Re: Voyages, voyages...
Posté par:
jpaul (IP Loggée)
Date: 09 août, 2018 00:18
Bon, l'année suivante, en 1972, comme je me doutais que 46 ans plus tard, un dénommé Vendôme ferait des réflexions quant à nos petites fleurs en plastique ( à propos, tu sais ce qu'elle te dit Garfonk,elle) nous nous achetâmes notre première voiture d'occaz. Pour être d'occaz elle était d' occaz. Une 4 CV Renault de 1951, 6000 km d'origine au compteur, vendu par un pépé du Nord qui ne pouvait pas s'en servir depuis le début ou presque, étant donné qu'il se fit renverser par un véhicule le privant de l'usage de ces jambes. Mais il ne voulait pas se séparer de son premier achat du début 1950, et qu'il avait dû attendre près de 2 ans pour l'obtenir. La raison l'emporta et il se sépara quand même de sa chère mécanique, que nous ramenâmes à Paris. Pas de Neiman, 3 vitesses, démarreur en tirant sur une petite manette, moteur à l'arrière bien sûr, auto-radio inconnu. Les pneus ne se faisaient plus et les chambres à air itou. J'eu le pot d'en trouver 2 neufs qu'un vieux garagiste avait en stock ( son stock). Increvable, vu que le caoutchouc avait durci.
Et c'est parti, direction la Pologne. Départ Paris via la Belgique, Brugges, Anvers, la Hollande, Amsterdam, bifurcation à l'Est direction la RFA, Hanovre, tout droit Helmstedt et entrée en RDA, avec les formalités d'usage entre deux barbelés, l'amabilité des douaniers, nous rejetant nos papiers pour ne garder que ce qu'ils cherchaient par la vitre ouverte de la bagnole. Bref, la routine. Et tout çà avec une canadienne. Je parle de la toile de tente, évidemment.
Même épisode à Francfurt/oder, Slubice…La Titine ( c’était le nom de la 4CV) ne roulait qu’à l’ordinaire, mais il était judicieux de lui rajouter quelques gouttes d’un produit miracle améliorant ces « performances ». Le compteur ne montait que jusqu’à 100, pied écrasé sur la pédale. Véritable 100 km/h puisque chrono en main, il me fallait une heure pour faire 100 km sur les autoroutes germaniques. Donc, au niveau carburant c’était de l’ordinaire, ordinaire. Surtout en Pologne. Quand arrivé à une station, le pompiste se précipitait en proposant de la « Lepsza » : et bien non, c’était l’autre qu’il fallait. Celle qui, à l’odeur faisait que l’on savait que c’était pas de la Lepsza ! Alors là, j’avais paré le truc, pour qu’il n’enfourne pas le pistolet à essence dans le premier bouchon dévissé venu. En effet, le gros bouchon chromé qui se trouvait à l’arrière, juste au milieu, sous la pas très large lunette arrière , c’était celui du radiateur à eau ! Logique. J’avais trouvé un bouchon à clef qui correspondait et on ne pouvait pas l’ouvrir en tournant simplement, ce que les pompistes ne manquaient pas d’essayer de faire. Pour le carburant, il fallait soulever le capot moteur arrière, bombé et ajouré, et ensuite on pouvait remplir le réservoir, après que le préposé qui portait bien son nom, eut pompé à tour de bras en actionnant un manche et que les 2 bonbonnes en verre transparent surmontant le distributeur, se soient remplies de benzine rougeâtre.
Si, comme Vendôme, je me trimballais avec un jerrican d’essence ( plus petit), c’était uniquement pour pallier à la distance qu’il pouvait y avoir entre 2 stations, ou bien à une pénurie inopportune. Mais l’odeur était là, sauf que le coffre se trouvait à l’avant, hors habitacle, rajoutant du poids car le moteur étant à l’arrière, l’avant avait une tendance à lever du nez. Le coffre avant était bien rempli, vu que Titine s’était un peu asséchée en 20 ans et surtout ses joints de culasse, alors pour compenser les fuites, il fallait presque faire le plein d’huile aussi , avec des bidons de 2 litres Shell disponible chez les pompistes, en je ne sais plus quelles devises, le restant du coffre étant occupé par le camping-gaz et tous les accessoires du joyeux campeur et de sa campeuse !…
N’empêche que l’on fit ainsi ensuite une bonne partie de la côte Baltique, en camping d’état ou chez des privates, en partant de Lodz, base de départ, Sopot, Hel, Leba etc, Szczecin, retour par Slubice, RDA, RFA, détour vers le Lac de Constance, traversé de la Suisse, er tout schouss Paris, via Belfort. Titine en avait plus de 6000 km dans les roues un mois plus tard.
Edité 2 temps. Dernière édition 09/08/2018 00:26 par jpaul.