Le Massacre de Galicie

"Le Massacre de Galicie" aussi nommé "Insurrection des Paysans de 1846" ou « Soulèvement de Szela » (allemand : Galizisches Gemetzel ; polonais : Rzeź galicyjska ou Rabacja galicyjska) fut une insurrection des paysans polonais qui dura deux mois et qui contribua à mettre fin à un autre soulèvement - l’insurrection de la szlachta de Kraków, alors république libre - par le massacre de la szlachta de Galicie autrichienne au cours des mois de février et mars 1846. Cette insurrection voulait la suppression du servage et était dirigée contre les propriétés et droits seigneuriaux (p. ex. les châtiments corporels, les prisons seigneuriales, …).

Elle causa beaucoup de victimes et de destructions. Les paysans galiciens, principalement polonais, tuèrent environ un millier de membres de la noblesse et détruisirent plus ou moins 500 châteaux ou manoirs. Le gouvernement autrichien utilisa l'insurrection pour décimer la noblesse polonaise nationaliste qui envisageait une insurrection contre l'Autriche. Ce fut la plus importante révolte paysanne sur les terres polonaises au 19ème siècle.

Le massacre, mené par Jakub Szela, débuta le 18 février 1846. Dans trois districts : Sanok, Jasło et Tarnów, les groupes de Szela encerclaient et attaquaient les manoirs et les lieux habités.

Dans la Ville Libre de Kraków (République de Cracovie), quelques nobles démocrates essayèrent de persuader les paysans de se soulever contre l'Autriche. L'insurrection débuta en février de 1846 et recueillit le soutien des paysans les plus «avancés» de la région de Cracovie. Cependant, la plupart des paysans de la Pologne autrichienne (Galicie) étaient sous-alimentés à cause de mauvaises récoltes et, surtout, détestaient leurs seigneurs. Les paysans, incités par le pouvoir autrichien, attaquèrent la noblesse, pillèrent leurs biens et tuèrent les propriétaires qui comptaient parmi les chefs du mouvement indépendantiste. Les paysans les accusaient de leur faire subir la répression des autorités occupantes. Celles-ci les payaient pour chaque présentation d’un membre du Conseil de la ville de Tarnów ou d’un membre de la noblesse. En outre, les Autrichiens offraient de l'argent pour chaque tête tranchée de nobles polonais.

Une insurrection semblable de la szlachta était également planifiée à Poznań, mais la police a vite capturé les meneurs. En contraste, le responsable du district de Tarnów a paniqué et demandé l'aide des paysans.

Certains fonctionnaires autrichiens appelèrent la paysannerie de la province à être loyale à l'empereur et à résister contre la szlachta polonaise insurrectionnelle. La petite noblesse en tira comme leçon que les paysans polonais n'étaient pas sensibles à la cause du nationalisme polonais insurrectionnel et préféraient pour le moment s’en remettre à la dynastie des Habsburg. Beaucoup de nobles galiciens arrivèrent aussi à la même conclusion.
La République de Cracovie fut abolie et incorporée à la Galicie.

Le servage a existé en Galicie jusqu'au 22 avril 1848. Son abolition fut la conséquence immédiate de l’insurrection des paysans contre la noblesse polonaise locale. Le sort de la paysannerie de Galicie en fut fondamentalement amélioré.

très interessant , et pour une fois je lis un document en français ! d'habitude je trouve des docs en polonais que je traduis avec l'ordi et c'est pas toujours clair ..... mais là quel plaisir !
merci pour cette page d'histoire

stefka a écrit:
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> pour une fois je lis un
> document en français ! d'habitude je trouve des
> docs en polonais que je traduis avec l'ordi et
> c'est pas toujours clair


Bonsoir Stefka,

Rien que sur ce forum dédié à l'Histoire, vous trouverez 23 pages de sujets les plus divers rédigés en français.

Ceux-ci sont parfois relativement courts, parfois (très) long et s'accompagnent souvent de discussions qui amènent bien d'autres informations ou précisions.

On n'est pas obligé de s'arrêter à tous, mais les feuilleter - et lire ceux qui vous intéresse - pourront aider à satisfaire, au moins en partie, votre curiosité.

Une suite à ce sujet - Révolution en Galicie (1848) : [www.klub-beskid.com]

Sujet très interessant, je savais que le servage avait été aboli en 1863 dans la partie russe de la Pologne divisée, je ne savais pas qu'il avait existé jusqu'en 1848 dans la partie autrichienne.

Qui de la partie prusienne.

Ce statut de cerf est une arriération incroyable en pleine europe au 19ème siècle et correspond à la fin de l'esclavage aux USA.
Ou lon voit aussi que le sentiment national n'existe pas.
Lorsque l'on décrit les insurrections de 1848 et de 1863, il ne s'agit pas de lutte pour lindépendance de l'ensemble du corps de la nation, mais de membre de la szlachta entrainant des paysans fidèles.
Dans le livre les paysans de Reymondt il y a un tandem comme ça, un chatelain un peu original qui recherche le paysan qui lui a sauvé la vie lors d'une escarmouche contre des soldats russes, quelques nobles idéalistes et/ou romantiques accompagnés de quelques paysans de leurs terres.

Il est facile de monter les paysans contre le chateau, car les tensions matérielles et sources de disputes sont fortes entre le chateau et le village.

Alors on peut mettre en rapport la constitution polonaise et le servage en cours,
J'ai trouvé ce commentaire à verifier !

Les paysans sont désormais soumis à la juridiction de l'État et non plus à celle de leurs seigneurs. Il est également permis aux paysans de quitter les terres sur lesquelles ils travaillent, et ceux ayant servi dans l'armée sont libres, c’est-à-dire qu'ils ne sont plus serviles et n'ont plus de corvée à accomplir ;

René a écrit:
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> Quid de la partie prusienne.


La Prusse était en avance ... grâce à Napoléon !
Le servage y fut supprimé en 1807, après la défaite de Iena et le Traité de Tilsit.
Sa suppression est entrée en vigueur "le jour de la Saint-Martin de l'année 1810". Il fallait en effet régler un grand nombre de situations diverses dans les provinces orientales, dont celles prises récemment à la Pologne.

Si l'extinction du servage dans l'Empire autrichien fut effective en 1848, une première tentative avait déjà eu lieu à l'initiative de l'Empereur Joseph II en 1781 et 1789. Elle ne supprimait pas les droits féodaux mais accordait nombre de libertés aux paysans. Tout cela fut "enterré" à la mort de ce monarque "des Lumières".


Pour revenir en Galicie de l'an 1848, il est à remarquer que la révolution de cette année fut le fait de la bourgeoisie des grandes villes et de quelques membres "éclairés" de la noblesse. La majorité de la szlachta, échaudée par la révolte de Krakow de 1846 et qui avait surtout tourné casaque et se présentait depuis lors comme de loyaux sujet de l'Empereur d'Autriche - ce qu'ils furent jusqu'en 1918 - fit tout pour réfréner le mouvement. La Garde nationale créée à Krakow et à Lwow n'était pour elle qu'une force de maintien de l'ordre et non une armée devant permettre de recouvrer l'indépendance de la Pologne.

Les paysans restèrent neutres ou refusèrent de se joindre au mouvement pour les même motifs qu'en 1846 : aucune proposition visant à améliorer leur condition ne leur avait été présentée. Ils se méfiaient par dessous tout de la noblesse et des propriétaires terriens et ne se sentaient aucune affinité avec eux.

Lorsque le servage fut aboli unilatéralement en Galicie par le gouverneur autrichien Stadion le 22 avril pour éviter que la noblesse polonaise n'y procède de son propre chef (mais suivant la bonne volonté de chacun de ses membres !), c'est la dynastie des Habsburg qui en eut le crédit pour les gens du peuple.
L'empereur François-Joseph était particulièrement loué dans cette province qui était et resta pourtant la plus pauvre de tout l'empire autrichien.

Ce chapitre est interessant dans la construction mythique de l'histoire polonaise à posteriori. Ou l'on embarque les révoltes contre le pouvoir russe comme luttes nationales.
Et ou l'on voit que dans certaine région le sentiment national est inexistant, seul est l'appartenance à une communauté villageoise et la survie par le combat pour beneficier de richesses necessaires à une vie matérielle suffisante.

Comme de nombreux juifs polonais se sont ouvert au marxisme à la fin du 19ème siècle, les paysans polonais qui était de "là" se sont découvert attaché à une idée nationale entre la fin du 19ème et le début du 20ème. Les guide de ce nationalisme (dans le sens construction de l'idée de nation) s'inspirant des modèles existant en Europe, France, Allemagne, unité Italienne, Serbie.
Ensuite dans la contruction d'une histoire mythique ou l'on construit à posteriori une imagerie populaire en reprenant des luttes du passé pour soutenir l'idée actuel, en retirant de la lutte du passé les véritables motivations de l'époque.

Par exemple, le siège de Vienne, conidéré comme un exemple de l'abnégation polonaise, alors que pour le roi de Pologne cette guerre est un moyen de politique intérieure et non pas un but, d'ailleurs il aurait mieux fait de laisser les Habsbourgs crever sous la main turque.
Grunwald qui stoppe l'installation Teutonique mais qui ne règle rien, grande victoire, mais de qui sur qui et ensuite.
L'insurrection de Varsovie, catastrophe humaine 1/2 millions de mort polonais, ruine culturelle, et suicide de l'élite combattante, que l'on vénère en victoire pour ne pas s'avouer la catastrophe, la révolte du Ghetto juif de 43 qui fait peur aux bulgares et roumains alliés du reich pour laisser traiter leurs nationaux juifs par les allemands.

"" L'insurrection de Varsovie, catastrophe humaine 1/2 millions de mort polonais, ruine culturelle, et suicide de l'élite combattante, que l'on vénère en victoire pour ne pas s'avouer la catastrophe, la révolte du Ghetto juif de 43 qui fait peur aux bulgares et roumains alliés du reich pour laisser traiter leurs nationaux juifs par les allemands. ""

René , je ne sais pas si "on vénère en victoire" l'épisode de l'insurrection , mais ça reste un symbole puissant de la volonté d'indépendance du pays.
Et c'est tout à fait conforme aux premiers mots de l'hymne national polonais

Oui surement, ne pas voir ce que je dis en critique négative de l'insurrection, mais en terme d'efficacité c'est plus une catastrophe qu'autre chose.

D'ailleurs le postulat de départ n'est pas maitrisé.

J'attends l'arrivé des troupes soviétiques pour liberer moi même juste avant, la capitale et déclarer la validité du gouvernement de Londres sur le territoire national.
-Quel est la reflexion sur l'attitude des russes, l'exemple de Vilna est négatif en ce sens.
-La libération de Varsovie fait elle partie des plans d'opérations de l'armée rouge, personne ne le sait.
-Prise en otage de la population civile par les combattants de l'AK dans un combat inégal et d'extermination.
-Quid de la volonté allemande
-Chaine de commandement depuis Londres jusqu'à Varsovie, cafouillage dans le decisionelle de départ de l'opération, le chaine de l'armée est en visite en Italie.

Je pense que c'est une action irréflechie mais qui n'enlève rien au sacrifice et au courage des soldats de l'AK, qui combattent le pire de ce que l'allemagne a pu leur opposer.

L'AK était coincée entre 2 monstres, la puissance de feu allemande et un gouvernement hostile soviétique, une lutte à découvert avec un si grand delta de puissance de feu était inespéré pour les soviétiques, l'AK devait continuer la lutte souterraine contre les vecteurs communistes en Pologne occupée.

J'ai la conviction que l'AK a été manipulée dans la chaine de commandement pour se decouvrir et être anéantie, ou laors les dirigeants étaient utopistes et un brin naïf.
La reconstruction de Varsovie a profité à la propagande PRL en mettant en focus le crime allemand.

"" Je pense que c'est une action irréflechie mais qui n'enlève rien au sacrifice et au courage des soldats de l'AK, qui combattent le pire de ce que l'allemagne a pu leur opposer.""

René , j'extrais juste cette phrase de votre contribution pleine de bon sens.
Irréfléchie , mais reste à voir si on réfléchit sainement dans ces cas là.
Il faudrait pouvoir s'imprégner de l'ambiance du moment pour deviner.
quel était l'état d'esprit de toute la chaine .

Selon certains , l'arrêt des soviétiques devant Varsovie , a été une grossière erreur stratégique de Staline.
S'il avait simplement contourné la ville , le rideau de fer aurait pu être pratiquement repoussé sur le Rhin.
Peut être que Paul a un éclairage là dessus
Mais on ne refait pas l'histoire

Je partage en grande partie l'avis de René. Encore une fois, il n'est pas question de mettre en doute le courage et l'abnégation des combattants polonais reconnus par tous.
Par contre, lorsqu'il s'agit de savoir qui porte la responsabilité du soulèvement alors que les combattants ne disposaient d'armes et de munitions que pour cinq jours, on ne peut que constater que ce sujet est rapidement évacué et/ou que les avis divergent suivant les ouvrages qui lui sont consacrés.

Je rappelle cette (longue) discussion qui date de 3 1/2 ans et qui ne prétend évidemment pas être exhaustive. De nombreux arguments y ont été développés mais la question de la responsabilité et de la pertinence de cette révolte reste ouverte.
Chaque intervention mérite d'être lue par qui s'intéresse à cet épisode tragique.
Evidemment, tous les aspects de cette lutte n'ont pu être évoqués.

==> La folle et irréelle insurrection de Varsovie en août 1944 : [www.klub-beskid.com]

Bonsoir à tous,

j'ai trouvé cet objet uniface qui fait référence au massacre de Galicie. Je ne sais pas si un des membres a déjà vu quelque chose de la sorte.



Bustes accolées de SKELA (sur le cou) et METTERNICH (sur le front)
CHEF DES EGORGEURS AUTRIC - MINISTRE GOUVERNANT D'AUTRICHE autour des bustes

en dessous :
CITOYENS DE GALLICIE
EGORGES CRUELLEMENT
???? STIPENDI
DE L'EMP FERDINAND II
FEV 1846

Il me reste de cartouches à décripter
diamètre 9,5 cm

Toute information sera bien venue

Bonjour Paul

je suis très intéréssé par ce que vous dites car je recherche les origines de mon arrière grand père qui serait issu de la noblesse polonaise de Galicie.Il était né en 1833 et aurait perdu toute sa famille brutalement.Son nom était
VICTOR ANTONOVITCH WITUSZYNSKI .Il aurait vendu des biens considerables et serait parti à koutais(géorgie)où il est mort en 1909.savez vous s'il existe une liste des deumeures détruites en Galicie 1846 ?