L'histoire méconnue de la défense de 1939
Malgré le fait que les événements concernant la Seconde Guerre mondiale éveillent un énorme intérêt tant chez les scientifiques que dans l'ensemble de la société, la question se pose toujours des questions auxquelles on prête peu d'attention.Par exemple l'héroïque défense de la forteresse de Brest par les troupes de l'armée polonaise en 1939. Aujourd'hui, peu de gens savent que l'éminent commandant allemand des troupes blindées Heinz Guderian a été forcé à deux reprises de donner l'assaut à la citadelle sur le Bug, la première fois en 1939. Les manuels d'histoire décrivent en quelques phrases le déroulement des opérations de septembre à Brest. Les scientifiques ne mentionnent pas non plus et le fait qu'une grande partie des défenseurs de la forteresse de Brest furent des Biélorusses natifs des provinces orientales polonaises.
Les préparatifs de défense
Au tournant des années 1920-30, Brześć était considéré dans les cercles militaires comme «le capital stratégique polonais". Il n'y avait rien d'étonnant à cela, Brest étant le point reliant les zones nord et sud qui très probablement pourraient devenir le théâtre oriental de la guerre. Les cercles dirigeants polonais considéraient que la principale venait de l'Est. Toutefois, selon le plan «Z», adopté par l'état-major général polonais peu avant la Seconde Guerre mondiale, la forteresse de BBrześć était son seul point de logistique. A l'Est, les Polonais avaient espéré moderniser les fortifications de Baranowicze, devenant avec la forteresse de Brest d'énormes casernes.
Brześć nad Bugiem fut le centre de commandement du District n° IX, dirigé par le futur héros de la campagne de septembre, le général de brigade Franciszek Kleeberg. Au début de la seconde guerre mondiale le siège du District reçut l'ordre d'assurer le processus de mobilisation et préparation pour l'armée de réserve.
Avant la guerre, y était déployées la 9° , 20° et 30° Divisions d'Infanterie. La 9e d'infanterie se composait des :
22° régiment de Siedlce,
34° régiment d'infanterie de Biała Podlaska,
35° régiment d'Infanterie de Brest sur le Bug
9° régiment d'artillerie légère de Biała Podlaska.
La 20e Division comprenait :
88° régiment de Baranowicz,
79° régiment d'infanterie de Słonim,
35° régiment de fusiliers d'Infanterie de Słonim
20° régiment d'artillerie légère de Prużan
La 30e Division comprenait :
82° régiment de Sibérie, Tadeusz Kościuszko de Brest
83° régiment de Polesie Romuald Traugutt de Kobryń
84° régiment de fusiliers d'Infanterie de Pińsk
30° régiment d'artillerie légère de Polesie de Brest.
En outre, le Corps du District était renforcé par la 9° Brigade de Cavalerie. Toutefois, de ces unités et formations furent transférées à l'Ouest de la Pologne avant même le début du conflit.
Dès le premier jour des hostilités les bombes tombèrent sur la forteresse et la ville.
La Luftwaffe bombarda la gare de triage, les ponts sur le Bug et son affluent, le Muchawiec ; une partie des fortifications fut également détruite.
Le septième jour de la guerre, arriva le Maréchal Edward Rydz-Śmigły et son Etat-major. Dans la nuit du 11 au 12 septembre ils quittèrent Brześć pour Włodzimierz Wołyński.
La forteresse de Brześć nad Bugiem fut exclue de la liste des centres logistiques et devint un théâtre d'opérations de guerre. Le Commandement du District numéro IX reçut une directive lui enjoignant de créer une ligne de défense Brest-Pinsk.
Kleeberg procéda immédiatement à l'organisation des défenses en rassemblant toutes les forces disponibles.Fut ainsi créée le groupe opérationnel « Polésie », sous commandement du brigadier-général Konstanty Plisowski.
Jusqu'au 12 septembre, la forteresse de Brest sur le Bug hébergeait principalement des unités d'infanterie, de garde-frontières, ainsi qu'un grand nombre de réservistes, issus surtout des provinces orientales de la deuxième République de Pologne (principalement habitée par les Biélorusses et Ukrainiens), attendant l'ordre de combattre sur le front. Au total, de 2 000 à 4 000 soldats et officiers.
Un résident de Kobryn, ancien caporal du génie de l'armée polonaise G. Ignatowicz décrit ainsi le début de la seconde guerre mondiale, décrit comme suit: «Pour moi, la guerre a commencé environ à 02:00 le 1er septembre 1939. Mon unité se tenait sur la frontière avec la Prusse-orientale, près de la ville de Koronowo. L'Allemagne a commencé les hostilités par des des tirs violents et harcela notre position par des attaques aériennes.
En abattant des arbres, nous sommes parvenus à bloquer les routes, à faire sauter un barrage pour inonder la zone. Au moins, nous avons été en mesure d'arrêter les incursions allemandes. Cependant, quoi qu'il en soit, les forces étaient inégales. Nous nous sommes retirés en résistant. J'ai rapidement rejoint restes des unités polonaises disloquées. Le cinquième jour, nous nous sommes retrouvés près de Varsovie. La ville brûlait, couverte de fumée, mais ses défenseurs se sont battus.
Le 7 septembre 1939, nous avons commencé à retraiter en direction de Brest, à grand peine vers Siedlce, encore libre. Le dimanche, épuisés, nous sommes arrivés à la forteresse de Brest. Il s'est avéré qu'avant notre arrivée à la forteresse, la garnison était partie en direction de Pinsk. Dans un calme relatif, nous y avons séjourné jusqu'au 13 septembre, sous la menace de l'aviation ennemie. On réunit les unités éparses en trois bataillons. Ils étaient composés de 30 pour cent de Polésiens, Biélorusses et Ukrainiens. La proximité de leurs maisons et familles les galvanisait... "
Le fait que la plus grande partie de la garnison de la forteresse de Brest en septembre 1939 étaient des Biélorusses et Ukrainiens, est attesté par l'historien polonais J. Tyma.
Il souligne que l'annonce de la mobilisation générale a amené des réservistes de la population locale à se présenter à la forteresse de Brest.
Le chercheur souligne que, dans chacun des régiments d'infanterie de réserve créés dans la forteresse fut constitué jeunes soldats, recrutés au printemps de 1939. Au début de septembre, ces troupes étaient bien entraînées. La mobilisation générale a conduit à un afflux massif de réservistes locaux.
La plupart des documents de l'armée polonaise d'avant-guerre soulignent que les Biélorusses étaient de bons soldats. Par exemple, le 13 Janvier 1930, le commandant de la 20° Division d'infanterie de Baranowicze, le général de brigade polonais, Olgierd Pozerski dans son rapport au commandant du Corps de la circonscription no IX, en particulier, a souligné que "les Biélorusses sont habituellement enrôlés dans l'armée à contrecœur, mais ensuite se révèlent être d'excellents soldats. Après leur service militaire, ils devinrent de bons citoyens respectueux des lois.
A suivre ...
On rêve comme des anges ; on vit comme des porcs
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