> Et n'est-ce pas en contradiction totale avec l'état d'esprit d'Hitler, qui ne voulait jamais entendre parler de retraite ? A-t-on outrepassé ses ordres ? Bref, j'aimerais en savoir plus sur cette épineuse question...
Le 26 juillet, soit cinq jours avant l'insurrection, Himmler avait mis à la tête des troupes de la place le Generalleutnant Rainer Stahel. Le S.S. Brigadeführer Paul Geibel, S.S. und Polizeiführer pour Varsovie, avait reçu également des bataillons de police en renfort. Des fortifications avaient été hâtivement levées.
Mais de telles mesures relevaient du strict minimum, puisque des troupes transitaient par la ville pour rejoindre le front de Praga. Varsovie était le noeud de communications de la 9. Armee du General der Panzertruppen Nikolaus Von Vormann.
Le 1er août, l'insurrection prit les Allemands au dépourvu. Stahel communiqua immédiatement à Hans Frank, gouverneur général de Pologne en poste à Cracovie, qu'une insurrection venait d'éclater. Le S.S. und Polizeiführer pour le Gouvernement Général, Wilhelm Koppe, tenta de joindre Geibel par téléphone, mais ce dernier, réfugié au sous-sol, ne put que lui révéler que ses hommes étaient attaqués. Koppe décida d'acheminer plusieurs unités sur la capitale polonaise.
Le Quartier-Général de Hitler, à Rastenburg en Prusse orientale, accueillit la nouvelle avec inquiétude.
Hitler donna d'abord l'ordre d'évacuer la ville pour la raser avec l'aviation et l'artillerie lourde, mais la chose se révéla impossible, et l'inaction de Staline lui donna par la suite une meilleure idée... Quant à Himmler, ses premières mesures furent de faire fusiller, au camp de Sachsenhausen, le général polonais Rowecki (principal artisan de l'armée secrète polonaise) le 3 août 1944, avant de réunir une force de frappe patronnée par le S.S. Gruppenführer Heinz Reinefarth, laquelle comprenait les sanguinaires troupes de choc des tristement célèbres Dirlewanger et Kaminski. L'officier de liaison de Himmler auprès de Hitler, Hermann Fegelein, put dire à leur sujet qu'ils étaient de véritables "Apaches" - voir George Bruce, op. cit., p. 158-160.
Fegelein savait de quoi il parlait. A la tête de la S.S. Kavalleriebrigade, il avait massacré de nombreux Juifs en Russie au cours de l'été 1941 : les Juifs de sexe masculin avaient été exécutés par balles et les femmes poussées dans les marais - entreprise de mise à mort industrielle qui révéla rapidement ses limites. Les cavaliers S.S. avaient déjà assassiné de nombreux Juifs polonais en septembre 1939... (voir Paul J. Wilson, Himmler's Cavalry. The Equestrians SS, 1930-1945, Schiffer Publishing, 2000, p. 145-168).
[
www.39-45.org]
message du 3/8 à 1h13