Certes, moi,mioche, mais pas méchant , qui l’eût
Gru ? Comme aurait pu le dire Gad Elmaleh. Et nullement un tagueur merdique, virgule, dans ces blockhaus qui, fine allemand, achevaient leur destin d’un passé où le fait de s’en servir comme ersatz de chiottes n’était qu’une manière de montrer que cela n’était que ce qu’ils méritaient ainsi que leurs occupants d’origine, apportant au jeune déposant que j’étais une certaine satisfaction de vengeance enfantine, si je peux m’exprimer ainsi, et maculer ainsi les traces de bottes ariennes et teutonnes. Faisant d’une pierre deux coups, évitant ainsi les pseudo-latrines de la colo, qui en passant n’étaient pas de planches, comme la mémoire égarée de sa
Sérénité semble les projeter dans sa boîte à neurones, mais « à la turque » avec chasse d’eau à réservoir en hauteur et dont il fallait tirer la chaîne métallique, terminée par une tirette en bois , et se faire arroser les pieds lorsque l’eau giclait sur la faïence.
Et nonobstant l’idée farfelue d’un pré-adolescent, au regard se voulant accusateur, à la voix muant et aux 3 poils poussant on ne sait où, à cette époque, aucune pensée scatologique visant à maculer les parois bétonnées ou se torcher avec une poignée de sable, ne m’effleurait. Car , seul ayant eu le courage motivatoire d’avoir eu l’idée de laisser une marque de mon passage dans ces témoins d’une histoire hostile et germanique, tout en laissant à d’autres les conforts spartiates aux portes ne fermant plus malgré leur nom de closets, les laissant piétiner dans une eau glauque à l’arrière du dortoir des gars, Oui seul, dans les couloirs de béton se léprosant sous l’action de la rouille attaquant les tiges de métal du béton armé, normal pour le lieu, résonnant encore des chants de guerre mêlés aux rots de bière et d’odeur de poudre où les caisses de munitions s‘entassaient dans l’attente d’un ennemi venu d’outre-manche: c’était devenu mes Water-Blochausets Et pour répondre à l’angoisse interrogative où se mêlent des suppositions hasardeuses soufflées par des krasnolutki déçus, il existait déjà, en ce temps-là, du papier destiné à cet usage, vulgairement désigné sous le nom de PQ. Pas ouaté, ni en rouleau mais en feuilles, que l’on nommait pompeusement « papier de soie ». Il suffisait alors d’en prélever dans le distributeur du dit et de les mettre dans son sac de plage. Celui fait en peau de toile ciré bleu-marine et qui se fermait en tirant sur un cordon qui passait entre des œillets sur son pourtour supérieur. Papier, glissé entre la serviette de bains et la gourde qui même vide gardait l’odeur d’un ancien jus d’orange et des relents de plastique, assez suffisamment pour les besoins du besoin, et enterrer ensuite dans le sable poussé par le vent envahissant le sol des bunkers ruinés, comme des verrues témoins d’un temps qu’on espérait ne plus revoir.
Papier magique, qui, outre sa fonction destinée, avait la vertu de devenir autrement, une sorte de mirliton ou de gazou à pas cher, lorsqu’une feuille propre, une fois pliée en deux et tenue serrée contre les dents d’un peigne, vibrait délicatement lorsque la bouche fredonnait contre elle un air de musique, une chanson et là, on entendait la mélodie surgir nasillarde et métallique à la fois. Certes certains grincheux diront que cela fonctionne mieux avec une feuille de papier cigarette, mais pour la fonction première ce n’etait pas l’idéal . Et à cette époque on était loin de s’enrouler une avec du papier Rizla+.
Je me pose aussi la question concernant la spéculation végétative émise par votre
Sérénité qui semble spécialiste de la manière d’utiliser certaines feuilles chlorophyllées dans le fond des bois dunaires, rares sans doute. Les aiguilles de pins ou d’arbousiers n’étant par elles-mêmes peu propices à la fonction qu’on attendrait pour les besoins de la chose.
Sans en revenir à nos mirlitons , mais à la deuxième partie où vous évoquâtes, les shorts bouffants et surtout les jupettes, vous esquivez les chansons paillardes que les « grands » chantaient . Si, si, je m’en rappelle très bien car premièrement c’est le genre de trucs qu’on retient et d’autre part c’était la première fois que j’en entendais , avec les rires gras d’ados boutonneux, qui ne comprenaient pas non plus la moitié des mots. Il était question de Démosthène, de certaines maisons closes d’Athènes, de Junon et autre Cicéron pour la rime ou bien de Java, de balayette, de seau d’eau et de chat qui passait par là, toujours pour la rime.
Et ne me dites pas, votre
Sérénité, que vous ne vous en rappelez pas !
Bloc de PQ non entamé au nom évocateur.