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1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2011 17:43

Pour info : analyse de la situation militaire polonaise d'avant septembre 1939 par un journaliste français

Article paru en 1939 dans la revue française Politique Etrangères


Le moral de la Pologne et la mystique de la mer

Le Président de la République polonaise Moscisky nous déclarait, ces temps derniers, avec une fermeté impressionnante que la Pologne défendra son accès à la mer jusqu'à son dernier souffle. Mais c'est incontestablement le climat d'exaltation populaire qui trahit le plus éloquemment la volonté de résistance active de la nation. Ce climat est unique en Europe! Tandis que, devant la menace de guerre qui les étreint, les peuples affichent leur résignation ou leur décision, les Polonais baignent dans l'enthousiasme, et la perspective du combat leur est un motif d'exaltation fortifié par l'enjeu de la partie.

La Pologne ne fut jamais, à l'instar de la France et d'autres nations, un domaine fermé par des frontières naturelles acquises au prix d'efforts obstinés. C'est une nation dont le squelette, sans cage thoracique, est constitué seulement d'une colonne vertébrale longue de 1.100 kilomètres, représentée par le cours de la Vistule. La Vistule est, géographiquement, la seule raison d'être de la Pologne. Ainsi liés par le même destin, fleuve et nation n'ont cessé, au cours des siècles, d'épauler leurs efforts. Pour le peuple polonais la course de son Fleuve Fidèle à la mer est devenue la course de la nation tout entière à la liberté. La géographie s'est donc mêlée à l'histoire pour donner à ce peuple une conscience maritime d'une vigueur insoupçonnée et, par corollaire, la haine de l'Allemand, cette race qui n'a cessé au cours de l'histoire de lui disputer l'accès de la mer.

Dans de telles conditions le pacte germano-polonais ne pouvait être qu'un intermède. Il a suffi, en effet, du coup sur Memel et de quelques menaces, à peine esquissées, dans la presse allemande contre les communications maritimes de la Pologne, pour que celle-ci, unanime, balayât l'accord d'un seul coup. Depuis, le pays donne vraiment l'impression de respirer, d'être soulagé d'un poids qui lui pesait, tandis que les sentiments trop longtemps contenus explosent en un mot d'ordre dicté par le romantisme inné du patriotisme polonais : Répétons Grundwald. Les Polonais puisent dans cette victoire qui écrasa les Chevaliers Teutoniques une confiance peut-être exagérée, si on compare l'échiquier stratégique de l'époque avec celui d'aujourd'hui, mais sans fêlure et telle qu'ils ne redoutent pas de croiser le fer avec l'Allemagne même en combat singulier. La Pologne est aujourd'hui frémissante. Grâce au régime semi-autoritaire les chefs tiennent les rênes solidement mais ils reconnaissent qu'à la moindre alerte sérieuse ils devraient « rendre la main » pour éviter d'être désarçonnés!

Moralement la Pologne est donc prête au combat.

Le potentiel technique de l'armée polonaise

La guerre, a dit le maréchal Foch, ne se contente pas des vertus de la dernière heure. Une volonté sans armes sera, en effet, toujours impuissante à arracher la victoire.

Quelle est la valeur des armes polonaises?
A l'actif du potentiel militaire de la Pologne, il faut inscrire la richesse du pays en hommes et en chevaux.
La Pologne est, après le Japon et le Brésil, le pays qui a la plus forte natalité du monde. Alors que les « classes pleines » donnent en France deux cent cinquante mille conscrits, en Pologne les « classes creuses » en comptent plus de trois cent mille ! Le pays dispose donc d'un matériel humain abondant et c'est là un atout qui, contrairement à certaines opinions erronées, garde toute sa valeur dans une guerre de matériel. Le matériel ne supplée pas au nombre, il l'étalé en profondeur; il ne supplée pas davantage à la manœuvre débordante, qui est la seule décisive et qui, pour réussir, aura toujours besoin du nombre. Malheureusement la Pologne ne peut, faute de crédits suffisants, utiliser toutes ses ressources humaines.

On est d'accord pour admettre que le plafond militaire d'un pays est voisin d'une division par cinq cent mille habitants. Avec ses trente-trois millions d'habitants la Pologne devrait donc en aligner plus de soixante : elle possède douze brigades autonomes de cavalerie, soit deux millions d'hommes sur pied de guerre. Le déchet est toutefois compensé par une sélection extrêmement sévère des recrues qui s'opère déjà en quelque sorte au second degré.

La Pologne qui est aux trois quarts paysanne a un fond de population dur à la fatigue, résistant à la marche et habitué à toutes les privations d'un niveau de vie extrêmement bas. Le commandement peut ainsi se préoccuper moins que chez nous de l'entraînement à la marche, et réserver un maximum de temps à l'instruction militaire proprement dite. Au cours de manœuvres nous avons vu le fantassin polonais abattre, sans difficulté, des étapes journalières de cinquante, voire même de soixante kilomètres et se tenir souvent à la hauteur de sa cavalerie.
Physiquement le matériel humain de la Pologne est donc de première qualité.

Mais Napoléon nous avertit qu'à la guerre le moral est au physique comme trois est à un. Moralement ce soldat affiche, également, d'excellentes qualités. Il est animé d'un ardent patriotisme, teinté même de chauvinisme que renforcent encore des particularités propres à la race.

Patiné d'orientalisme le Polonais a, devant la mort, le fatalisme des orientaux et corrige ce que ce fatalisme a de dangereux dans sa passivité slave par la vivacité d'allure et de pensée d'un peuple de cavaliers-nés. Il a, en effet, du cavalier l'amour de l'obstacle, c'est-à-dire du risque, en même temps que la tête épique, c'est-à-dire l'instinct du corps à corps.
Ce sont là des qualités qui, judicieusement exploitées sur un terrain propice, offriraient au commandement d'intéressantes possibilités de manœuvre.

Les cadres et la doctrine militaire

L'armée polonaise est encadrée par 19.000 officiers, 35.000 sous-officiers d'active et 100.000 officiers de réserve.
Nous avons pu constater que, dans tous les régiments, aussi bien à l'intérieur qu'à la frontière, les officiers sont astreints à un service très dur, identique à celui des cadres des corps français de couverture. Dans un régiment de Posen des officiers, particulièrement bien notés, se sont même plaints devant nous de ce qu'il leur était impossible de trouver le temps de préparer l'Ecole de Guerre. Quant au commandement supérieur, nous l'avons trouvé animé, à tous les échelons, d'une vigueur intellectuelle qui atteste l'excellent « rodage » de son esprit.

Disposant d'un matériel humain animé d'un bel esprit offensif, enfiévré lui-même par la passion du cheval, il était à craindre que ce commandement sombrât dans la funeste mystique de l'offensive à outrance. Nous avons pu constater qu'il a sagement résisté à une telle erreur et que sa doctrine, adaptée au terrain, comporte toute la souplesse désirable. Cette doctrine n'est pas d'offensive a priori mais de mordant ; ce qui est tout différent ! Elle ne s'hypnotise pas sur le terrain, elle s'en sert pour créer la surprise par le mouvement et éviter ainsi, autant que possible, la funeste stabilisation des forces en présence. En général le commandement polonais n'a pas notre conception rigide des liaisons qui, parfois, il faut bien le reconnaître, ankylose l'esprit des chefs. Cette tendance se manifeste déjà par une plus grande souplesse dans l'organisation même de l'armée qui, en temps de guerre, n'utiliserait pas le corps d'armée à la manière française ou allemande. Le commandement polonais donne sa préférence à des groupes d'opérations réunissant un nombre variable de divisions selon les besoins, dotées d'une artillerie proportionnée à la tâche à accomplir. L'énorme étendue des frontières polonaises et l'absence d'obstacles naturels interdisent, à priori, à l'armée polonaise toute constitution de front continu. Dès lors il importe de prévoir l'emploi d'armées non jointives opérant sur de très larges fronts dont la réunion pour l'effort décisif serait à rechercher au moment favorable. La réalisation de cette conception napoléonienne exige plus que toute autre, et à tous les échelons, un entraînement à la guerre de mouvement.

Effectivement l'instruction au sein des unités s'inspire d'un grand souci de manœuvre que l'on s'entraîne, surtout dans la cavalerie, à monter déjà à l'échelon régimentaire. C'est que les chefs polonais fondent aussi de grands espoirs sur les « raids » audacieux conduits en « enfants perdus », sans souci de se couvrir coûte que coûte. Leur doctrine est établie plutôt en fonction de l'utilisation de la cavalerie selon les enseignements de la guerre polono-soviétique, qu'en fonction de la manœuvre en masses pesantes d'infanterie selon les règles de la grande guerre. La cavalerie polonaise est donc appelée, dans l'esprit du commandement, à jouer un rôle de décision ; c'est ce qui explique qu'elle soit, après la cavalerie russe, la plus nombreuse du continent et maintenue en état d'alerte permanent avec ses effectifs de guerre au complet.

Chacun des quarante régiments de cavalerie a, en plus d'un escadron de mitrailleurs, douze mitrailleuses lourdes, quatre canons antitank, trois voitures de transmission et un peloton de cyclistes-signaleurs. Chaque régiment peut ainsi vivre et combattre sur lui-même.
A l'échelon brigade, la cavalerie est accompagnée d'autos blindées, de tanks légers et de pièces antiaériennes dont la mission est de couvrir la manœuvre contre toute surprise terrestre ou aérienne.

Les chefs polonais estiment que la cavalerie doit se battre à la fois avec le feu et le mouvement et que, le feu n'étant pas un but mais un moyen qui freinerait sa mobilité. Ils pensent de même que, soutenue de la sorte par le feu, la cavalerie retrouvera ses qualités d'arme de décision que la grande guerre lui a fait perdre, à condition toutefois qu'elle change son terrain d'action et son genre d'opération. II importe de préciser qu'il s'agit là d'une doctrine établie en fonction des grandes réserves du pays en chevaux et d'un terrain particulièrement pauvre en routes. Cette doctrine d'utilisation de la cavalerie n'est pas étrangère, croyons-nous, à la récente décision de l'État-major général allemand de couvrir, par des fortifications, les centres névralgiques de la Poméranie et du Brandebourg contre des raids audacieux dont l'effet moral, et peut-être même stratégique, pourrait être grave.

A l'actif du potentiel militaire de la Pologne il faut encore inscrire l'effort considérable fourni par le pays pour créer une industrie de guerre capable d'assurer le ravitaillement de l'armée en matériel et munitions.

Le « triangle de sécurité » et le matériel

II y a quelques années, la Pologne a voulu libérer son armée de la servitude de l'étranger en matériel de guerre ; dans ce but elle a créé une industrie de guerre qui, aujourd'hui, lui fournit tout ce dont elle a besoin. En même temps elle a voulu soustraire la métallurgie polonaise à la menace allemande qui pèse sur la Haute-Silésie, en couvrant la Silésie polonaise d'un solide bouclier fait d'une chaîne continue d'ouvrages blindés à deux étages, du type des ouvrages belges de la frontière de l'est.

Ces ouvrages, qui sont occupés en permanence chacun par 25 hommes, ont pour mission d'interdire à l'ennemi l'utilisation d'un réseau routier qui, dans cette région, est moderne et dense. Mais si efficace qu'elle soit, cette fortification ne mettait pas l'industrie lourde à l'abri du feu des canons allemands tout proches. En conséquence le gouvernement décida de déplacer cette industrie dans le triangle dit « de sécurité » où il avait primitivement concentré ses fabriques d'armements. Ce triangle adossé aux Carpathes a été élargi en conséquence et couvre, aujourd'hui, un septième du territoire national. Il est à deux cents kilomètres de la frontière allemande et à plus de trois cents kilomètres de la frontière soviétique. Le « triangle de sécurité » est le véritable centre de la défense du pays. L'armée polonaise ne peut à aucun prix se laisser couper de cette base car, si elle est dotée d'un matériel de qualité, elle n'a eu encore ni le temps ni les moyens financiers pour se constituer des réserves de guerre suffisamment puissantes.

La couverture de ce centre n'est pas la seule préoccupation qui incombe au commandement. Il doit encore veiller à lui assurer un ravitaillement abondant en matières premières de qualité. Il ne s'agit plus ici d'une question stratégique mais financière. Dans l'état présent des choses, pour maintenir son activité pendant six mois, le « triangle » devrait disposer de stocks de matières premières d'une valeur d'un demi-milliard de zloty.

L'effort est au-dessus des forces du pays, tendues déjà à l'extrême. C'est sur ce plan que Paris, Londres et éventuellement Moscou, devraient relayer l'effort de la Pologne défaillante. C'est pour elle une question de vie ou de mort. A Varsovie, dans les cercles militaires, on n'est pas fixé sur les intentions de l'armée allemande de Prusse orientale; les divisions allemandes tomberont-elles comme un pavé sur la tête de Varsovie ou, se couvrant au sud par de solides fortifications et les célèbres marais de Mazurie, tendront-elles la main aux troupes allemandes de Poméranie pour étrangler le Corridor dans un but plus politique que stratégique?

L'opération d'étranglement est pour le moins tentante; le Corridor est un gage précieux dont Frédéric le Grand avait déjà, lors du dernier Partage, saisi tout le prix. En ce temps-là, le roi de Prusse injuriait et menaçait de battre ses conseillers qui lui suggéraient d'échanger le Corridor pour le riche duché de Posen : Imbéciles, leur criait-il, ne voyez-vous pas qu'en tenant le Corridor je suis en état d'obtenir tout le reste?

Mais, quelle que soit la forme que revêtirait l'action de la Reichswehr, étranglement ou asphyxie lente du Corridor, la Pologne est, par suite de la maîtrise allemande sur la Baltique, condamnée, dès les premiers jours d'un conflit, au blocus. Il faut lui donner la possibilité de résister pour que, libérée de tout souci immédiat dans ce secteur, elle puisse utiliser ses moyens à fond en vue de l'action stratégique isolée à laquelle elle serait acculée.


Extrait de [www.persee.fr]

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Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: jk (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2011 18:00

Merci Paul, on apprend tout un tas de choses passionnantes avec toi. Merci

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2011 19:51

Bonjour Jean,

Je ne fais ici que porter à la connaissance des lecteurs un article qui donne une vision française de l'époque sur l'armée polonaise.

Étonnant cet accent mis sur la cavalerie "romantique" alors que l'armée polonaise l'avait déjà transformée en infanterie montée.

Pas un mot non plus sur les panzerdivisionen (divisions blindées) allemandes qui avaient déjà été utilisées en 1938 pour effectuer l'Anschluss de l'Autriche puis de la Tchécoslovaquie.
Il est vrai que les journalistes (et les militaires ?) d'alors n'ont fait que se gausser du nombre de pannes que ces blindés avaient subies ... sans réaliser que celles-ci ne s'étaient produites qu'après une avance de plusieurs centaines de km parfois.

En fait, ce journaliste a encore une vision très "première guerre mondiale" du conflit à venir.
Mais son point de vue sur l'armée polonaise est néanmoins intéressant : c'est ainsi qu'elle était perçue par les Français en 1939 et n'a rien à voir avec ce qu'on a su a posteriori.

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Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 06 septembre, 2011 16:55

J'ai trouvé l'article très interessant et on y trouve une vision eclairée et réaliste de la situation. Le journaliste insiste un peu sur la cavalerie dont on determine le role en fait qui consiste à profiter de la situation pour réaliser un raid audacieux en evitant le feu enemi, une mission d'opportunité.
Il insiste sur le mordant du moral et la souplesse de commandement.
Il décrit une trouve courageuse rustique, brave mais pas suicidaire.

Par contre on perçoit une contradiction entre le moyen et le but, sur la fin de l'article bien documenté, le journaliste decrit la réalité, c'est à dire une Pologne replié sur son triangle de sécurité, avec un potentiel de resistance de 6 mois (validé par les alliées), et d'un autre coté une troupe qui s'entraine à la manoeuvre napoléonienne (une reference, c'est à dire la manoeuvre par l'aile du plus fort au plus faible), mais pour aller où ?

On sent que le plan de défense ouest est contrariant pour les polonais et qu'il ne correspond pas à leur desir de manoeuvre, une vision réaliste aurait été une résistance pied à pied à la japonaise sur des positions préparés d'avance au moins sur le triangle de sécurité.

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 06 septembre, 2011 22:47

En tout cas, la dernière partie de l'article était prémonitoire :


Citation:

... la Pologne est, par suite de la maîtrise allemande sur la Baltique, condamnée, dès les premiers jours d'un conflit, au blocus. Il faut lui donner la possibilité de résister pour que, libérée de tout souci immédiat dans ce secteur, elle puisse utiliser ses moyens à fond en vue de l'action stratégique isolée à laquelle elle serait acculée.



Mais rien ne fut fait pour aider la Pologne à briser cet isolement. Même le triangle stratégique ne put voir le jour par manque de moyen financier, ou des matières premières nécessaires. De toute manière, le temps manquait.

Mais surtout, comme je l'écrivais plus haut, la guerre mécanisée, avec la vitesse de déplacement qu'elle implique, n'est jamais envisagée dans cet article. Selon la conception française, ce ne sont que des armes de soutien à une action de l'infanterie (ou de la cavalerie).
On parle de marches de 40 à 50 km par jour, mais on ne veut rien savoir d'une avancée subite bien plus rapide d'unités se déplaçant sur route sur une même distance en une ou deux heures !
De plus, l'aviation est tout simplement ignorée alors que son emploi contre les troupes au sol avait été mise au point en France dès 1918 puis étudiée par d'autres théoriciens dans l'entre-deux-guerres.

La Pologne a bien du affronter seule l'avancée nazie, comme prévu par l'auteur, puis le coup dans le dos des bolcheviks.

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Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 07 septembre, 2011 09:08

On a déjà abordé, ces sujets, mais il est toujours plaisant d'y revenir, je vois que tu présentes la Pologne necore comme une victime, l'isolement se cnstruit au fur et à mesure, les investissements militaire tchèque sont perdu pour la petite alliance, à cause des relations detestatble que la Pologne entretien avec ces voisins, le gouvernement plutôt de gauche tchèque ne supporte pas la dictature considérée comme afchiste de la Pologne, l'afaire de Teschen est une épine, et jusqu'à 36-38, la Pologne se considère comme une puissance suffisante pour ne pas se permettre d'être conciliante, après et bien c'est trop tard, il y a donc un manque de vision. qui sont les alliées de la Pologne ? La France et l'Angleterre sur le tard en 39 seulement, l'Angleterre n'a pas d'armée, juste une marine et de l'aviation. Donc l'alliée principal est la France. Quel sont les relations entre la France et la Pologne, les echanges sont quasi nuls depuis le coup d'état de 1926, la pologne de Beck joue son propre jeu, et elle perd.
Si le journaliste a fait l'analyse de la situation probable de la Pologne, les miliatires l'ont fait aussi. Pourquoi developper des brigades de cavalerie pour la manoeuvre si on ne peut pas manoeuvrer, parce que ces dernières sont faites pour evoluer sur les confins et pas contre les allemands, la construction de l'armée polonais n'a pas été faite pour pouvoir lutter contre les allemands, ceux ci étant neutralisé par la France.

Les français avaient autant de matériel que les allemands, la Panzerwaffe est minoritaire, c'est juste son usage qui fait la difference.
La percée de Sedan sur la Meuse est réalisé par l'infanterie et surtout l'avion, le Stuka qui est la première artillerie aérienne.
Un officier veteran de 14-18 disait que lors d'un tir de barrage d'artillerie, il arrivait à maitriser sa peur et ses nerfs, mais lors d'une attaque en piqué de Stuka, au fond de son trou d'homme, il avait l'impression que le Stuka piquait en le visant lui tout seul, et ses poils se herissaient sur son corps et serrait les dents jusqu'à l'explosion de la bombe du Stuka.

Le concept avion-char-radio, la maitrise de l'air, la vitesse d'execution, les PC mobiles, permettent de frapper et ensuite de ne pas laisser l'ennemi reprendre son souffle, la desorganisation est d'autant plus rapide que l'on semme le desordre sur les arrières de l'ennemi.
Ensuite sans liaison sans ordre, sans orientation c'est le chaos et la panique.
Sans la percée de Sedan, le choc aurait eu en Belgique, la capacité d'adaptation rapide de l'armée française ou l'on voit en 1 mois la création de véhicule Latil transformé en chasseur de char, un 47 AT porté qui tir et disparait.
L'industrie surtout aéronautique était resté artisanale.
L'armée française dort, et est assomée au sommeil.

On peut voir se dessiner un autre phénomène qui existe aussi bien dans l'armée soviétique que dans l'armée française ou que dans l'armée polonaise, il se developpe un concept issu d'état de fait associé à des reflexions ou des preferences, ensuite on écrit des réglements de plus en plus précis pour intelectualiser l'ensemble, ce faisant en se coupant d'element factuel qui peuvent contredire le concept, mais même une demonstation de l'interieur de la fausse route, ne peut re orienter une construction intelectuelle mise en place et executé dans une confortable routine.
Ensuite on se dit, mais il était aveugle, non mais discipliné et avec un outil qui se reforme en temps de paix à la vitesse d'un escargot.
Par exemple comparer l'armée française de 14 et celle de 18, sans la guerre elle aurait mis plus de 50 ans pour prendre en compet ces concepts.
Ou l'attaque de Mers El Kebir par les anglais ou l'on voit les Biplans Swordfish torpiller les navires français et 1945, ou les allemands combattent avec des jets Me262.
Les allemands non plus n'ont tout inventé ex nihilo, le concept de Blitzkrieg, est developpé dès 1917, et appliqué dans les grandes offensives de 1918, qui voit le presque effondrement de l'armée britannique, par les Sturmtruppen.
On y ajoutte le couple char-avion, le terrain clair, et surtout un plan.

Si la 7ème armée de Giraud, ne s'engage pas en Belgique et reste en réserve en Champagne comme prévu intialement, l'axe de Manstein est tronconné, une grande partie de la PanzerWaffe détruite ou isolée et un front continue se met en place.

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 07 septembre, 2011 17:16

Je ne souhaite pas victimiser la Pologne. Je constate simplement qu'un journaliste français, qui s'est sans doute aussi renseigné auprès de sources militaires, constatait avant l'ouverture des hostilité, que la Pologne aurait à combattre seule.

Ce qui s'est vérifié quelques mois après la parution de l'article.

C'est vrai que la politique étrangère louvoyante de Beck est en partie responsable de l'isolement dans lequel la Pologne se retrouva. Les militaires polonais avait ignoré, mais les impératifs financiers y étaient aussi pour quelque chose, le facteur temps qui ne permit pas à l'armée polonaise de se moderniser rapidement.

La réduction du nombre de brigades de cavalerie et leur transformation en brigades mécanisées avait été proposée par un général de cavalerie. C'était une conception différente de celle qui réservait la cavalerie aux grands espaces de l'Est. Sa proposition fut refusée par Rydz-Śmigły, sans doute pour des raisons budgétaires. De même, la fabrication de bombardiers modernes fut restreinte et peu d'exemplaires purent voler le jour de l'invasion.
Et puis tu soulignes que l'effectif relativement restreint de l'infanterie ne pouvait tenir un front continu. Tenir à tout prix des points clés ne servait à rien non plus : le concept de la guerre éclair allemande voulait que les points forts soient contournés pour ne pas entraver l'avance. Leur prise était réservée à des forces d'arrière garde qui n'étaient pas destinées à l'offensive en première ligne.

Seule une région plus ou moins vaste ne comprenant qu'une partie de la Pologne, la plus riche et la plus industrialisée, aurait pu être défendue efficacement pendant un certain temps. Mais cela aurait impliqué trop de sacrifices territoriaux. C'était impensable politiquement.
Et je ne parle pas de l'intervention de l'URSS ...

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Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 08 septembre, 2011 14:48

Oui, d'accord avec toi, la défense de la Pologne est la quadrature du cercle.

Le défaut provient d'une absence de renseignement par les polonais des ambitions allemandes, enfin tel qu'on le sait.
Mais après l'accord germano-soviétique on peut s'attendre à une guerre totale plutôt que d'une annexion de partie du territoire polonais. Cependant l'EM Polonais ne résiste pas au combat des frontières avec des rideaux de troupe, c'est un reflexe plus qu'une vision d'une défense en profondeur, Hitler fera la même chose en Russie et perdra.
Les contraintes budgétaires sont fortes, la Pologne dispose de bonnes armes mais en quantité réduite, on peut se demander si l'effort sur certaines armes en vaut la peine, par exemple pourquoi developper des bombardiers comme le LOS alors que la moitié des chasseurs PZL P7, sont moins rapide que l'avion qu'ils doivent escorter, et même pourquoi developper une armée de l'air, alors que on va être balayé du ciel en 1 semaine, et ne pas investir plutôt dans la DCA tout azimut.
Bien sur il y a des explications, comme la rentré de devise, la fierté nationale, etc.
Pourquoi partir sur un concept de triangle de sécurité sans articuler le retrait des troupes vers les positions de ce triangle.
Pour les unités de cavalerie, tu as raison aussi, bien qu'il y ait des freins internes à l'évolution, par exemple aucun chef de coprs de regiment de cavalerie n'était volontaire pour passer des chevaux aux camions lors de la création de la 10ème brigade blindé motorisé (future Maczek).
Avant les brigades, il existait des divisions de cavalerie qui existaient pour donner un commandement à des chouchoux du régime, le general Bolesław Wieniawa-Długoszowski, qui fige la situation de 32 à 38 à WWA en commandat la 2ème DIV.
Pilsudski fige tout jusqu'en 1935, par exemple il positionne 2 brigades de cavalerie sur un axe de progression de l'armée rouge dans les confins, sur une question d'un officier polonais qui demande la raison, la réponse est que c'est la décision du chef. On peut penser sans en être sure que Pilsudski qui est un Napoléonien dans l'âme, ne prend pas en compte, certains elements du combat modernes, les unités cuirassés en pointe appuyées par l'aviation. Ensuite il y a certainement du flottement dans la succession et ensuite avec la monté du péril allemand une absence de stratégie.

Le temps perdu n'est pas rattrapable dans le premier choc.

Par exemple l'armée française commande des canons d'assaut automoteur en 1933 sur la base du chassis du char Somua S35, la livraison est prévu pour 1941 !!!
C'est une arme majeure, que l'on vera developpé à son exreme par les russes et les allemands. Donc entre l'idée et la mise en oeuvre, 8 ans.
Après la France est paralysé par une administration non efficace.

La mise en place du corps d'intervention dans le couloir est un exemple de l'indécisition des placements d'unité par manque d'une stratégie.

En France, par exemple, le General Gamelin decide d'une stratégie de defensive et gaspille sa réserve en l'envoyant à l'inconnu en Belgique à l'inverse de la conception qu'il communique. On developpe une ligne de défense Maginot dans laquel on immobilise 50 divisions dans les intervalles et personne aux articulations moins defendue. C'est un deficit de vision.

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 08 septembre, 2011 21:22

René a écrit:
-------------------------------------------------------
> et même pourquoi développer une armée de l'air,
> alors que on va être balayé du ciel en 1
> semaine, ).

un peu plus il n'y aura plus d'intervention de l'aviation après le 17


le chouchou du régime, le
> général Bolesław Wieniawa-Długoszowski, qui fige
> la situation de 32 à 38 à WWA en commandant la
> 2ème DIV.

je ne comprends pas cette phrase,pouvez vous développer?

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 09 septembre, 2011 16:59

Bolesław Wieniawa-Długoszowski est un chouchou du régime Pilsudskien, il fait partie des premiers ulans de 1914, à la première brigade, on à maintenu la 2ème division de cavalerie de 32 à 38 à WWA pour justifier d'un commandement dans la capitale pour cet officier du cercle Pilsudskien.
C'est un dandy, qui aime briller dans les soirées.

La se touve le problème des officiers politiques qui ont leur place pour des raisons politiques et non pas pour compétences, en général, du temps de paix, il y a le plus souvent des officiers politique, pareil en France, ou un catholique peut difficilement se maintenir à la tête de l'armée.

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 09 septembre, 2011 19:51

de 32 à 38 à WWA

c'est ça que je ne comprends pas désolé.

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: mostar (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2011 11:04

Je crois que WWA = WARSZAWA = VARSOVIEsmiling smiley

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2011 21:30

Wieniawa-Długoszowski était devenu ambassadeur de Pologne en Italie en 1938. C'était en effet un dandy connu pour son goût pour les femmes et ses compétences très éclectiques : médecin, militaire, écrivain, poète, diplomate ...

Il est aussi connu comme le "Président d'un seul jour". Le 25 septembre 1939 (ordre prédaté au 17 septembre), le Président Ignacy Moscicki, détenu en Roumanie, l'a désigné comme son successeur d'après le paragraphe 24 de la constitution alors en vigueur. A la suite des réactions défavorables de la France, du Royaume-Uni et du Général Wladyslaw Sikorski, cette désignation fut annulée le 26 septembre dans un ordre également prédaté du 17 septembre. Il resta en poste à Rome jusqu'au 13 juin 1940 avant de se rendre au Portugal puis aux USA après la défaite de la France.
Il s'est suicidé le 1er juillet 1942 alors qu'il avait été nommé ambassadeur de Pologne à Cuba. Mais les circonstances de sa mort sont toujours l'objet de discussions.

[pl.wikipedia.org] ; [en.wikipedia.org]

...............

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Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2011 21:31

ok merci

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 12 septembre, 2011 10:54

Oui c'est un raccourci, de 1932 à 1938, chef de corps de la 2ème division de cavalerie, à Varsovie en plus ou l'organisation de l'armée se plie aux desirata mondain des chefs de corps.
Bon ce n'est qu'un exemple.
Par exemple aussi, l'action du corps d'interevntion pour savoir l'action à mener pour garantir l'action dans le corridor n'a ajamsi été tranché, résultat 2 divisions mal placées qui avance sans but et sont dissociées très rapidement.

Re: 1939 - Le moral de la Pologne et la mystique de la
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 12 septembre, 2011 11:46

L'avantage de la Pologne c'est de pas être enfermée dans ce délire administratif.

Je ferai un petit post la dessus pour montrer l'enfermement de processus auquel conduit la volonté de toujours vouloir intelectualiser toutes les démarches.
Il y a un coté processus qui rend fou.

J'ai trouvé un exemple dans un magazine.

Au sein du 46 et 47 bataillon de char de combat sur B1bis de la 4ème DCR, il y a eu des tirs de méprise de la part de l'armée française entre des Somua et des B1, les équipages réciproques n'ayant par exemple jamais vu les autres chars en profil. De même devant Abeville les Français attquent 2 chrs britanniques, les fiches profil qu'ils avaient datait de 1935, anterieur à la sortie des blindées en question.

Pour eviter les tirs amis, on décide de peindre des cocardes bleu blanc rouge, sur les chars, un officiers va à Compiègne, en partie détruite et vidée de sa population, l'officier trouve un magasin de peinture, il est arreté par un territorial pour pillage qui le conduit à la gendarmerie, la il explique sa mission, on lui donne une fiche de requisition et on le dirige vers un grand magasin depot de peinture en face de la gare, accompagné d'un gendarme, sur place tout le monde est parti, et la porte du dépot est fermée, il demande au gendarme d'ouvrir en force, celui refuse, car c'est une tentative d'effraction, il demande au gendarme son fusil et casse la vitre avec la crosse, ouvre la porte et prend quelques pots de peinture, revient à son unité pour peindre les cocardes.

Des milliers d'exemple comme ça pendant la campagne de France, ou un noyeau de gens motivés se trouvent englué dans un monde adminsitratif ou la catastrophe de la défaite n'est pas décrite dans les procédures.

Pareil à Sedan, le chef de corps de la 55 DI dans un poste de commandement nstallé et relié par telephonie à ses unités se replie sur un PC non raccordé de sa propre initiative sous pretexte qu'il reçoit des tirs d'artillerie, il ne retrouvera plus jamais la liaison avec son unité, son chef le general Hutzinger (celui qui signe à Rethondes) fait la même chose se coupant de sa ligne de commandement.



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