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Euro: Ukraine et Pologne répondent aux accusations de racisme
L'Ukraine et la Pologne ont réagi mardi chacune à leur façon, la première montrant les dents, la seconde plus diplomatique, aux accusations de racisme autour du foot lancées dans une émission de la BBC avec l'ex-capitaine anglais Sol Campbell, à dix jours de l'Euro-2012.
La BBC a diffusé lundi dans son émission Panorama une interview dans laquelle l'ancien capitaine de l'équipe d'Angleterre de football, Sol Campbell, accusait l'Ukraine d'abriter de violents gangs néonazis qui ont déclaré la guerre à certaines minorités.
"Restez chez vous, regardez-le à la télévision!", a notamment déclaré Campbell en référence à l'Euro-2012 qui aura lieu du 8 juin au 1er juillet.
"Ne prenez surtout pas ce risque car vous pourriez revenir dans un cercueil!", a-t-il encore lancé.
La Pologne a choisi de répondre de façon diplomatique et pédagogique à Campbell. "Personnellement, je voudrais inviter Sol Campbell en Pologne, avec famille et amis. Cher Sol, vous êtes invités, venez vous sentir comme chez vous en Pologne, pour notre Euro-2012 commun. Venez nous voir tels que nous sommes réellement", a ainsi écrit mardi dans un communiqué Mikolaj Piotrowski, porte-parole de la Pologne en tant que pays hôte de l'Euro-2012.
"Le problème des pathologies dans les stades, telles que la xénophobie ou le racisme, c'est un problème spécifique de tous les pays d'Europe et non seulement de la Pologne", s'est encore défendu M. Piotrowski.
"Comme partout ailleurs en Europe, ce problème concerne une petite minorité de personnes présentes dans les stades. Malheureusement, une minorité bruyante et visible à travers les médias", a-t-il encore disséqué.
La police polonaise avait annoncé lundi l'arrestation dans plusieurs villes de 42 personnes, dont des hooligans, soupçonnées d'appartenir à des gangs criminels et de trafic de drogue."
Longtemps pointées du doigt pour leur inaction face au hooliganisme, les autorités polonaises avaient décidé de réagir après les violents affrontements entre supporteurs du Lech et du Legia lors de la finale de la Coupe de Pologne en mai 2011.
L'Ukraine s'est en revanche braquée. "Accuser l'Ukraine d'être fasciste et raciste, et le faire de la manière dont le font les médias britanniques, des footballeurs britanniques et des hommes politiques britanniques est tout simplement scandaleux", a ainsi déclaré le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Volochine.
Le ministère ukrainien a accusé l'Angleterre d'être responsable de l'emploi du terme "skinheads" et à l'origine de la plupart des récentes attaques sur ce thème, au lendemain de l'émission de la BBC.
M. Volochine reproche aussi aux médias britanniques de recourir à des stéréotypes sur l'Europe de l'Est de plus en plus répandus dans les pays d'Europe de l'Ouest.
"Ce n'est pas la première fois que des pays comme l'Ukraine, la Pologne, la Roumanie et la République tchèque sont accusés par l'Europe de l'Ouest de ne pas être en mesure d'établir des normes de respect pour les minorités ethniques, sexuelles et autres", a-t-il ajouté.
"Mais en ce qui concerne le racisme, une partie de l'Union européenne est loin devant l'Ukraine", a estimé M. Volochine.
"Nous n'avons pas de violences inter-ethniques dans nos rues -- comme cela s'est passé à Paris il y a quelques années ou à Londres l'an dernier", a-t-il encore accusé.
[C'est vrai que depuis plusieurs mois, une véritable campagne de presse - répercutée sans examen par des médias occidentaux, dont des français - a vu le jour contre les deux pays organisateurs de l'Euro 2012.
Cela a commencé avec des accusations d'hooliganisme contre les supporters polonais. A croire que TOUS les amateurs polonais ne sont que cela même si des incidents se produisent ... comme dans d'autres pays. Ensuite, ce fut une véritable campagne (fausse !) de dénonciation contre l'abattage supposé de chats et de chiens errant dans les villes ukrainiennes qui vont accueillir les divers matchs, cette campagne eut beaucoup d'échos parmi les "amis des animaux" sans qu'on se donne la peine de vérifier la véracité de ces allégations. Après d'autres péripéties (dont, encore, l'évocation des hooligans), on a pu lire dernièrement qu'une épidémie de rougeole menaçait la vie des personnes tentées d'assister aux matches ... en oubliant de signaler que la plupart des Occidentaux sont vaccinés ou on déjà contracté cette maladie pendant l'enfance et sont donc protégés contre cette maladie redoutable chez les adultes. Maintenant, il s'agit, tant pour l'Ukraine que pour la Pologne, de racisme, de prostitution (personne n'est obligé de fréquenter les prostituées !) et aussi de SIDA bien réel (voir réflexion précédente)]
Quel est donc l'intérêt de la presse britanniques ? Qui dirige cette campagne ?
D'autant que les problèmes politiques et politico-judiciaires qui traversent l'Ukraine, autrement plus sérieux et bien plus graves, ne semblent guère préoccuper ces médias.
Au lieu de dénoncer un gouvernement et sa politique délétère, on s'attaque à un peuple, les Ukrainiens, sans pour autant oublier les voisins et co-organisateurs Polonais.
Il n'y aurait donc que des "sauvages" en Europe orientale ?
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