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Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 29 juillet, 2013 10:38

Connaissez-vous le site de la Hulotte, ce petit journal très sympa sur la nature ?
Ils ont une galerie de photos d'arbres qui avalent n'importe quoi, c'est intéressant. C'est là : [lahulotte.fr]

Mik

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 29 juillet, 2013 11:27

Merci Mik, pour le lien, excellent.

JPaul

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: rdan (IP Loggée)
Date: 29 juillet, 2013 11:55

Je me souviens de cet excellent magazine "La hulotte" dans les années 1980 , qui à cette époque paraissait irrégulièrement car conçu par une seule personne. Il continue de paraître, c'est très bien.

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 29 juillet, 2013 11:59

Il paraissait et continue de paraître deux fois par an... sauf qu'on ne sait pas la date à l'avance. Mais il arrive fidèlement.

Mik

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 29 juillet, 2013 14:49

Citation:
"jpaul"
Évocation macabre et sans doute véridique, au détail près, c'est que l'arbre devait avoir grandi certes, mais aussi grossi, englobant son sinistre fardeau
Non, parce qu'on a commencé à retrouver ces malheureux quelque années seulement après la guerre, les arbres n'ont pas eu le temps de les enserrer (les arbres de ta photos sont déjà assez âgés).
De mémoire, ce sont des ramasseurs de champignons qui ont commencé à trouver des crânes au pied des arbres, puis remarqué les squelettes des pauvres gars amarrés plus haut. Peut-être aussi que leurs camarades les avaient accrochés par les épaules à des branches basses ?

C'est vrai que les arbres mangent tout ; j'habite sur la ligne du Front de 14-18 et il y a peu de temps encore on a trouvé un fusil enserré dans un arbre, mais un mec l'a barboté. Récemment j'ai acquis un ancien chemin qui longeait ma propriété et j'ai tronçonné quelques vieux arbres qui le bordaient ; j'ai bousillé plusieurs chaines - ils étaient remplis de barbelés "avalés" bien au-delà de l'aubier.

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 29 juillet, 2013 14:59

Super ton site Mik. Je ne savais pas que la Hulotte existait encore

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 29 juillet, 2013 23:19

Comme il n'y a pas longtemps Vendôme évoquait :
Citation:
(...)camarade ulan-indien, auquel d'ailleurs on doit le respect en raison de son grand âge
et que l'on n'en rencontre de moins en moins et qu'en plus ils ont disparu du forum début Juillet, j'ai retrouvé, spécialement pour vous, la photo de l'un de leur grand chef, tel qu'encore il existait dans l'univers étoilé de nos plages enfantines.
http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/indienusu.jpg

Toute ressemblance...ne serait pas possible puisque cette photo n'existe pas et ne nous dit pas ce que notre camarade ulan-indien faisait de ces lactaires délicieux, ce qui était le point de départ de ces reminiscences juvéniles dont je côtoyais l'existence.hein!

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 08 août, 2013 15:35

Déminage à Stella-Plage




Voilà où on nageait ! On est vraiment des survivants grinning smiley!

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 08 août, 2013 15:45

Glissades - Dunes




... c'est nous z'autres qu'on était les précurseurs, na !

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 08 août, 2013 23:56

Citation:
Vendôme a dit :
Voilà où on nageait ! On est vraiment des survivants !
Citation:
Il a dit aussi :
. c'est nous z'autres qu'on était les précurseurs, na !

Oui, oui ! Et on avait bonne mine et on s’éclatait sur les plages. Quoi ? Non, j’ai rien dit !

Précurseurs ? Que dis-tu là ?!
Pionniers, initiateurs, inventeurs, explorateurs de dunes, dévaleurs de pente, surfeurs des sables, bobsleigheurs sur herbes, voletdebois-glisseurs…tout ça, et plus encore qu’ils étaient les Ulan-indiens suivi en cela par nous, les autres les plus petits qui regardaient dans un premier temps ces aventuriers avant de nous lancer nous aussi dans les délices des descentes vertigineuses et casse-gueules.

C’étaient ça les vacances à Stella-plage, et cela me rappelle encore d’autres souvenirs. Ce jour-là, du côté des dunes à glissades où nous nous rendions, malgré l’épisode précédent où je me coinçai la main sous cette magnifique planche de récupération en dévalant à vive allure le coteau escarpé d’une dune verte. En effet il y avait les dunes vertes où poussaient ces magnifiques herbacées, qui pour nous n’avaient d’autres utilités que de favoriser la glissade, et il y avait aussi les dunes blanches, nues, rasées de près, imberbes, chauves, stériles uniquement vêtues de leurs grains de silice, et surtout Une, qui était LA Dune Blanche. Celle-ci était réservée à l’assaut, gravissant son flanc le plus vite possible afin de pouvoir la redégringoler mais à l’horizontale, perpendiculaire au sommet, c'est-à-dire en roulant sur soi-même jusqu’en bas, étourdi et sablonneux.
Ce jour-là, donc , nous nous apprêtions avec toute la cordée, sans corde, à entamer l’ascension de ce glacier de sable mou quand le vent se mis à souffler, soulevant des nuages de grains siliceux, venant nous cingler le visage, les bras et nos culottes courtes ne protégeaient pas nos cuisses ni nos mollets qui recevaient les rafales, comme autant de piqures.
La Tempête de sable.
Le ciel n’était plus là, perdus dans le Sahara, que nous étions, un jour d’ouragan ! Cherchant à nous protéger les yeux et le visage, tournés contre le vent. Et ce sable qui nous griffaient les jambes. La caravane est perdue et l’oasis introuvable.
Là, j’ouvre une parenthèse virtuelle.
Avant de partir en colo, mon papa avait eu le bonne idée, enfin bonne idée d’après lui, de m’acheter une casquette. Jusque-là, rien de plus banal, mais croyant me faire plaisir, il prit la même que la sienne, mais à la taille d’un gamin de 8 ans. Il l’acheta dans un magasin spécialisé d’articles de pêche, car c’était là, son loisir. ( pas d’acheter des casquettes, mais d’aller à la pêche !). le modèle était parait-il Américain, et réplique, me dit-il, de celui des pêcheurs d’espadon en pleine mer. C’est-à-dire que la visière était hyper longue, large et comble par-dessus tout, en un espèce de plexiglas translucide teinté vert-bleu). Et quand même trop grande pour moi.
Il me recommanda bien de la mettre dans mon sac de plage et de l’emmener avec moi et de m’en servir bien sûr.
La Honte ! le genre de truc qu’un gosse ne mettra jamais devant les copains, pensant être ridicule quelque part. Mais en garçon obéissant je la mis dans le fond du sac. Sac qu’on trimballait avec nous, avec la serviette de bain à chacune de nos sorties, et la gourde de plastique blanc laiteux, granuleux, qui sentait le plastique chaud et les relents du Pschitt orange imprégné depuis l’année dernière. Le bouchon possédait aussi une attache des fois qu’on aurait eu l’idée de la porter à la ceinture. Tout ça enfouit au fond de ce fourre-tout que tout le monde possédait. Fait d’une matière simili skaï façon toile cirée, d’un bleu foncé, cylindrique, cerné d’œillets métalliques dans lequel passait une cordelette qui une fois tiré était sensée fermer l’ustensile ou bien pouvait servir de fronde d’intimidation en faisant tournoyer l’ensemble.

Je referme la parenthèse virtuellement épistolaire.

Alors, là, moi, le plus timide, ne craignant plus le ridicule, je fouillai dans le fond de ce sac et en extirpai THE Casquette made in USA. Ayant soudain compris qu’elle allait bien me servir. Une fois mise sur mon crâne, sa large visière rabattue devant mon visage, ne me faisait plus craindre les rafales de sable cinglant et me permettais d’ouvrir les yeux sans craindre la furie de ce marchand de sable désaxé. Et là, je pus guider mes petits copains et le mono vers un abri moins venteux, ceux-ci marchant derrière moi, à la queue-leu-leu se protégeant le visage d’une main et l’autre me tenant l’épaule …
Ensuite je remis souvent la casquette de pêcheur d’espadon, fier et heureux que mon Papa est eu cette bonne idée, mais qui ne se doutait pas en l’achetant que celle-ci allait me servir de masque d’homme-grenouille du désert.

Stella-plage, c’est ça aussi.

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 09 août, 2013 10:16

... j'adore te lire grinning smiley - Décidément tu as meilleure mémoire que moi.

Dans la forêt de pins derrière la colo, chacun avait son perchoir préféré, mais on essayait sans cesse de grimper sur d'autre arbres et l'affaire consistait à choisir un arbre à partir duquel, de branche en branche, on pouvait passer sur le pin voisin. Parfois on arrivait à en relier trois au quatre. C'était là les exploits qui nous valorisaient (... nous re-narcissisaient, comme disait la regrettée Françoise Dolto )
L'inconvénient, c'est que le soir on avait les mains et les gambettes pleines de résine, et pour laver ça : t'as bien l'bonjour du Père Savon !

Pan Bronek, notre super mono, ayant remarqué (avec ses grosses lunettes à monture d'écaille) notre propension aux singeries acrobatiques, avait eu l'idée de corser l'affaire en tendant, en fin de nos parcours simiesques, une grosse corde entre deux pins assez éloignés. Brûlures assurées quand on se laissait glisser trop vite.

En bons chimpanzés, pour descendre de certains arbres nous avions acquis une technique que nous appelions "spadochron" (parachute).
Il s'agissait de repérer une branche basse assez longue et encore assez haute, on s'y pendait par les mains et au fur et à mesure que, d'un mouvement pendulaire latéral, on s'éloignait du tronc, la branche ployait et s'affaissait jusqu'à ce que nos pieds touchent le sol. On avait appris à repérer de type de branches et à estimer la faisabilité de la descente, mais il arrivait parfois que la branche ne ploie pas suffisamment, il fallait alors se lâcher d'une certaine hauteur.

De temps à autre, aussi, la branche cassait. Un malheur n'arrivant jamais seul, elle se rompait en général à l'altitude sus-mentionnée.

Le truc de passer d'arbre en arbre, avec ou sans corde, on aurait dû déposer un brevet, y'en a partout maintenant de ce genre de parcours.

Ah ! On en a appris des choses à Stella... (Prochain souvenirs : cigognes et lances-pommes)

Narazie : ite missa est

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦



Edité 1 temps. Dernière édition 09/08/2013 10:20 par Vendôme.

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: jk (IP Loggée)
Date: 09 août, 2013 14:08

Vendôme a dit :
Le truc de passer d'arbre en arbre, avec ou sans corde, on aurait dû déposer un brevet, y'en a partout maintenant de ce genre de parcours.

J’habitais dans les années 30 à 50 les Ardennes, très boisées au nord, dans la vallée de la Meuse. La forêt, qui commençait au bout du jardin, était notre terrain de jeux et de combats contre ceux des villages voisins. Partant de là, nous avions aménagés des passages d’arbres en arbres, avec par endroits des plates-formes sur lesquelles on stockait des cailloux pour les bagarres genre guerre des boutons. Nous avions attachés des branches très serrées, en qqs années, la croissance des arbres réalisait des sortes de fusion qui maintenait solidement les branches et nous assurait une possibilité de repli sur plusieurs centaines de mètres pour certains. Et je suis certain que l’idée « d’accro-branches » était antérieure à notre réalisation, nous n’avons jamais pensé à breveter le système, malgré son antériorité vis-à-vis de vos exploits.
Avant guerre, dans notre secteur, nos colonies de vacances se limitaient au département et elles étaient beaucoup moins drôles que les vôtres.
Merci à tous de nous avoir fait connaître vos exploits.

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 10 août, 2013 20:07

C'est un beau pays par là. J'ai de merveilleux souvenirs de séjours à Laifour, chez des amis qui possédaient un petit hôtel-restaurant à la sortie de Laifour, sur les bords de la Meuse. Sur la rive droite, dans les bois, il y avait une source d'eau ferrugineuse... grinning smiley

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 10 août, 2013 21:51

Vendôme a écrit:
-------------------------------------------------------
> la rive droite, dans les bois, il y avait une
> source d'eau ferrugineuse...

et le fer a dix sous c'est pas cher!

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 10 août, 2013 22:06

Citation:
Sur la rive droite, dans les bois, il y avait une source d'eau ferrugineuse...
Qu'est ce que t' à Laifour dans ce coin-là ?

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 11 août, 2013 00:28

Citation:
"jpaul"
Qu'est ce que t' à Laifour dans ce coin-là ?

... grinning smiley t'en loupes pas une, hein, DuBignou !

Quand j'habitais dans la région de Lille, j'y allais certains week-ends d'été. Le samedi soir je me faisais des ventrées de cuisses de grenouilles (attrapées sur les bords de Meuse) et de pâtés de différents gibiers, le tout au champagne ! Le dimanche midi on faisait des festins pantagruéliques avec des connaissances belges.

Mes amis de l'auberge avaient deux gamins, ma copine un, et les belges un. j’emmenais toute cette brigade sur la rive droite, et, arrivé sur le lé, ils s'asseyaient tous sur le capot de la voiture (ancienne Mercedes 200D de 1965) et braillaient à tue-tête : "Tous nus et tous bronzés..." Vu l’encaissement de la Meuse à cet endroit, on les entendait à un kilomètre à la ronde !

On allait à la source d'eau ferrugineuse construire "des ponts" de branches entre les rochers.

... toujours l'esprit et la nostalgie de Stella-Plage !


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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 11 août, 2013 01:01

A l'instar de Proust et de ses madeleines, de Stella j'ai gardé la nostalgie des tartines de smalec z skwarkami que nous concoctaient les dames de la cuisine (dont peut-être la Babcia de Jean-Marc...)

http://nsa34.casimages.com/img/2013/08/11/130811010112454214.jpg
... avec un pincée de sel, voire quelques rondelles de rosette ou de tomate.

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cлава Україні 🇺🇦🇺🇦

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: SL31 (IP Loggée)
Date: 11 août, 2013 01:37

Lors de voyages en Pologne, nous allions le plus souvent dans les restaurants "Chłopskie Jadło ".Je les appelle "Bouffe Paysanne" .
Là quelle surprise, sur chaque table, un pot de smalec (avec skwarki) et du pain .
En attendant le menu ou le plat, nous nous empifrions de ce délice dont nous n'avons pas vu la couleur depuis des dizaines d'années.

Zygmunt

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2013 23:39

Citation:
Vendôme a dit : A l'instar de Proust et de ses madeleines, de Stella j'ai gardé la nostalgie des tartines de smalec z skwarkami que nous concoctaient les dames de la cuisine (dont peut-être la Babcia de Jean-Marc...)

Vendôme a encore précisé :... smalec z skwarkami (…)avec un pincée de sel, voire quelques rondelles de rosette ou de tomate.
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Il devait y avoir des privilégiés à la colo de Stella-plage, car si je me souviens bien des tartines de smalec, les rondelles de « rosette » n’ont pas marqué mes souvenirs , à moins que…

Il faut dire que j’arrivais plus tard dans cet univers déjà investit par Vendôme et les ulan-indiens, maîtres des lieux, initiateurs d’acrobaties réservées aux plus grands et qui ont dû disparaitre quand la tribu se dispersa atteint par la limite d’âge réglementaire. En effet ces jeux d’arbrobaties et de parabranchutages n’ont pas été transmis à la relève, ou bien se faisaient discrètement dans des lieux connu uniquement des initiés, ou peut-être bien, finalement interdit par la haute direction Grochowskarienne, d’une main de fer comme seule pouvait en avoir la Directrice et son assistante dans ce centre du monde.
Revenons à nos smalec. Les tartines dont je me souviens et qui ne sont peut-être pas les mêmes que celles tartinées plus haut, n’ont pas gardées la même saveur proustienne dans mes souvenirs, même si je puis dire que nous nous en régalions quelque fois. J’avais déjà apprécié cette spécialité, car ma mère en préparait quelquefois chez nous, comme elle avait dû voir faire sa mère auparavant et je me rappelle avoir vu les pots de grès se remplir de cette graisse chaude et liquide, de ces petits morceaux de lards de poitrine de porc croustillants et aussi de ces oignons revenus. Ensuite, il fallait attendre patiemment que l’ensemble fige et devienne blanc et tartinable…rangé dans le meuble bas de la cuisine.

Alors, je ne fut pas étonné d’en voir à Stella , mais il me semble que les tartines distribuées ne l’étaient que les soirs où l’ordinaire avait été plus léger que d’habitude et que nos estomacs n’étaient pas suffisamment rassasiés.
Certes, les premières tartines étaient semblables à celles préparées à la maison , avec ces émergences qui s’étaient quelque peu confites dans la graisse figée et qui étaient vite engloutis par les voraces du réfectoire, petits et grands. Et comme nous en redemandions, on nous disait souvent qu’il n y en avait plus. Devant notre détermination, enfin, une bonne âme, se décidait souvent à satisfaire nos appétits, et du fond des cuisines, des nouvelles tartines arrivaient , tout en nous précisant que ce n’étaient pas les mêmes et qu’en principe on n’aurait pas dû en avoir. Je crois me souvenir que l’on nous aurait dit qu’il s’agissait cette fois-ci du saindoux pur réservé à la cuisine pour la cuisson. En effet, pas de croustillant, uniquement cette matière blanche, parsemé de sel, mais qui pour nous était sensiblement la même chose, mais qui devaient provenir de la réserve réfrigérée située à gauche du bureau directorial, sagement empilées, comme des briques de papier d’aluminium.
Il paraît que « certains » avait droit à la rosette…mais pas encore à la boutonnière. Ces soirs-là les tablées avaient du mal à quitter les lieux, et on entendait le brouhaha des adultes, en vacances, eux aussi, partageant ce lieu, dans le fond de la salle, vers les cuisines. Avaient-ils eu, eux aussi, du smalec ?…

C’est vrai que certains soirs, l’ordinaire était assez ordinaire, malgré les efforts des cuisinières pour agrémenter ces repas, à part peut-être ces fameuses soupes au lait, sucrées, dans laquelle nageaient quelque macaronis, dont je me souviens encore et mes larmes de gosse, aussi.

Alors il fallut bien que l’on essaie d’améliorer le repas ,tout au moins pour un soir, un certain soir…
Il faut dire que je m’étais fait copain avec un autre parisien avec qui nous n’étions pas les derniers pour innover dans le « non-conforme » enfantin et nous étions déjà repéré par les moniteurs, allez savoir pourquoi ! Nous avions alors, onze ou douze ans.
Enfin cela partait d’un bon sentiment et ce jour-là, nous décidâmes d’apporter du nouveau à notre tablée, celle qui occupait la grande table perpendiculaire à l’entrée du réfectoire, et légèrement sur la droite.
Nous avions dès lors établit notre plan d’action. A savoir : dîner avec supplément en fin de repas, avec le fameux smalec, sans doute.
Pour cela, nous avions repéré une petite épicerie sur l’avenue principale qui menait à la plage et devant laquelle nous passions pratiquement tous les jours. Nos parents nous ayant laissés deux-trois pièces afin de pouvoir acheter quelques cartes postales et glissés les timbres-postes dans nos affaires personnelles. Encore aurait-il fallu que l’on s’arrêtasse devant un marchand de souvenirs pour acheter ces fameuses photos porteuses de messages.
Nous en décidâmes autrement, avec Edmond, mon copain.
C’est décidé. C’est aujourd’hui, en rentrant de la plage, et cela tombe bien, la boutique se trouve sur notre trottoir. Alors, on ralentit le pas, de plus en plus afin que le gros de la troupe et les monos pris dans un élan joyeux se dirigent d’un pas allègre vers la maison-mère. Voilà, la distance est bonne, on est loin derrière, et à la hauteur du magasin de l’homme au crayon coincé sur son oreille. Hop ! nous voila dans l’antre aux saucissons et autres victuailles. Un coup d’œil rapide sur le saucisson convoité, mettant en commun notre pécule, versant le montant de l’achat dans le ramasse-pièce en verre sur le comptoir, vite fait emballé dans un papier cellophane et glissé dans le sac de plage. Au revoir et merci, m’sieur !
De retour sur le trottoir, nous réalisons que l’on a prit bien du retard et que certainement les autres vont s’en apercevoir et s’en doute nous attendre après le virage.
Il nous faut une excuse.
Facile ! Mon papa m’avait confié un petit canif, comme pour les grands, pour tailler des bouts de bois, couper des ficelles etc…et que je mettais au fond de mon sac, la où se trouvait également la « casquette américaine » avec la visière en plexi.
Et n’hésitant pas, nous nous écorchâmes mutuellement les mollets à grands coups de lame de couteau, bien ce qu’il faut, afin que des traces sanguinolentes prouvent nos blessures, que nous nous serions faîtes pendant l’après-midi !
Et nous voilà, boitant, trainant la patte et arrivant péniblement à la hauteur du groupe, qui bien évidemment nous attendait au tournant. Et nous, de leur expliquer, surtout aux moniteurs, que pendant l’après-midi on avait joué dans les dunes, fait des glissades et que nous étions tombés en roulant dans un bosquet d’argousier, cet arbrisseau aux pointes acérées…dont Vendôme connaissait aussi les vertus.
Evidemment, notre excuse parut douteuse, mais les preuves étaient-là, tachant le bas de nos chaussettes, mais cicatrisant très vite…Et surtout le sauciflard ne dit rien, bien roulé dans le fond du sac.
Il ( le sarcifolo) ne ressortit que pendant le repas, et plus précisément à la fin de celui-ci, peut-être pour agrémenter le smalec. Il fut coupé en de nombreuses tranches avec le fameux canif, dont la lame avait été rincée. Toute la tablée reçut sa part et chacun apprécia ce supplément….sauf la direction, bien entendu, qui c’était aperçu de notre distribution généreuse !…

Etait-ce de la rosette ?…
Ce qui nous valu, à Edmond et à moi…..mais ceci est une autre histoire, pour plus tard…( à suivre).

Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 06 septembre, 2013 00:35

Vraiment super vos récits, et si bien écrits!

Je me délecte....Stella Plage où j'ai toujours voulu aller pendant l'enfance avec mes copines polonaises de Paris...mais mon père ne le voulut jamais ??????sad smiley C'était comme ça !! Quant au smalec, j'en ai mangé aussi à la maison, oû, comme toute Polonaise qui se respecte ma maman en préparait ; mon père en était le plus friand "na casse-croûte" !!!!

Je me rends de temps en temps à Stella avec mon petit-fils, mais bien évidemment, le contexte n'est pas celui que j'aurais pu connaître !

Merci

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