On a vu ici que les 2 états majors, français et polonais étaient partie sur l'acceptation de stratégie mutuelle qui ne reposait sur aucun fondement ni aucune réalité.
La Pologne affirme qu'elle va tenir 6 semaines et la France qu'elle va delivrer une offensives au bout de 15 jours.

J'ai trouvé un precedent dans l'excellent livre de Pierre Yves Henin sur le plan schlieffen, il écrit à propos des préparatifs entre l'Allemagne et L'autriche en 1914, exactement ce qui pourrait être écrit sur la pologne et la France en 1939.
Molkte s'engage pour soutenir les autrichiens a declencher une offensive de la 8ème armée allemande sur la Narew, une promesse tout à fait irréaliste sur le plan militaire, mais à laquelle Conrad, le che autrichien choisit cependant de fonder ses plans. La poursuite de la concertation avant 1914 entre les 2 armées ne va pas modifier un compromis insatisfaisant, reposant sur l'acceptation réciproque de promesses non crédibles.

Il n'y avait pas à proprement parler d'accord militaire offensif liant les empires d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie.

Tout se basait sur des accords datant de 1879 (Bismarck), qu'on nomme "Double-alliance" par lesquels les deux empires s'assuraient une aide mutuelle en cas d'agression russe non provoquée et uniquement celle-là.
Le préambule disait explicitement qu'il ne s'agissait que d'une alliance défensive.

Par la suite, d'autres accords ont été conclus à des occasions différentes entre l'Allemagne et la Russie et entre l'Autriche-Hongrie et cette même Russie. Mais ils ne furent pas renouvelés pour diverses raisons.

C'est en 1908 que la guerre failli éclater à la suite de l'annexion de la Bosnie-Herzegovine par l'empire autrichien. L'Empire russe, pourtant secoué par sa défaite face au Japon, réagit vigoureusement. Ce fut grâce à la médiation de la France et de l'Angleterre que la guerre fut évitée.

En 1914, l'Allemagne a considéré que la mobilisation russe était synonyme d'un acte hostile et même d'une attaque contre l'Empire.
C'était une interprétation qui allait bien au-delà de ce qui était prévu dans les accords de 1879.
S'ensuivit la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie le 1er août alors que l'Autriche ne la déclarait que cinq jours plus tard, le 6 août suivant.

J'ignore quels étaient les accords militaires qui garantissaient les aides réciproques entre les deux empires. Mais une chose est sûre, la 8e armée allemande, relativement faible (3 Corps d'Armée + 1 Corps de réserve + 1 DC), ne devait que garder les frontières de la Prusse orientale.
Face à elle, se trouvaient deux armées russes fortes respectivement de 3 CA + 5 DC (1e armée de Rennenkampf) et 6 CA + la Garde + 3 DC (2e armée de Samsonov). Au total, on estime que moins de 200.000 Allemands ont du affronter environ 420.000 Russes.
On sait que la 8e armée subit un revers contre la 1e armée russe le 20 août à la suite de quoi son commandant fut remplacé par le Gal Hindenburg le 23 août suivant.

Ce dernier applique le principe des lignes intérieures cher à Napoléon, facilité par un excellent réseau de voies ferrées, et ne laisse qu'un mince rideau face à la 1e armée. Il se concentre sur un piège monté contre la 2e armée.
Rennenkampf avait reçu l'ordre de n'avancer que très lentement afin que l'armée allemande ne se replie pas trop vite et soit écrasée par la 2e armée remontant vers le nord. De plus, il distrait une partie de ses forces en direction de Koenigsberg.

Toutefois Samsonov, pour maintenir la liaison avec la 1e armée, disperse tellement ses forces qu'il en perd ses moyens de communications. Tombé dans le piège de Hindenburg, son armée est taillée en pièces.
Il faut aussi dire que les Russes utilisaient leurs communications radio en clair, ce qui permit aux Allemands de connaître exactement les mouvements et les intentions des armées russes.

Le front prussien est ensuite resté relativement stable jusqu'en 1917.

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Molkte et l'EM allemand travaille sur 2 scénarii en parallèle, le combat à l'est ou le combat à l'ouest.
Il est jugé que la France est plus dangereuse que la Russie.
Au fil du temps Molkte se persuade que l'action aura lieu à l'ouest, il s'agit d'eliminer l'armée française qui devrait se ruer en Alsace Lorraine par le vaste mouvement tournant connu sous le plan Schlieffen.
La durée des combats est estimée à 6 semaines, après quoi l'armée allemande se retournera contre la Russie.

Molkte a une confiance modérée envers les autrichiens, et il ne veut pas eventer ses plans, il y a eu l'incident du colonel Redl, il previent les autrichiesn qu'ils seront sans doute seuls au début et donc d'adapter leur plan en conséquence. Il ne dit pas ouvertement quel seront les forces allemandes à l'est.

Les autrichiens vont donc se retrouver à partager leur force entre 2 objectifs, en finir rapidement avec la Serbie ou attendre contre la Serbie et se positionner contre la Russie, ils ne feront ni l'un ni l'autre, ils vont scinder leurs forces, une bonne partie contre la Serbie, pour la vaincre rapidement et une partie en galicie contre les russes.
La mobilisation des forces autrichiennes est lente faute de moyen financier et le transport aussi faute d'une logistique adaptée. Le reseau ferrée étant compliqué à cause de l'organisation de l'état, Empire autriche et royaume Hongrie, le chemin pour aller en Galicie se fait par une voie unique passant par Cracovie.
Comble de malheur, Conrad fait déployer son armée beaucoup trop en arrière et la marche au contact la fatiguera et la desorganisera enormememt.

Les allemands ont largement sur estimé leur victoir sur la France et aussi la capacité de combat des autrichiens qu'ils savaient faible, malgré cela on peut voir un certain dogmatisme ou l'execution du plan ouest fait occulter les elements qui pourraient contrarier la mise en place et l'execution de ce plan.

Conrad aussi de son coté met de coté la réalité en se disant qu'il doit tenir 6 semaines.
La victoire allemande de Tannenberg hélas empeche une défaite rapide des forces austro-alemandes à l'est qui aurait raccourci la guerre.