregistrées dans la « liste nationale allemande » (Volskliste).

Le principe raciste de pureté du sang était aussi respecté en remplaçant le terme ‘germanisation’ (Eindeutschung) du vocabulaire nazi par celui de ‘re-germanisation’ (Wiedereindeutschung). Ce programme politique entra en vigueur sous cette forme. La Volksliste, sauf en ce qui concerne ceux qui étaient vraiment Allemands, vit figurer les noms de milliers de Polonais des territoires annexés qui furent inscrits sous la contrainte ou sous l’emprise de la peur.

Les personnes jugées inaptes lors de la sélection devaient être expulsées. Le mémorandum établissait que le territoire du ‘Nouveau Reich’ comptait environ 5.363.000 Polonais qui devraient être éliminés en les réinstallant dans le Gouvernement Général. Ce ne fut pas, toutefois, si simple. La déportation d’un aussi grand nombre de personnes présentait d’énormes problèmes techniques, principalement de transport. Ceci fut démontré pendant la ‘réinstallation’ effectuée au cours de l’hiver 1939 qui fut faite au mépris des plus élémentaires principes humanitaires. On devait aussi considérer que les déportations, surtout en temps de guerre, prendraient beaucoup de temps, quelques années au moins. Il fallait également prendre en considération le fait que le Gouvernement Général devait trouver des logements pour cinq millions de personnes dans le même laps de temps. Ainsi, il devint évident qu’il y aurait toujours un grand nombre de Polonais vivant dans les territoires annexés pendant plusieurs années encore. Le mémorandum prévoyait un système de discrimination contre ceux-ci sous les aspects politiques, sociaux, économiques et culturels. Les Polonais ne pouvaient devenir citoyen du Reich ni ne jouir d’aucun droit politique. Ils pouvaient être expropriés de toute propriété rurale ou urbaine sans compensation. Ils ne pouvaient exercer aucune activité commerciale. Ils pouvaient seulement travailler comme ouvrier agricole pour les Allemands. Leur rémunération devait être inférieure au plus bas salaire payé à un Allemand.

Toutes les écoles élémentaires, primaires et secondaires devaient être fermées de même que les universités et écoles supérieures. Les Polonais ne pouvaient s’inscrire dans les écoles allemandes, excepté dans les degrés inférieurs.

Tous les journaux et périodiques de langue polonaise étaient interdits ainsi que la publication de livre polonais.

Tous les théâtres, cinémas, restaurants et cafés polonais devaient être fermés. Les Polonais ne pouvaient se rendre au théâtre ou au cinéma. Ils ne pouvaient non plus détenir de postes de radio ni de gramophones.

Ces interdictions concernaient aussi la pratique religieuse. Les messes en polonais furent interdites et les fériés religieux polonais supprimés. Les seuls fériés autorisés étaient ceux des Eglises Evangéliques et Catholiques reconnues dans le Reich. Les mariages entre Polonais et Allemands étaient interdits.

Le but de ces discriminations était de priver les Polonais de tout espoir dans le futur, d’écraser leur conscience nationale et de les reléguer au rôle de serfs ou d’esclaves hors de porté des lumières des ‘superhommes’ germaniques.

Le dernier but de la politique nazie était de détruire complètement la nation polonaise sur tout le territoire annexé par le Reich et celui du Gouvernement Général. Une preuve éloquente de ceci se retrouve dans les directives sur le traitement des Polonais dans le Gouvernement Général, Restpolen, comme il est écrit dans le 3e chapitre du mémorandum.

Bien que les discriminations dans quelques domaines de la vie, principalement économique, n’allaient pas aussi loin que dans les territoires annexés, le but fondamental, selon les auteurs, était d’obtenir le même résultat par un chemin différent. L’afflux de réfugié provenant de l’ouest provoquerait une surpopulation et ceci, en conséquence, provoquerait une crise économique et une baisse de la croissance démographique naturelle. C’était fortement ‘souhaitable’ dans la mesure où il n’était pas dans l’intérêt du Reich de soutenir nationalement, économiquement et culturellement la population du Gouvernement Général qui n’avait aucune valeur pour le Reich du point de vue racial.

Les habitants du Gouvernement Général, continuait le mémorandum, recevraient un statut spécial mais ils n’auraient aucun droit politique. Les conditions crées pour les Polonais seraient telles qu’il leur serait impossible d’organiser et développer un mouvement de libération national. Pour ces raisons, ils ne pourraient former non seulement aucune organisation politique mais aussi des associations culturelles telles que groupes de chants, clubs de tourisme et plus particulièrement des associations sportives.

Les auteurs discutent ensuite du problème du traitement à adopter envers les populations juive et polonaise. Ils virent deux solutions possibles.

« Une première, donnée par le plan, consistait à garder ensemble les Polonais et les Juifs au même bas niveau de vie et de les priver de tout droit politique, national et culturel. Dans ce cas, les Polonais et les Juifs seraient laissés dans la même position.

Quant à la seconde ‘solution’, les opportunités pour les Polonais de se développer nationalement et culturellement seraient moins restrictives que dans la première. Les Juifs, pourtant, recevraient légèrement plus de liberté, principalement dans les domaines culturels et économiques ; de plus quelques décisions administratives et économiques seraient prises en les consultant. Cette solution conduirait à une plus grande emprise économique par les Juifs, mais donnerait aussi de bonnes raisons pour provoquer des frictions avec des Polonais. »

La mentalité et les standards éthiques et moraux des théoriciens du National-socialisme sont clairement illustrés par ce plan qui consiste à créer une situation qui, inévitablement, conduirait à une haine grandissante entre Polonais et Juifs. Sans doute, le but était de tourner les communautés polonaises et juives, unies pourtant dans un égal état de servitude, les unes contre les autres en exaltant en eux les plus bas instincts afin qu’elles se combattent pour des miettes ou une liberté illusoire, ou plutôt pour leurs moyens d’existence.

Comme on le sait, le problème juif fut ‘résolu’ d’une manière complètement différente. Les Nazis arrivèrent à la conclusion que l’extinction de la « juiverie » devait être plus radicale et conduire à la « solution finale. »

Le mémorandum mettait l’accent sur la nécessité de réduire le taux des naissances dans le Gouvernement Général : l’avortement devait être autorisé. La santé des Polonais, le domaine médical et la formation de jeunes médecins ne présentaient aucun intérêt pour les Allemands. Leur propre service médical aurait suffit pour prévenir les épidémies qui risquaient d’atteindre le Reich.

Dans le cas des territoires annexés, le plan insistait sur l’abaissement du niveau d’éducation et de culture. « Seules les écoles primaires sont autorisées et elles enseigneront les sujets les plus rudimentaires comme l’écriture, la lecture et les mathématiques. Les autres matières et l’éducation physiques seront interdites. Toutefois, les écoles pourraient donner des cours élémentaires d’agriculture ou utiles à l’industrie et à l’artisanat. »

Ainsi, il est évident que les Nazis voulaient priver la nation polonaise de toute forme d’intelligentsia dangereuse car capable d’assumer un rôle dirigeant.

Le mémorandum contenait d’intéressants avis sur la sélection des professeurs. Les auteurs soulignaient que les enseignant polonais, particulièrement les maîtresses d’école, étaient ‘d’éminents propagandistes du chauvinisme polonais’. La conclusion en était que les professeurs ‘professionnels’ devaient être renvoyés de toutes les écoles du Gouvernement Général. Mais une autre source d’enseignants avait été trouvée : « Il semble que nous obtiendrons le but recherché si des officiers de la police polonaise étaient désignés comme instituteurs dans ces écoles primitives. De cette manière, les établissements de formations de maîtres ne seront plus nécessaires. »

Le but de ce ‘projet visionnaire’ est si évident qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter de commentaire.

Ceci était, en résumé, la politique nazie envers les Polonais, basés sur d’apparents principes savants et qui figurait dans un document officiel. Ce rapport n’était ni secret ni classé. Apparemment, le NSDAP et les dirigeants du gouvernement ne jugèrent pas nécessaire de dissimuler leurs intentions.


Les plans nazis furent exposés avec autant de cynisme dans un autre document. Son auteur était rien moins que le Reichsfürhrer SS Heinrich Himmler. Les pages dactylographiées étaient dénommées ‘Quelques commentaires sur le traitements des nationalités étrangères de l’Est’. Ce document, daté du 5 mai 1940 et signé par Himmler lui-même, était classé ‘hautement confidentiel’. Himmler ajouta une note selon laquelle le document avait été lu par Hitler qui l’avait trouvé ‘très bon et approprié’.

Il faut se souvenir qu’à cette date, le terme ‘Est’ désigne les territoires occupés de Pologne et les ‘nationalités étrangères’ les populations de Pologne.

Himmler commence par dire qu’il faut reconnaître l’existence des principaux groupes de populations nationales dans les régions polonaises. En d’autres mots, hormis les Polonais et les Juifs, il faut aussi tenir compte des Ukrainiens, des Biélorusses, des Górale (montagnards), des Lemki et des Kachoubes. « De cette manière, il me semble qu’il est de notre intérêt non seulement de ne pas unifier les peuples de l’Est, mais au contraire de les faire éclater en plusieurs parties aussi petites que possible. Nous devons aussi parvenir à une situation par laquelle, après une longue période de temps, le concept de nationalité disparaisse chez les Ukrainiens, les Górale et les Lemki. » L’objectif était de fragmenter la nation polonaise de l’intérieur par la création de nationalités inexistantes comme les Górale, les Lemki et les Kachoubes pour ensuite les priver de leur nationalité.

Plus loin, dans ces ‘Commentaires’, on arrive à ce passage :

« La question basique pour la solution de tous ces problèmes est celle de l’enseignement, et donc de la jeunesse.

Pour les populations non germaniques de l’Est, il ne peut y avoir d’école comportant plus que 4 années élémentaires. Ces écoles devraient se limiter à apprendre à compter jusqu’à 500, écrire le propre nom et enseigner les commandements de Dieu comme moyen d’obéissance aux Allemands, l’honnêteté, l’assiduité et la politesse. La lecture n’est pas considérée comme indispensable. »

Il semble presque incroyable que de telles idées puissent germer dans l’esprit d’un homme qui, au milieu du 20e siècle, occupait les plus hautes positions dans le gouvernement d’un des plus grands pays et plus vieux Etat d’Europe centrale. Le but n’était pas tant de réduire les Polonais au statut d’esclave que de les transformer en robots sans âme pourvus de la plus primitive des intelligences.

Plus loin, Himmler écrit sur les enfants « valables du point de vue racial » qui pourraient être pris à leurs parents et envoyés en Allemagne où ils seraient éduqués et germanisés. Les enfants « inutiles » devaient être abandonnés. Ce schéma est une bonne preuve de l’hypocrisie de la théorie raciale. Comment les leaders nazis pouvaient-ils croire en elle si aucun doute ne les assaillaient en introduisant dans la nation allemande des « éléments racialement valables » qui pouvaient descendre en droite ligne des Slaves ‘inférieurs’. Il est vrai qu’ils pouvaient toujours se référer aux Germains mythiques ou aux ancêtres Normands d’il y a mille ans. « Si ces ordres sont mis à exécution », concluait Himmler, « en dix ans, la population du Gouvernement Général se composera de restes de populations inutiles, de déportés des provinces orientales et de toute part du Reich, de gens appartenant au même groupe ethnique et racial (p.ex. des Serbes). Cette populace, privée de ses chefs, sera à la disposition de l’Allemagne nazie comme main-d’œuvre et chaque année fournira du travail saisonnier au Reich pour des travaux spéciaux (construction de routes, bâtiments …). Ils auront une meilleure nourriture et pourront vivre mieux que sous le pouvoir polonais. »


S’il y a quelques doutes sur la réalité de la vantardise d’Himmler selon laquelle ses idées furent reçues avec enthousiasme par Hitler, ceux-ci sont dissipés par un troisième document consistant en une déclaration du Fürhrer lui-même. Il s’agit d’une note confidentielle, datée du 2 octobre 1940, rédigée à Berlin sur l’ordre du Reichleiter Martin Bormann, plus tard chef du NSDAP et adjoint de Hitler.

« Le 2 octobre 1940, une conversation eut lieu après le lunch dans l’appartement du Fürhrer au sujet de la nature du Gouvernement Général, le traitement des Polonais et l’inclusion des régions de Piotrków et Tomaszów dans le Warthegau (région de Warta) qui avait été ordonné par le Fürhrer. » Pendant la discussion, la parole fut donnée à Baldur von Chirach, Hans Frank et Erich Koch. Finalement, Hitler parla et prit une attitude fondamentale sur le problème.
Il dit :

« En aucune manière, le Gouvernement Général ne deviendra une zone économique auto-suffisante produisant tout ou partie des articles industriels dont il a besoin. Il doit être pour nous un réservoir de main-d’œuvre pour effectuer les travaux les plus subalternes (fabrication de briques, construction de routes, etc.).
Il est donc nécessaire qu’un grand surplus de main-d’œuvre existe dans le Gouvernement Général afin de fournir chaque année du travail pour le Reich. Nous devons être impitoyables et sur nos gardes pour prévenir l’émergence de quelque ‘maître polonais’ ; où qu’il se trouve, il doit être éliminé. »

Un peu plus tard, Hitler expliqua ce qu’était un ‘maître polonais’ :

« Une fois encore, le Fürhrer doit souligner que les Polonais ne peuvent avoir qu’un seul maître, et celui-ci est Allemand ; deux maîtres ne peuvent et ne doivent exister côte à côte ; donc tous les représentants de l’intelligentsia doivent être éliminé (umbringen). C’est dur à entendre, mais telle est la loi de la vie

Le Gouvernement Général est une réserve pour les Polonais, un énorme camp de travail. Ceci est bon pour les Polonais puisque nous prendrons soin de leur santé et soyez sûr qu’ils ne mourront pas de faim, etc.
Toutefois, nous ne devons jamais permettre qu’ils atteignent de hauts niveaux sinon ils deviendraient anarchistes et communistes. »


Ces remarques d’Hitler donne vie aux directives émanant d’Himmler et aux projets contenus dans le mémorandum de Wetzel et Hecht de novembre 1939.

Ce programme fut réalisé avec seulement des variations mineures au cours de l’occupation ...

Re: Plans nazi pour le futur de la Pologne (1939-1940)
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 14 août, 2007 14:47

Merci Paul pour ce long exposé, je reprend une phrase que tu écris.

"Il semble presque incroyable que de telles idées puissent germer dans l’esprit d’un homme qui, au milieu du 20e siècle, occupait les plus hautes positions dans le gouvernement d’un des plus grands pays et plus vieux Etat d’Europe centrale."

Un gouvernement décadent intelectuellement, personne n'est à l'abris.
Ni des pseudo justifications scientifiques qui justifie des arguments injustifiables.

Re: Plans nazi pour le futur de la Pologne (1939-1940)
Posté par: Bleble (IP Loggée)
Date: 15 août, 2007 15:07

On parle aussi de ce projet dans un vieux livre (hélas non réédité) "La Vie quotidienne à Varsovie sous l'Occupation nazie" d'Alexandre Wolowski (Hachette 1977) chapitre "Die neue Ordnung"

-"En ce qui concerne Varsovie, le Führer a décidé que sa reconstruction en tant que métropole ne serait en aucun cas prise en considération. Le Führer décide que, nonobstant le développement de l'ensemble du Gouvernement général, Varsovie puisse être réduite au rang de simple ville de province (journal de Hans Frank, 23 juillet 1939)

-->On apprend que dans les plans du nouveau maire de Varsovie (le docteur Dengel), seuls les palais du Belvédère et de Lazienki, ainsi que le quartier Stare Miasto devaient être épargnés. Le château royal devait être transformé en "Volkshalle" et les polonais n'auraient droit qu'à 1 km² sur la rive droite (et 140 hectares "provisoirement" pour 30.000 Juifs).



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