zoska44 a écrit:
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dans ce cas précis vous êtes
> dans l'erreur et l'erreur est humaine.
Pour l'instant, vous ne m'avez rien dit qui puisse m'amener à avoir l'impression que je fais une erreur.
> Quant à faire un procès à Grabowski, Dieu m'en
> préserve, qui suis-je pour lui faire un procès.
> Je peux ne pas être d'accord avec lui, tout comme
> avec Jan Tomasz Gross, mais cela s'arrête là et
> je ne pense pas avoir un jour la possibilité de
> disputer avec eux.
Il y a eu beaucoup de publications scientifiques en réplique aux travaux de ces deux Messieurs. Par exemple, le bouquin de Zaremba "Wielka Trwoga" dont le titre est un écho au "Strach" de Gross :
[
lubimyczytac.pl]
Et, pour autant que je sache, ces deux Messieurs ne sont pas du tout fâchés avec Zaremba.
> Mais revenons à nos moutons. Vous dites
> clairement que les concepteurs de cette machine
> infernale ce sont les gens de la Gestapo, (je
> dirais les nazis), ayant manipulé les gens en
> Pologne, les paysans bien sûr, mais pas
> seulement.
>
> Quid de ceux qui dans la société juive ont
> participé de près ou de loin à
> l'anéantissement de leur communauté: membres des
> Judenrats, de la police supplétive juive, des
> organisations de collaboration telle que Zagiew.
> Pourquoi personne n'en parle?
> Hannah Arendt a tenté de le faire et on lui à
> fermé la plume. Aujourd'hui d'aucuns leurs
> trouvent des excuses même à Chaim Rumkowski. Qui
> réécrit l'Histoire?
Permettez que, si on trouve des excuses aux Polonais qui se sont prendre dans un piège, on trouve aussi des excuses aux juifs qui ont été, eux aussi, enfermés dans un piège. Un piège mille fois plus impitoyable que celui dont les Polonais étaient victimes. 100 000 survivants sur 3 millions d'un côté, 17 millions de survivants sur 20 millions de l'autre, soit 1 sur 30 d'un côté pour 24 sur 30 de l'autre. N'oubliez pas ces chiffres!
> Avec juste raison vous parlez de la société
> polonaise juste avant la guerre, et de
> l'antagonisme entre les deux sociétés, juive et
> polonaise sur fond économique et politique (Si
> tous les juifs polonais ne sont pas communistes,
> tous les communistes polonais sont juifs
> disait-on). Il manque donc certains paramètres,
> qu'il faudrait également analyser en fonction des
> régions: ainsi la Poméranie en 39 n'avait aucune
> commune ressemblance avec les Kresy, il n'y avait
> pratiquement pas de Juifs en Poméranie, celle
> d'avant guerre (ex région prussienne).
Effectivement, on doit se demander pourquoi ce qui s'est passé dans le district de Lomza ( plusieurs massacres dans plusieurs bourgades polonaises du district, dont celui de Jedwabne) n'a pas eu lieu plus loin à l'Est en Biélorussie, bien que les Einzatsgruppen y aient essayé le même scénario, pour faire faire le sale boulot par les paysans biélorusses. Une des causes est que le district de Lomza était bien connu des sociologues polonais d' avant 1939 pour être un des districts de Pologne les plus infectés par le virus de l'antisémitisme. Cela a été rappelé dans le volume de l'IPN publié en 2002, en réplique aux "Voisins" de Gross.
> Mais de là à tirer des conclusions sur
> l'ensemble des Polonais parce qu'il y a eu des
> crapules qui ont voulu profiter du malheur des
> autres par lâcheté, cupidité, ou tout autre
> raison, c'est dénigrer la nation polonaise dans
> son ensemble, ma famille y compris qui a laissé
> des plumes (permettez cette familiarité de
> langage) dans cette histoire, que ce soient ma
> mère, mon père, mes oncles, ou encore mon
> parrain.
Bien que ma famille, elle aussi, ait ses victimes, je ne me suis jamais sentie dénigrée. Cela vient sans doute du fait que, déjà avant la guerre, mes parents avaient une claire conscience du fait que bien des Polonais n'étaient pas réglo envers les juifs. Il se peut que j'étais donc plus préparée que d'autres à faire l'effort de comprendre ce qui était reproché aux Polonais, au lieu de brailler à l'offense de l'honneur national polonais. Car en lisant ces bouquins qui vous révulsent, ma réaction a été de me dire que le virus qui infectait la Pologne avant 1939 était plus malfaisant que ce que j'avais cru comprendre jusqu'alors des conversations familiales.
Alors s'il faut une loi pour que les gens par
> crainte d'être condamnés cessent de débiter des
> mensonges par action, par omission, par bêtise ou
> ignorance, qu'importe: Dura lex sed lex.
Permettez que les juifs répliquent par leur propre Dura lex, si la Pologne ne corrige sa lex. Car, après avoir bien analysé le scénario qui a conduit à une crise diplomatique sans précédent (car la Pologne s'est également fait sévèrement remonter les bretelles par Washington), je vois que l'Etat polonais a essayé de passer outre les objections des partenaires internationaux avec lesquels elle avait négocié sur le contenu de cette loi il y a 18 mois, après quoi elle l'a mise au placard, puis sortie à l'improviste, sans avoir pris la peine de vérifier que les quelques petites formules d'amendement au texte initial suffisaient. Comme quoi, le numéro qui marche au Parlement polonais, ne passe plus au niveau des relations étrangères.