Mgr Wielgus a démissionné de l'archevêché de Varsovie
Par Natalia Reiter - 7/01/07
VARSOVIE (Reuters) - Un mois après sa nomination, le nouvel archevêque de Varsovie, Mgr Stanislaw Wielgus, qui a reconnu avoir collaboré avec l'ancienne police politique communiste, a démissionné dimanche de son poste, annonce la mission du Vatican en Pologne dans un communiqué.
Elle a précisé que le pape Benoît XVI, qui l'avait nommé le 6 décembre à la place du cardinal Jozef Glemp, avait accepté cette démission.
Le communiqué ajoute que Mgr Glemp, une figure de la lutte contre le communisme, allait assurer l'intérim le temps de nommer un nouvel archevêque.
Mgr Wielgus a mis fin vendredi à ses dénégations et reconnu avoir collaboré avec le SB, les services secrets polonais pendant la période communiste. L'Eglise polonaise avait également reconnu le bienfondé d'accusations à l'origine d'un scandale retentissant dans le pays.
Mgr Wielgus, qui a pris ses fonctions vendredi, devait être officiellement confirmé à son poste dimanche matin lors d'une cérémonie pendant une messe en la cathédrale de Varsovie, en présence du président de la république et de membres du gouvernement.
Des centaines de fidèles ont afflué dans la matinée pour assister à cette célébration, qui devait débuter à 10h00 GMT.
Confronté à des appels à la démission, Mgr Wielgus, a reconnu vendredi soir avoir collaboré avec le SB, offrant ainsi la possibilité au souverain pontife de le démettre de ses fonctions.
"J'AI NUI A L'EGLISE"
"Par cette implication, j'ai nui à l'Eglise (...). Je respecterai la décision du pape, quelle qu'elle soit", a déclaré l'archevêque dans le communiqué mis en ligne sur le site internet de l'Eglise catholique polonaise.
"J'ai nui une nouvelle fois à l'Eglise quand, ces derniers jours, au coeur d'une campagne médiatique intense, j'ai nié cette collaboration", a-t-il ajouté.
Le journal de droite Gazeta Polska avait publié peu après sa nomination en décembre des informations selon lesquelles Wielgus aurait transmis à la police secrète des informations sur des dissidents. Wielgus a longtemps nié, se disant victime d'une campagne de calomnies.
La pression s'est accrue sur lui vendredi lorsqu'une commission mise sur pied par l'Eglise polonaise a estimé que les preuves étaient suffisantes pour affirmer que Wielgus était volontairement un informateur du SB.
"Il y a beaucoup de documents importants qui confirment la volonté de Wielgus de coopérer", a dit la commission.
A en croire un sondage diffusé vendredi, une majorité de Polonais pensaient que Wielgus ne devait pas prendre ses fonctions.
Dans les années 1980, l'Eglise catholique polonaise et le pape polonais Jean Paul II ont joué un rôle clef dans la chute du communisme.
Certains historiens estiment cependant que 10% environ du clergé a, sciemmment ou non, coopéré avec les autorités communistes. L'Eglise a refusé de dévoiler les noms de ceux qui l'ont fait.
Certains observateurs ont estimé que l'affaire Wielgus était le plus grave scandale touchant l'Eglise polonaise depuis la chute du communisme.
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