La Pologne Online

Beskidiens en ligne


Le Forum de Beskid a migré à l'adresse :

https://beskid.com/phorum/



Venez nous rejoindre en cliquant sur le lien en haut.

Attention, il faudra refaire une inscription Zapraszam


barre



Les Forums de Pologne


Histoire de la Pologne :  Forums Franco Polonais The fastest message board... ever.
Des Polanes aux Polonais 
La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 18 décembre, 2015 22:38

L'histoire méconnue de la défense de 1939

Malgré le fait que les événements concernant la Seconde Guerre mondiale éveillent un énorme intérêt tant chez les scientifiques que dans l'ensemble de la société, la question se pose toujours des questions auxquelles on prête peu d'attention.Par exemple l'héroïque défense de la forteresse de Brest par les troupes de l'armée polonaise en 1939. Aujourd'hui, peu de gens savent que l'éminent commandant allemand des troupes blindées Heinz Guderian a été forcé à deux reprises de donner l'assaut à la citadelle sur le Bug, la première fois en 1939. Les manuels d'histoire décrivent en quelques phrases le déroulement des opérations de septembre à Brest. Les scientifiques ne mentionnent pas non plus et le fait qu'une grande partie des défenseurs de la forteresse de Brest furent des Biélorusses natifs des provinces orientales polonaises.

Les préparatifs de défense

Au tournant des années 1920-30, Brześć était considéré dans les cercles militaires comme «le capital stratégique polonais". Il n'y avait rien d'étonnant à cela, Brest étant le point reliant les zones nord et sud qui très probablement pourraient devenir le théâtre oriental de la guerre. Les cercles dirigeants polonais considéraient que la principale venait de l'Est. Toutefois, selon le plan «Z», adopté par l'état-major général polonais peu avant la Seconde Guerre mondiale, la forteresse de BBrześć était son seul point de logistique. A l'Est, les Polonais avaient espéré moderniser les fortifications de Baranowicze, devenant avec la forteresse de Brest d'énormes casernes.

Brześć nad Bugiem fut le centre de commandement du District n° IX, dirigé par le futur héros de la campagne de septembre, le général de brigade Franciszek Kleeberg. Au début de la seconde guerre mondiale le siège du District reçut l'ordre d'assurer le processus de mobilisation et préparation pour l'armée de réserve.

Avant la guerre, y était déployées la 9° , 20° et 30° Divisions d'Infanterie. La 9e d'infanterie se composait des :

22° régiment de Siedlce,
34° régiment d'infanterie de Biała Podlaska,
35° régiment d'Infanterie de Brest sur le Bug
9° régiment d'artillerie légère de Biała Podlaska.

La 20e Division comprenait :
88° régiment de Baranowicz,
79° régiment d'infanterie de Słonim,
35° régiment de fusiliers d'Infanterie de Słonim
20° régiment d'artillerie légère de Prużan

La 30e Division comprenait :
82° régiment de Sibérie, Tadeusz Kościuszko de Brest
83° régiment de Polesie Romuald Traugutt de Kobryń
84° régiment de fusiliers d'Infanterie de Pińsk
30° régiment d'artillerie légère de Polesie de Brest.
En outre, le Corps du District était renforcé par la 9° Brigade de Cavalerie. Toutefois, de ces unités et formations furent transférées à l'Ouest de la Pologne avant même le début du conflit.

Dès le premier jour des hostilités les bombes tombèrent sur la forteresse et la ville.
La Luftwaffe bombarda la gare de triage, les ponts sur le Bug et son affluent, le Muchawiec ; une partie des fortifications fut également détruite.
Le septième jour de la guerre, arriva le Maréchal Edward Rydz-Śmigły et son Etat-major. Dans la nuit du 11 au 12 septembre ils quittèrent Brześć pour Włodzimierz Wołyński.

La forteresse de Brześć nad Bugiem fut exclue de la liste des centres logistiques et devint un théâtre d'opérations de guerre. Le Commandement du District numéro IX reçut une directive lui enjoignant de créer une ligne de défense Brest-Pinsk.

Kleeberg procéda immédiatement à l'organisation des défenses en rassemblant toutes les forces disponibles.Fut ainsi créée le groupe opérationnel « Polésie », sous commandement du brigadier-général Konstanty Plisowski.

http://www.39-45.org/files3945c/10953_BrestPinsk2.jpghttp://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e4/Plisowski.jpg

Jusqu'au 12 septembre, la forteresse de Brest sur le Bug hébergeait principalement des unités d'infanterie, de garde-frontières, ainsi qu'un grand nombre de réservistes, issus surtout des provinces orientales de la deuxième République de Pologne (principalement habitée par les Biélorusses et Ukrainiens), attendant l'ordre de combattre sur le front. Au total, de 2 000 à 4 000 soldats et officiers.

Un résident de Kobryn, ancien caporal du génie de l'armée polonaise G. Ignatowicz décrit ainsi le début de la seconde guerre mondiale, décrit comme suit: «Pour moi, la guerre a commencé environ à 02:00 le 1er septembre 1939. Mon unité se tenait sur la frontière avec la Prusse-orientale, près de la ville de Koronowo. L'Allemagne a commencé les hostilités par des des tirs violents et harcela notre position par des attaques aériennes.
En abattant des arbres, nous sommes parvenus à bloquer les routes, à faire sauter un barrage pour inonder la zone. Au moins, nous avons été en mesure d'arrêter les incursions allemandes. Cependant, quoi qu'il en soit, les forces étaient inégales. Nous nous sommes retirés en résistant. J'ai rapidement rejoint restes des unités polonaises disloquées. Le cinquième jour, nous nous sommes retrouvés près de Varsovie. La ville brûlait, couverte de fumée, mais ses défenseurs se sont battus.
Le 7 septembre 1939, nous avons commencé à retraiter en direction de Brest, à grand peine vers Siedlce, encore libre. Le dimanche, épuisés, nous sommes arrivés à la forteresse de Brest. Il s'est avéré qu'avant notre arrivée à la forteresse, la garnison était partie en direction de Pinsk. Dans un calme relatif, nous y avons séjourné jusqu'au 13 septembre, sous la menace de l'aviation ennemie. On réunit les unités éparses en trois bataillons. Ils étaient composés de 30 pour cent de Polésiens, Biélorusses et Ukrainiens. La proximité de leurs maisons et familles les galvanisait... "

Le fait que la plus grande partie de la garnison de la forteresse de Brest en septembre 1939 étaient des Biélorusses et Ukrainiens, est attesté par l'historien polonais J. Tyma.
Il souligne que l'annonce de la mobilisation générale a amené des réservistes de la population locale à se présenter à la forteresse de Brest.
Le chercheur souligne que, dans chacun des régiments d'infanterie de réserve créés dans la forteresse fut constitué jeunes soldats, recrutés au printemps de 1939. Au début de septembre, ces troupes étaient bien entraînées. La mobilisation générale a conduit à un afflux massif de réservistes locaux.

La plupart des documents de l'armée polonaise d'avant-guerre soulignent que les Biélorusses étaient de bons soldats. Par exemple, le 13 Janvier 1930, le commandant de la 20° Division d'infanterie de Baranowicze, le général de brigade polonais, Olgierd Pozerski dans son rapport au commandant du Corps de la circonscription no IX, en particulier, a souligné que "les Biélorusses sont habituellement enrôlés dans l'armée à contrecœur, mais ensuite se révèlent être d'excellents soldats. Après leur service militaire, ils devinrent de bons citoyens respectueux des lois.

A suivre ...

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 18 décembre, 2015 22:43

Photo du général Kleeberg : http://www.polskieradio.pl/ee21fd60-76ac-4288-a35c-897694cb42cd.file?format=172x250

Les effectifs de la défense

Le 13 Septembre 1939, le général Kleeberg donne ses ordres au Groupe opérationnel "Polésie" placé sous son commandement. Il lui est assigné la tâche de défendre Brześć sur la ligne extérieure de forts. En cas de perte de la première ligne, la garnison de la forteresse avait l'ordre de faire sauter tous les ponts et de se replier sur les positions défensives de la citadelle.
http://twierdza.org/images/stories/twierdza/projekt/Brest-1740.jpg
Plans de la forteresse de Brześć

Ainsi, le 14 sept 1939, la composition de la garnison était la suivante :

Une compagnie du 33° Régiment d'Infanterie de marche de Łomża (incomplète) sous le commandement du capitaine de réserve Józef Szczupak,
Bataillon du 34° Régiment d'Infanterie de marche de Biała Podlaska sous le commandement du capitaine Tadeusz Radziszewski;
Bataillon du 35° Régiment d'Infanterie de marche de Brześć sous le commandement du capitaine Zdzislaw Baczyński
Bataillon du 82° Régiment d'Infanterie de marche sous le commandement du capitaine Wacław Radziszewski,
49° Bataillon d'artillerie légère sous le commandement du Major Stanislaw Komornicki.
3° Batterie du 9° Escadron d'artillerie de défense antiaérienne de Trauguttów,
56° Bataillon de Sapeurs
112° et 113° escadron de chars légers (chars Renault FT-17 et engins légers de reconnaissance (chenillette TKS).
Bataillon mécanisée de Brest sous le commandement du Major Wladyslaw Jaskolski.
Compagnie de Transmissions sous le commandement du lieutenant de réserve Lucjan Sliwinski.
81° et 82° Bataillons de sécurité.

Les défenseurs de la forteresse disposaient de :

12 à 16 vieux chars "Renault",
18 canons antiaériens légers,
8 ensembles antiaériens,
16 mitrailleuses.

La garnison de Brześć avait une dotation de :

2,5 millions cartouches pour armes légères,
7 632 grenades à main,
1 920 obus antichars de calibre 37 mm,
400 munitions antiaériennes,
16 200 obus de 75 mm, 4 800 obus de 100 mm,
3 034 obus de 105 mm et pour finir
574 obus de 155 mm.

Un peu plus tard, la défense de la forteresse reçut le renfort de deux trains blindés -. "Śmiały" et "Bartosz Głowacki" arrivés à Brześć après avoir reçu l'ordre de quitter l’Armée blindée "Łódź” En conséquence, les forces étaient insuffisantes pour organiser la défense de l'ensemble du périmètre de la forteresse, mais seulement celle de la citadelle La défense de la porte nord fut confiée au bataillon de marche du 33°régiment d'infanterie, épaulé par le Bataillon de sécurité. La partie occidentale de la Porte de Terespol fut défendue par le Bataillon du 34° régiment d'infanterie avec sa ceinture de protection du sud. La défense de l'hôpital fut prise par le le 35° Régiment. Le Bataillon de marche du 82° fut posté dans la partie orientale
Le principal de l'artillerie fut concentré dans la partie nord de la ligne de défense.
Des tanks "Renault" ont été enterrés et transformés en positions d'artillerie mobile.
D'autres chars servirent à barricader les portes.

A suivre ...
Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Message de Alcide NITRYK » Aujourd’hui, 08:54

Agrandir l'image (dimensions: 1200 x 992)Image
Plans de la forteresse de Brześć
Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Message de Alcide NITRYK » Hier, 19:25

Tomcat a écrit:
Merci, très intéressant :-)
j'attend la suite avec plaisir...

La moitié reste à traduire.
Photo du général

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 18 décembre, 2015 23:09

Super

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 21 décembre, 2015 19:27

L'attaque

L'attaque fut menée par le XIX° Corps de l'Armée du général H. Guderian. Son but était de capturer la ville et la forteresse de Brześć et de poursuivre l'offensive vers Kowel. Ces actions auraient conduit à un encerclement complet de l'armée polonaise le long du Bug entre Brześć et Chelm. Dans la soirée du 13 septembre, se dirigeant de Widomla vers Brześć, quatre chars allemands se rapprochèrent sans rencontrer d'opposition. Guderian réalisa alors que les Polonais n'avaient pas organisé la ligne extérieure de défense des fortins.

Le 14 septembre les troupes allemandes envahirent Brest, entrant dans la zone des forts et commencèrent à se déplacer rapidement dans la ville.
http://www.39-45.org/files3945c/3_glowacki2.jpg
[derela.republika.pl]

et celui-ci est le "Smialy"

http://www.39-45.org/files3945c/3_cav_pol_12.jpg
[www.armchairgeneral.com]

Patrouillant les zones de Brześć- Wysokie et Brześć - Zabianka, les trains blindés polonais ont été contraints de quitter la région.

Sur le chemin de la citadelle l'unité camouflée du capitaine Tadeusz Janiszewski prépara une embuscade. Lorsque les chars allemands furent à 80 mètres de leur position, les Polonais ouvrirent le feu.

Voici comment l'un des soldats de la 10e Armée blindée allemande décrivit ce combat :

"Nous sommes partis vers Brest. Le capitaine était très excité et déclara le matin à ses sapeurs qu'il voulait prendre la forteresse. À son avis, une action décisive peut briser l'ennemi, même numériquement supérieur. Les sapeurs adoptèrent ce plan avec beaucoup d'enthousiasme.

Ces sapeurs étaient experts dans le maniement d'explosifs et familiarisés avec toutes sortes d'astuces techniques. Ils s'accrochèrent des sacs remplis de grenades à main et s'assirent par deux sur les chars. Ces soldats méritent le respect, car ils désiraient entrer parmi vainqueurs dans Brest. Enfin, ils se sont retrouvés devant l'ennemi. Il était difficile de cerner la citadelle car elle était masquée à la vue par des arbres. Finalement nous avons trouvé la route principale. Il y avait un inconvénient, la citadelle se dressait, droite comme une bougie. On pouvait la voir de loin. Les canons polonais tonnèrent et un projectile frappa le chef de char dans sa tourelle. La détonation provoqua une pluie d'éclats sur deux sapeurs qui tombèrent au sol, morts.
La deuxième salve polonaise, très bien ajustée ricocha sur la tourelle du second char, tuant 2 sapeurs qui explosèrent avec leurs grenades.
Les Polonais tiraient en trajectoire basse, sous les arbres.

Un capitaine et un feldwebel sortirent de leur char en courant et cherchèrent au moyen de leurs jumelles à déterminer les positions polonaises. Autour d'eux commencèrent à éclater des obus. Les Polonais tiraient avec précision sur tout ce qui bougeait.
Un motocycliste qui n'avait pas été prévenu fut fauché par l'obus suivant.
Il fallait trouver un autre angle d'attaque pour l'offensive"

La bataille autour de la Porte de Kobryń (Est) était menée par un peloton de mitrailleurs menés par un caporal de l'armée polonaise, d'origine biélorusse, M. Siemieniuk :

"Pour la première fois les Allemands attaquèrent de nuit. De la ville surgissaient des chars et de l'infanterie qui nous refoulèrent vers les fortins extérieurs, mais ils ne purent mas progresser plus loin. Dans la matinée, l'artillerie commença à nous pilonner.. Ce fut un véritable cauchemar. Les tirs ratissèrent la citadelle.

Ensuite, les Allemands repartirent à nouveau à l'attaque. Nos mitrailleuses bien positionnées hachèrent l'infanterie allemande.d'un feu nourri. Beaucoup de gens périrent sous les obus explosant dans la forteresse. Les garçons ont combattu bravement. La nuit, nous avons amené les corps des morts au fleuve, vers Terespol. Le pont de Terespol fut défendu jusqu'au dernier moment ".

Les Allemands lancèrent une attaque majeure le 15 Septembre. 20 soldats de la Division d'infanterie de la Wehrmacht réussirent à pénétrer par la Porte de Brest. Les défenseurs de la forteresse utilisèrent fusils et canons antiaériens en tir tendu tenter d'arrêter les nazis qui avançaient. La citadelle brûlait, les communications était coupées. Le nombre de morts et de blessés augmentait de minute en minute , mais ces courageux soldats ont tenu.

Le 16 septembre les bombardiers allemands « Stuka » apparurent dans le ciel.Le bombardement fut terrifiant.

Récit de Siemieniuk : " Il nous restait cinq canons d'artillerie. Les caves et les tours étaient remplies de blessés.
Aux environs 10h00, fut lancée une nouvelle attaque. Deux bataillons allemands, soutenus par des chars attaquèrent les fortifications de la porte de Brześć . Une partie des barricades furent perdues et les tentatives désespérées de les reprendre échouèrent."
Le sapeur allemand Neumann du 43° bataillon fut l'un des premiers qui réussirent à se rapprocher des positions polonaises pendant l'attaque. Voici ce qu'il écrivit dans ses mémoires : « La prise de la citadelle médiévale fortifiée à Brześć , c'est une affaire de sapeurs. Nous nous jetâmes dans le fossé. Le feu des mitrailleuses était nourri.

Nous devions sortir du fossé. On amena un ponton gonflable que fut jeté à l'eau et nous parvinrent sur l'autre rive .Nous sommes accueillis par une grêle de balles. Des fortins tombent des grenades à main qui projettent des éclats dans l'eau, mais trois d'entre nous parviennent au pied du fortin. A mi-hauteur, nous nous heurtons à des enroulements de fils barbelés qu'il faut détruire. A coups de grenades à main ? Je me hisse vers le haut, pour voir.Une douleur brûlante me perce la poitrine et me cloue à terre.
Je creuse le sol avec mes ongles en serrant les dents, sans pouvoir me relever. Un filet tiède coule vers le bas de mon corps. Un de mes compagnons m'attire et m'applique un pansement sur la plaie, qui devient pourpre. Mais il faut trouver un autre refuge en raison de la grêle de balles tirées par les soldats polonais qui nous ont repérés.
Je saisis mon fusil. À ce moment, une salve me touche au bras et mon arme me tombe des mains."

A suivre ...

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2016 20:26

Suite etfin :

Je saisis mon fusil. À ce moment, une salve me touche au bras et mon arme me tombe de la main, certainement paralysée par section d'un nerf. Je gis sans arme, en ramenant mon bras gauche avec mon pied qui heurte des débris de briques.

Un sapeur, ignorant la fusillade saute sur le ponton et nage vers moi de toutes ses forces, "accueilli" par des rafales.

« Ils sont partis" me crie-t-il en me tirant par la jambe sur le ponton criblé de balles. Il laisse échapper l'air par ces trous. Dieu sait comment nous avons réussi à surnager. Presque tout l'air s'est échappé et les Polonais tiraient aussi fort qu'ils pouvaient. J'appris à l'hôpital que mon sauveur avait été tué. »

Au cours des combats du 14 au 16 septembre, les défenseurs de la forteresse de Brześć durent repousser 7 attaques allemandes. Dans ces batailles périrent jusqu'à 40 % de la garnison. Le 16 septembre, vers 18h00, le général Plisowski donna à ses soldats l'ordre de quitter les fortifications en direction de Terespol. Lors du retrait des troupes polonaises, Siemieniuk mentionne ceci : "Le général Plisowski a été blessé, ainsi que son adjoint le Colonel Horak."
Dans la nuit, à la lumière de la forteresse incendiée, ses défenseurs ayant réussi à survivre atteignirent la rive Ouest seulement, le pont sur le Bug n’ayant pas encore été pris par les Allemands. Ces derniers n’ayant pas remarqué pas notre départ, ils continuèrent à bombarder la forteresse toute la nuit du 16 au 17 septembre, des obus de gros calibre, secouant la terre et brisant les vitres des fenêtres".

A 8h30 le 17 septembre 1939, après une préparation d'artillerie, les Allemands lancent une nouvelle attaque contre la citadelle. Les soldats polonais blessés, ainsi que le personnel de l'hôpital furent faits prisonniers.
Mais tous ne se rendirent pas.
Fin provisoire :

Le commandant du Bataillon de marche du 82° Régiment, Wacław Radziszewski, ainsi que ses soldats décidèrent de défendre jusqu'au bout la citadelle.
Ce bataillon se composait principalement de réservistes biélorusses et aucun d'eux ne voulut abandonner leur commandant et quitter la citadelle. Le dernier défenseur de Breść, futur dirigeant de la 5e Division d'infanterie en Italie, le lieutenant-colonel Wladyslaw Chudy, écrivit après la guerre : «Blessé pendant les combats avec les Allemands, je fus hospitalisé à Brześć et remis par les Allemands aux Soviétiques le 22 septembre. Quelques jours plus tard, à proximité du bâtiment de l'hôpital, les soldats de l’Armée Rouge commencèrent à creuser une fosse profonde d’une longueur de 30 m.

Nous ignorions quel était leur but. Toutefois, après quelque temps, furent transportés à l’hôpital des morts et des blessés soviétiques.
En fait, cette grande excavation fut une fosse commune pour les soldats et officiers de l’Armée Rouge.
Les infirmières nous dirent qu'ils sont morts dans les combats contre les troupes polonaises dans les environs de Brześć. À ce stade, nous savons qu’en fait, ils ont été tués dans des combats avec des unités polonaises retranchées dans la forteresse."

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2016 20:28

Je saisis mon fusil. À ce moment, une salve me touche au bras et mon arme me tombe de la main, certainement paralysée par section d'un nerf. Je gis sans arme, en ramenant mon bras gauche avec mon pied qui heurte des débris de briques.

Un sapeur, ignorant la fusillade saute sur le ponton et nage vers moi de toutes ses forces, "accueilli" par des rafales.

« Ils sont partis" me crie-t-il en me tirant par la jambe sur le ponton criblé de balles. Il laisse échapper l'air par ces trous. Dieu sait comment nous avons réussi à surnager. Presque tout l'air s'est échappé et les Polonais tiraient aussi fort qu'ils pouvaient. J'appris à l'hôpital que mon sauveur avait été tué. »

Au cours des combats du 14 au 16 septembre, les défenseurs de la forteresse de Brześć durent repousser 7 attaques allemandes. Dans ces batailles périrent jusqu'à 40 % de la garnison. Le 16 septembre, vers 18h00, le général Plisowski donna à ses soldats l'ordre de quitter les fortifications en direction de Terespol. Lors du retrait des troupes polonaises, Siemieniuk mentionne ceci : "Le général Plisowski a été blessé, ainsi que son adjoint le Colonel Horak."
Dans la nuit, à la lumière de la forteresse incendiée, ses défenseurs ayant réussi à survivre atteignirent la rive Ouest seulement, le pont sur le Bug n’ayant pas encore été pris par les Allemands. Ces derniers n’ayant pas remarqué pas notre départ, ils continuèrent à bombarder la forteresse toute la nuit du 16 au 17 septembre, des obus de gros calibre, secouant la terre et brisant les vitres des fenêtres".

A 8h30 le 17 septembre 1939, après une préparation d'artillerie, les Allemands lancent une nouvelle attaque contre la citadelle. Les soldats polonais blessés, ainsi que le personnel de l'hôpital furent faits prisonniers.
Mais tous ne se rendirent pas.

Suite etfin :

Je saisis mon fusil. À ce moment, une salve me touche au bras et mon arme me tombe de la main, certainement paralysée par section d'un nerf. Je gis sans arme, en ramenant mon bras gauche avec mon pied qui heurte des débris de briques.

Un sapeur, ignorant la fusillade saute sur le ponton et nage vers moi de toutes ses forces, "accueilli" par des rafales.

« Ils sont partis" me crie-t-il en me tirant par la jambe sur le ponton criblé de balles. Il laisse échapper l'air par ces trous. Dieu sait comment nous avons réussi à surnager. Presque tout l'air s'est échappé et les Polonais tiraient aussi fort qu'ils pouvaient. J'appris à l'hôpital que mon sauveur avait été tué. »

Au cours des combats du 14 au 16 septembre, les défenseurs de la forteresse de Brześć durent repousser 7 attaques allemandes. Dans ces batailles périrent jusqu'à 40 % de la garnison. Le 16 septembre, vers 18h00, le général Plisowski donna à ses soldats l'ordre de quitter les fortifications en direction de Terespol. Lors du retrait des troupes polonaises, Siemieniuk mentionne ceci : "Le général Plisowski a été blessé, ainsi que son adjoint le Colonel Horak."
Dans la nuit, à la lumière de la forteresse incendiée, ses défenseurs ayant réussi à survivre atteignirent la rive Ouest seulement, le pont sur le Bug n’ayant pas encore été pris par les Allemands. Ces derniers n’ayant pas remarqué pas notre départ, ils continuèrent à bombarder la forteresse toute la nuit du 16 au 17 septembre, des obus de gros calibre, secouant la terre et brisant les vitres des fenêtres".

A 8h30 le 17 septembre 1939, après une préparation d'artillerie, les Allemands lancent une nouvelle attaque contre la citadelle. Les soldats polonais blessés, ainsi que le personnel de l'hôpital furent faits prisonniers.
Mais tous ne se rendirent pas.
Fin provisoire :

Le commandant du Bataillon de marche du 82° Régiment, Wacław Radziszewski, ainsi que ses soldats décidèrent de défendre jusqu'au bout la citadelle.
Ce bataillon se composait principalement de réservistes biélorusses et aucun d'eux ne voulut abandonner leur commandant et quitter la citadelle. Le dernier défenseur de Breść, futur dirigeant de la 5e Division d'infanterie en Italie, le lieutenant-colonel Wladyslaw Chudy, écrivit après la guerre : «Blessé pendant les combats avec les Allemands, je fus hospitalisé à Brześć et remis par les Allemands aux Soviétiques le 22 septembre. Quelques jours plus tard, à proximité du bâtiment de l'hôpital, les soldats de l’Armée Rouge commencèrent à creuser une fosse profonde d’une longueur de 30 m.

Nous ignorions quel était leur but. Toutefois, après quelque temps, furent transportés à l’hôpital des morts et des blessés soviétiques.
En fait, cette grande excavation fut une fosse commune pour les soldats et officiers de l’Armée Rouge.
Les infirmières nous dirent qu'ils sont morts dans les combats contre les troupes polonaises dans les environs de Brześć. À ce stade, nous savons qu’en fait, ils ont été tués dans des combats avec des unités polonaises retranchées dans la forteresse."

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2016 21:30

Super

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Michel Zerkowski (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2016 21:55

Merci !

Michel Z

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: SL 31 (IP Loggée)
Date: 05 janvier, 2016 00:00

Plus haut, Zefir dit: Le dernier défenseur de Breść, futur dirigeant de la 5e Division d'infanterie en Italie, le lieutenant-colonel Wladyslaw Chudy,

En 1946 nous occupions Bologna en Italie. Je servais dans cette division ( 5ta KDP, Kresowa Dywizja Piechoty, au 5ème bataillon de mitrailleuses lourdes, 5ty baon CKM).
Tous les matins, un sous-officier lisait l'ordre du jour, et à la fin, rituellement c'était: podpisal Chudy Wladyslaw, major. C'était le commandant de notre bataillon et il était Major, pas encore pulkownik ; ça me rajeunit.

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: SL 31 (IP Loggée)
Date: 05 janvier, 2016 13:08

J'en rajouterai une louche: il a été mon élève, comme tous les officiers du bataillon. Comment est-ce possible ? Devinez.

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 05 janvier, 2016 14:05

bonjour zygmunt.

vous leur donniez des cours de français?

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: SL 31 (IP Loggée)
Date: 05 janvier, 2016 22:14

Pas exactement, mais presque; nous faisions partie de la VIIIème Armée Britannique et devions rentrer au Royaume-Uni pour démobilisation. Pour préparer notre séjour chez le Roi ( Georges VI), le Major a demandé que je donne des cours d'Anglais à tous les officiers.
J'avais terminé mes études secondaires au Lycée Polonais, avec Français en première langue étrangère et Anglais en seconde. Je ne compte pas le Latin.
Il le savait, d'où sa démarche .

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2016 23:50

SL 31 a écrit:
-------------------------------------------------------
> Pas exactement, mais presque; nous faisions partie
> de la VIIIème Armée Britannique et devions
> rentrer au Royaume-Uni pour démobilisation. Pour
> préparer notre séjour chez le Roi ( Georges VI),
> le Major a demandé que je donne des cours
> d'Anglais à tous les officiers.
> J'avais terminé mes études secondaires au Lycée
> Polonais, avec Français en première langue
> étrangère et Anglais en seconde. Je ne compte
> pas le Latin.
> Il le savait, d'où sa démarche .
J'espère qu'en souvenir de notre fréquentation commune du Lycée rue Lamandé, vous pardonnerez cette erreur de grade.
Peut-être avez-vous côtoyé un de mes oncle qui devait être dans l'Armée Alexander.
Il ne nommait àl'époque Czesław CIEŚLAK

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: SL 31 (IP Loggée)
Date: 07 janvier, 2016 00:19

Le CIEŚLAK que j'ai connu c'était Edmund nous étions dans la même classe et avons passé le bac ensemble la même année.
Je n'en ai pas connu dans l'armée. Nous étions trop nombreux, disséminés sur la côte Adriatique du sud au nord.
Entre parenthèses, je n'ai pas été à Lamandé mais à Villard. Mon épouse y a été.
Nous avons peut-être eu des mêmes profs , ex Mul .

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 07 janvier, 2016 07:46

Je me rappellebien de Józef Mul.
Vous vous rappelez du prof de latin ?

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 07 janvier, 2016 12:00

Un grand homme.

http://image-image.copainsdavant.com/image/750/1003285004/56300897.jpg

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: SL 31 (IP Loggée)
Date: 07 janvier, 2016 21:45

Je ne l'ai pas connu, il n'a pas été à Villard .
Jusqu'en 1944 j'ai eu J. Harwas qui a été fusillé, et Gerhardt le prof de chimie aussi. Si je ne me trompe, c'est Wiera Anisimow et d'autres qui ont pris la suite pour le latin.
Un jour, pour détendre l'atmosphère, lui qui était philosophe , nous demanda:
- -Co różni Bramina od Stoika ?
- ????
- Bramin urządza się pod bramą, a Stoik na stojąco .

Re: La forteresse de Brześć nad Bugiem
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 09 janvier, 2016 23:03

Il était d'ascendance noble, avec une chevalière en rapport et il se chuchotait qu'il avait un comportement héroïque pendant la guerre.
Sans plus.
Grâce à Internet, on arrive parfois, par hasard, à connaître le fin mot.

On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
[chezalcide.wordpress.com]



Désolé, vous n'avez pas d'autorisation poste/réponse dans ce forum.