La deuxième insurrection :

Apres la liquidation de la première insurrection, les conspirateurs reprirent leur action avec une énergie redoublée.
En janvier 1920 arrivèrent en Silésie les troupes françaises, italiennes et anglaises contribuant à mettre un frein à la terreur allemande. Le gouvernement de la Silésie passa entre les mains de la "Commission Interalliée". La population polonaise put alors respirer quelque peu, ce ne fut pas pour longtemps. Lorsque la Pologne luttait aux portes de Varsovie contre l'envahisseur bolchévik, les Allemands lancèrent la nouvelle que la capitale était tombée entre les mains des bolchéviques.
Le 17 août 1920, les allemands organisèrent à Katowice une démonstration monstre contre la Pologne, attaquant la population et blessant grièvement une vingtaine de Polonais.
Le 18 août ces attaques se renouvelèrent. Les autorités interalliées proclamèrent l'état de siège , mais leurs troupes évacuèrent la ville et se retranchèrent aux environs de Katowice. Les allemands , ayant les mains libres, vinrent assiéger l'immeuble du Commissariat de Plébiscite Polonais sur lequel ils ouvrirent un feu violent. Repoussés devant ce Commissariat, les assaillants se rendent devant le bâtiment occupé par la Commission Interalliée et y brûlent les drapeaux francais et polonais, ouvrant le feu et tuant ou blessant une vingtaine de polonais. Le médecin Mielecki, bien connu pour son activité patriotique, sortit dans la rue pour porter secours aux victimes. Mais tandis qu'il pansait un allemand blessé, il fut entouré par une bande de "Stosstrupler" qui l'assassinèrent sauvagement et jetérent son cadavre dans la Rawa voisine. Ce meurtre commis sur la personne d'un homme connu pour sa bienfaisance ainsi que les traitements inhumains auxquels la police allemande et les "Heimatstreuer" se livrèrent sur la population polonaise désarmée et privée de protection, poussèrent les chefs du mouvement national à en recourir pour la seconde fois à la force des armes.
L'insurrection éclata dans la nuit du 19 au 20 août 1920. Elle dura deux semaines. Les Hauts-Silésiens remportèrent une importante victoire en se rendant maîtres en huit jours des districts de Katowice, Beuthen, Pszczyna, Tarnowskie Gory, Lubliniec, Zabrze, Rybnik et d'une partie des districts de Gleiwitz, Strelitz et d'Olesno.
La lutte prit fin le 26 août 1920, lorsque la Commission Interalliée eût accepté les revendications présentées par les insurgés : 1) le désarmement immédiat de la "Sicherschutzpolizei" allemande; 2) l'expulsion de la "Sicherschutzpolizei" de Silésie; 3) la création d'une police plébiscitaire composée en proportion égale d'allemands et de polonais silésiens.
La "Sicherschutzpolizei" expulsée et les bandes armées allemandes dispersées; pour la première fois, la population polonaise avait pu vaincre par ses propres moyens son oppresseur germanique. La Silésie devait maintenant s'organiser en vue du plébiscite prévu par la Société des Nations le 20 mars 1921.

Ref : W. Radziulewicz



Message modifié (03-08-2004 à 09h53)

G.P.