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Des Polanes aux Polonais 
Logistique militaire et furmanka
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 17 septembre, 2004 16:00

Le chariot traditionnel polonais dans l?histoire militaire polonaise,

Le train de chariot et le fort de chariot par Richard Brzezinski

Les Polonais du 16ème et du 17ème siècle se préoccupaient peu de leurs lignes de ravitaillement et de communications, comme plus tard d?ailleurs. Ils étaient de plus peu intéressé par un système centralisé de distribution ou de stockage, dans le genre d?un commissariat gérant un ou des dépôts. Dans la partie de l?armée organisée à la polonaise, chaque Towarzysz (Gentilhomme ou Cavalier, noble dans le sens compagnon d?arme), était responsable de l?équipement, munitions, et la nourriture de son Poczet (unité basique de l?armée polonaise composée d?un Towarzysz et de ses suivants, valets et soldats, les Pacholek ; cette unité a pour origine la Lance, unité médiévale), et la plupart de l?approvisionnement était transporté sur les propres chariots du Compagnon. Dans l?Autorament étranger (ou allemand), la situation était différente car des quartiers-maîtres trésoriers supervisaient le train régimental. Le résultat était que l?armée en campagne était encombrée d?énormes convois de bagage et souvent les conducteurs et les serviteurs des camps surpassaient en nombre les soldats combattants.
Quand la vitesse était un facteur vital, des détachements de cavalerie et de Dragons (le dragon est par définition un fantassin que l?on a mis à cheval pour le déplacer), se déplacent en Komunik (sans chariots), une tactique utilisée dans la guerre contre les Tatars et aussi durant la campagne de Vienne.
Sinon l?armée était obligée de se déplacer à la vitesse d?un escargot pour ne pas distancer les chariots du train. Un destin affreux attendait ceux qui avaient perdu leurs chariots ou épuisé leurs réserves. Pendant que le cavalier avait son cheval pour l?aider à transporter ses vivres personnels, le malheureux fantassins lui n?avait rien. Par exemple pendant la campagne de Chocim, la cavalerie allemande Polonaise s?en tira avec des pertes minimales, l?infanterie allemande polonaise perdit 5000 hommes sur 8000 (en dehors des combats).
Ses multiples chariots étaient extrêmement utiles sur les champs de bataille, particulièrement dans les immenses plaines d?Ukraine. Ils étaient utilisés pour construire le Tabor, un fort mobile dont les murs étaient les chariots, ils étaient arrangés en cercles ou en carrés autour de l?armée pour la protéger contre des ennemis plus rapides ou plus puissants. La plupart des chariots n?avaient pas été modifiée pour cet usage et restaient classiques, bien que des parois de bois spéciales puissent être facilement et rapidement ajoutées pour augmenter la protection,, des fossés et des remblais pouvaient être construit dans le cas d?arrêt plus long.
On dit souvent que le Tabor a été inventé en Bohème durant la guerre des Hussites, en fait, il existait depuis bien longtemps dans les steppes russes et fut utilisé très tôt en Pologne. L?utilisation du Tabor fut probablement ramenée en Bohème par Jan Zizka quand il servait comme mercenaire en Pologne au début du 15ème siècle. Les Polonais ainsi que les cosaques Zaporogues en particulier, étaient aussi talentueux que les hussites dans l?utilisation du Tabor.
La formation en carré de l?infanterie dérive directement de cette pratique.
A la bataille de Kamieniec Podolski en 1634, l?armée est composée en majorité d?armée privée de Magnats polonais d?Ukraine, et d?infanterie allemande polonaise. Le flanc de l?armée est protégé des chariots remplie d?infanterie sur une ligne et l?arrière est bloqué par des chariots aligné, le centre du dispositif est un Tabor de 15 lignes de chariots.


Général de Gaulle « Carnet de campagne d?un officier français »,


Extrait
15 juillet 1920
Voilà l?ordre tant attendu, le gouvernement français autorise ses officiers à prêter leur concours direct pour la défense du territoire polonais. Le général Henrys ne se le fait pas dire deux fois. La nuit même il part pour le front et détache un certain nombre d?entre nous auprès de chaque unité importante.
Je fais partie de ces favorisés, j?accompagne le général B (Billotte ?) qui doit donner ses conseils au front sud.
Les automobiles nous emmènent à Chelm par ces routes polonaises qui n?ont jamais été bonnes, mais que 6 ans de guerre ont rendues effroyables. Seules les Podwoda (là se glisse une erreur, en fait Podwoda n?est pas le nom du chariot traditionnel polonais mais il s?agit en fait du nom de la réquisition du chariot et de son propriétaire qui le mène, le nom usuel du chariot est furmanka en forme de V) du pays n?en pas l?air de s?en émouvoir. La Podwoda, c?est la voiture du paysan : une large planche montée sur quatre roues, ni plus ni moins. Sur la planche on attache la charge, le conducteur s?assoit dessus, et le tout tiré par un ou deux petits chevaux admirables de courage, d?endurance et de sobriété, s?en va cahotant par les ornières. Tous les ravitaillements, toutes les évacuations, les transports même des bataillons pour les longues étapes s?exécutent par Podwoda ; On ne s?en passe pas. Une troupe ici, c?est essentiellement une longue file de ces voitures, sur lesquelles et autour desquelles se tiennent les soldats, à la manière des Normands qui nageaient autour de leurs navires.
De ces voitures, on trouve tant que l?on veut dans les villages. Elles servent même, à l?occasion, à l?un ou à l?autre des partis ; mais que ce soit l?un ou l?autre, le paysan propriétaire qui s?est vu réquisitionner sa Podwoda et ses chevaux, les accompagne presque toujours.
Pour lui c?est la seule façon de les garder, et plutôt que d?y renoncer, il préfère les conduire lui-même, courant ainsi sa part de risque, muet, résigné, docile.
?En sortant de Luck?Il a plu depuis deux jours et la route devient effroyable. Plusieurs fois nous dégageons notre auto embourbée. Enfin un trou plus profond que les autres, la voilà décidément inutile. A pied nous gagnons le prochain village, et de la une Podwoda nous permet de gagner Boromel.
?Plus de liaison avec l?arrière, et voici, jetées dans le plus grand désordre, les craintives Podwoda que nous traînons en files immenses. La cavalerie polonaise quitte le terrain la dernière, et je fais route avec elle. Entassés dans un étroit passage, le seul au milieu des marais, nous allons cahin-caha. Les cavaliers arrivent les uns après les autres par paquets et s?installent n?importe ou le long du mur du village. De ravitaillement et par conséquent de dîner il n?en est pas question. Je m?endors pour 2 heures dans un fauteuil boiteux, après qu?un uhlan a fait boire mon cheval dans sa Czapka ?

On voit donc qu?en dehors des voies de communications ferrées et des grandes routes, tout l?approvisionnement sur le reste du réseau dépend de la furmanka, et que du fait de la faible charge utile, un important tonnage nécessite d?innombrables véhicules hippomobiles.
Dans ces déserts d?espaces et de populations que sont les vastes plaines de Biélorussie et d?Ukraine, la logistique repose entièrement sur ce mode de déplacement.
Ce véhicule a donc rythmé la vie et les invasions de cette partie de l?Europe pendant des centaines d?années. La campagne de 1939, avec l?arrivé massive du moteur, la fragilité du cheval contre l?avion et la vitesse de la Blitzkrieg met un terme croit-on définitif à ce mode de déplacement. Cependant avec la déroute allemande à l?Est en 1944, l?armée allemande réintroduit le vétérinaire dans ses divisions avec le retour de la traction animale, la plupart des divisions allemandes du front qui sont statiques faute de véhicule se réapproprient la furmanka quand elles ont cette chance pour se replier vers l?ouest.
La faible motorisation de la campagne sous les régimes socialistes en Europe centrale et orientale, permet à la furmanka de survivre encore 50 ans à la civilisation mondiale du moteur. Elle ne joue plus de rôle militaire désormais, mais on constate que dans de grave crise ou le moteur fait faillite, régulièrement la traction animale ressurgit et dans que dans certaines parties d?Europe ou les routes ne sont pas bitumées, la furmanka apporte encore une solution peu onéreuse de transport de marchandises.

Re: Logistique militaire et furmanka
Posté par: PPZ (IP Loggée)
Date: 17 septembre, 2004 18:33

- Fin juillet et début août 1920, le capitaine Charles de Gaulle , accompagnant le général Bernard, participe aux combats , en tant que "conseiller militaire" , pour la reprise de Hrubieszowa (13 - 14 VIII) et autour de la riviere Zbrucz. Il recevra la Virtuti Militari pour cela.
Cordialement.



Message modifié (17-09-2004 à 18h39)

G.P.

Re: Logistique militaire et furmanka
Posté par: PM (IP Loggée)
Date: 19 septembre, 2004 18:53

On raconte que les Officiers français, encasernés à Rembertów, attendaient avec impatience l'occasion d'aller au front. De Gaulle confirme s'y être sérieusement ennuyé.

Pour briser cet ennui, de jeunes et belles Polonaises, ( pléonasme ) leur auraient fait passer le temps....

Re: Logistique militaire et furmanka
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 20 septembre, 2004 08:58

Chacun sert la Patrie avec ses armes...
De Gaulle n'a pas du en profiter beaucoup, il était assez rigoriste...
La belle mère du général Weygand était d'une petie noblesse polonaise.

Re: Logistique militaire et furmanka
Posté par: OTRE (IP Loggée)
Date: 02 octobre, 2004 00:16

il avait d'autres défauts bien plus graves



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