Pijean Ecrivait:
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> tu ne réponds pas sur l'avortement par simple choix du planning
> familial, sans raison vitale ou extrême.
> Est-ce acceptable?
Bonjour Pijean,
Petit rappel ... et un lien :
La libéralisation extrême de l’avortement dans les pays de l’Est a tenu lieu de moyen de contraception, ou plutôt, l’a remplacé dans de nombreux cas. Cette méthode de régularisation des naissances, moins onéreuse que la contraception et tout ce qui l’entoure (nécessité de faire des campagnes de sensibilisation lesquelles se heurteraient aussi à une certaine pudibonderie lorsqu’il s’agit de parler de sexualité, moyens contraceptifs relativement chers …) s’est donc implantée sans grande difficulté grâce à la relative discrétion avec laquelle elle s’effectuait.
La situation actuelle évolue mais le petit nombre de centres de planning familiaux et les difficultés toujours actuelles d’avoir accès à la contraception ne permettent pas de résoudre aussi facilement cette problématique. Dans de nombreux cas, les avortements clandestins ont pris le relais des avortements « officiels ».
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6. AVORTEMENT PLUS RARE, MEILLEURE CONTRACEPTION : UNE RÉVOLUTION EN DOUCEUR
Jusqu’à la fin des années 1980, les pays d’Europe de l’Est se caractérisaient par un choix restreint de moyens contraceptifsmodernes, un manque d’éducation sexuelleet une fréquence élevée de l’avortement. Celui-ci était pratiqué gratuitement sur simple demande dans la plupart des pays depuis la seconde moitié des années 1950 (avril 1956 pour la Pologne). Comme la plupart des sociétés toléraient les relations sexuelles avant le mariage, les jeunes avaient une vie sexuelle active relativement tôt et généralement avant de se marier. Le plus souvent, aucun moyen contraceptif n’était utilisé lors des premiers rapports sexuels, et la grossesse survenait dès le début de la vie sexuelle active. Habituellement, les femmes enceintes pour la première fois ne recouraient pas à l’avortement ; le mariage – la jeune mariée étant bien souvent enceinte – et la naissance suivaient donc à brève échéance. En revanche, l’avortement était fréquent chez les femmes qui avaient déjà au moins deux enfants. Le manque de maîtrise des individus sur leur vie reproductive aboutissait à de fortes proportions de naissances « non programmées » et « non désirées ». Une question importante est donc de déterminer si les anciens pays communistes ont vécu la « révolution contraceptive » et le mouvement vers l’idéal d’une « société maîtrisant parfaitement la contraception » pendant les années 1990. En d’autres termes, la « culture de l’avortement » caractéristique de l’Europe de l’Est a-t-elle disparu ?
Mis à part le cas particulier de la Pologne, où une législation anti-avortement très stricte fut adoptée en 1993, les statistiques disponibles indiquent une diminution importante de l’indice synthétique d’avortement (ISA). La baisse importante et simultanée des taux de fécondité et des taux d’avortement dans les années 1990 contraste avec l’ancien effet de substitution entre avortement et fécondité qui caractérisait l’Europe de l’Est quand le recours à la contraception y était rare. La baisse de la fécondité résultait généralement d’un recours accru à l’avortement, et la hausse de la fécondité était souvent associée à une chute des taux d’avortement. Une part de la diminution récente des taux d’avortement peut être imputée aux déficiences de l’enregistrement des interruptions de grossesse, en particulier dans les pays où des avortements sont pratiqués dans des établissements privés et là où le système public de santé s’est détérioré.
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